Notre article à propos de la conférence sur les migrants organisée par le diocèse de Quimper et Léon a fait réagir. Christian O, un lecteur, fidèle de l’Église catholique, nous adresse cette lettre ouverte destinée à Monseigneur Dognin et adressé au secrétariat de l’évêché. Nous la reproduisons ci-dessous.
Monseigneur Dognin,
Cela fait 39 ans que vous êtes prêtre, 8 ans que vous êtes évêque, j’enfonce donc une porte ouverte en rappelant que notre Mère la Sainte Église est la lumière qui guide nos pas pour revenir à Celui qui nous a créés et sauvés : le Christ ressuscité.
Cela fera bientôt quatre ans qu’Elle vous a confié la charge de guider les catholiques de la pointe de Bretagne vers la sainteté. Vous avez donc le devoir devant Dieu, de nous rappeler les vérités révélées par le Christ il y a 2 000 ans et de nous encourager à escalader les pentes escarpées de la sainteté.
Pour ce faire, le Christ nous a légué un moyen d’obtenir son soutien : les sacrements. Vous êtes donc l’intermédiaire que Dieu s’est choisi pour nous apporter ces sacrements.
Quand vous avez pris vos fonctions d’évêque de Quimper et Léon, le journal La Croix détaillait quelques statistiques annuelles pour votre nouveau diocèse :
- 3 800 baptisés (40 % des naissances),
- 380 confirmations (donc 90 % de baptisés qui ne confirment pas leur foi)
- 906 mariages (dont 162 avec une personne non baptisée)
- 92 prêtres et 30 diacres (l’âge moyen du clergé breton était supérieur à 70 ans, combien encore aujourd’hui ?)
- 15 % de pratiquants (au moins 1 fois par mois)
- près du tiers de la population bretonne dans les sondages se déclare « sans religion »
En lisant ces chiffres, vous avez dû tomber de votre trône épiscopal !
Durant vos 31 premières années de sacerdoce en région parisienne, c’était la folie des villes et les foules déracinées qui n’avaient pas toujours entendu parler du Dieu incarné. De telles statistiques en Seine-Saint-Denis ou à Nanterre, pourquoi pas ? Les pauvres hères agglutinés dans les banlieues parisiennes n’ayant pas tous eu la chance de lire les œuvres « algériennes » de saint Augustin ou de croiser le bienheureux Charles de Foucauld au Maghreb avant de traverser la Méditerranée… mais de tels résultats dans des sondages bretons, cette vieille terre catholique, épargnée du protestantisme, éloignée des égarements orientaux des mahométans. Cette terre fidèle et généreuse qui donnait, il y a 60 ans encore, tant de missionnaires. En 1954, 27 jeunes hommes entraient au séminaire de Quimper pour devenir prêtres, 90 % des nouveau-nés finistériens étaient baptisés…
Les causes d’une telle débâcle sont nombreuses, la société rurale s’est effondrée, la famille s’est dispersée, Vatican II a semé le trouble dans la liturgie et la foi. Ces coups de butoir ont mené au détachement silencieux et tranquille de beaucoup de ceux qui furent longtemps fidèles à Notre Seigneur.
Mais par la grâce de Dieu, vous avez décidé de mener fidèlement et courageusement votre mission en redonnant un élan missionnaire, en rassemblant vos dernières troupes fidèles dans le combat que l’Église livre depuis 2 000 ans contre l’égoïsme, les erreurs, le laxisme.
Saint Paul nous y encourage : « prêche la parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, censure, exhorte, avec une entière patience et souci d’instruction. Car un temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine, mais au gré de leurs désirs se donneront une foule de maîtres, l’oreille leur démangeant, et ils détourneront l’oreille de la vérité pour se tourner vers les fables. »
Encourageant vos derniers catholiques donc, vous lancez un grand colloque, organisé par l’observatoire diocésain des réalités sociales, avec des chercheurs du CNRS, des représentants du préfet et du Conseil départemental. Quel en sera le thème ?
- Comment ré-évangéliser la Bretagne et les Bretons ?
- Comment mieux transmettre la foi et les sacrements, trésors de l’Église ?
- Comment refaire de la famille le creuset de la foi, de l’espérance et de la charité ?
- Comment affronter les épreuves des temps modernes avec le regard de Notre Dame ?
Ha non… le thème prioritaire pour l’évêché :
Thème principal : « Migrants : Un avenir à construire ensemble »
Je suis perplexe… À votre décharge, je découvre sur votre page Wikipédia que le sujet vous tient à cœur :
De 2012 à 2014, Monseigneur Dognin est membre de la Commission épiscopale pour la Mission universelle de l’Église. Responsable du Service national de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes (SNPMPI). À ce titre, il participe, aux côtés de dix-huit organisations chrétiennes, à la rédaction d’une brochure consacrée à une réflexion chrétienne sur l’accueil des migrants : « À la rencontre du frère venu d’ailleurs ».
Il est louable de vous investir dans les travaux que vous confient vos supérieurs. Mais… et nous ? Quel est votre plan Monseigneur pour redresser la barre de notre navire de granit breton qui sombre dans les flots tumultueux d’un monde sans Dieu, sans loi, sans devoirs ? Et qui dit sans devoir dit sans droit, y compris pour vos malheureux migrants.
Êtes-vous l’envoyé du Christ, de l’Église, du Pape ? Ou l’envoyé de l’association Welcome, de la Ligue des Droits de l’Homme ou de l’Association brestoise pour l’alphabétisation et l’apprentissage du français pour les étrangers ?
Vous souciez vous de l’état des âmes de Cornouaille et de Léon, ou du gîte et du couvert des populations de passage dans nos ports ?
Comme le rappelait Mgr Athanase Schneider, en réaction à la déclaration du pape François, à Abu Dhabi le 8 février 2019 :
« La tâche la plus urgente de l’Église en notre temps est de se soucier du changement climatique spirituel et de la migration spirituelle, à savoir de ce que le climat de non-croyance en Jésus-Christ, le climat du rejet de la royauté du Christ, puissent être changés en climat de foi explicite en Jésus-Christ, en climat d’acceptation de sa royauté, et que les hommes puissent migrer depuis la misère de l’esclavage spirituel de l’incroyance vers le bonheur d’être fils de Dieu, et depuis une vie de péché vers l’état de grâce sanctifiante. Voilà les migrants dont il est urgent que nous prenions soin. »
Inspiré par la spiritualité de Charles de Foucauld, vous avez apparemment pris pour habitude de pratiquer une fois par mois, une journée de désert. Je vous écris cette lettre en espérant que pendant votre prochaine journée de méditation, vous mettiez en perspective les priorités des missions qui vous incombent.
J’espère que le ton de cette lettre ne vous aura pas froissé mais éclairé. Je me mets à votre disposition pour migrer et aider à migrer vers le Ciel.
Un Breton, fidèle à Jésus-Christ, Christian O
Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.
Crédit photo : DR
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2 réponses à “Diocèse de Quimper et migrants. « Êtes-vous l’envoyé du Christ, de l’Église, du Pape ? Ou l’envoyé de la Ligue des droits de l’homme ? »”
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