Qui a dit que le fanzine était en voie de disparition ? Pas les rédacteurs du blog Zentropa, l’un des sites les plus consultés de la sphère identitaire alternative. Ces derniers viennent en effet de lancer le numéro Zéro d’une revue appelée Zentromag et qui se veut être la prolongation du blog Zentropa.
Nous faisons le point sur ce projet (voir les coordonnées d’abonnement dans le flyer ci-dessous) avec Xavier Eman, l’un des animateurs du site et du fanzine.
Breizh-info.com : Qu’est-ce que la communauté Zentropa ?
Xavier Eman : La communauté Zentropa est née du désir d’un poignée de militants disséminés un peu partout sur le globe de proposer une nouvelle esthétique et une nouvelle approche politique trans-courants, résolument positive, vitaliste et échappant à certaines dérives et impasses de la politique politicienne ou de l’activisme groupusculaire. Ce fut alors le lancement du site internet, puis des initiatives culturelles, des conférences, la diffusion musicale (les groupes Rembarre et Crève Tambour notamment), et aujourd’hui donc le magazine…
Pour mieux nous définir, je citerai le début de notre manifeste fondateur :
« Composée d’Européens vivants sur tous les continents, la communauté Zentropa est fondée sur le triple principe de la fidélité, de la création et de l’espérance.
– Fidélité aux principes d’honneur, de dignité, de fidélité, de culture et de camaraderie constitutifs de la spécificité de l’homme européen et pour lesquels tant sont morts.
– Création de nouveaux argumentaires, de nouvelles formes d’expression et d’agitation politico-culturelle, de nouveaux rapports militants.
– Espérance non pas dans l’utopique avènement définitif d’un monde meilleur mais dans l’idée que des hommes peuvent encore désobéir à un temps d’effondrement et de décadence pour en bâtir un nouveau. »
Breizh-info.com : Pourquoi avoir décidé de sortir un magazine papier, comme un fanzine, à l’heure où tout se digitalise ?
Xavier Eman : Nous ne délaissons nullement le net mais avons pris conscience de certaines de ses limites. La première d’entre elles est que c’est un outil aux mains de l’ennemi, via les fournisseurs d’accès, les plateformes de diffusion, les hébergeurs… Celui-ci peut donc à tout moment « couper le courant » et nous plonger dans les limbes. On voit d’ailleurs bien que la tendance du moment est à la restriction de la liberté sur le net et à une augmentation de son contrôle. Face à ce constat, nous avons donc décidé de « doubler » notre travail par une parution papier sur laquelle nous avons tout contrôle. Par ailleurs, le format papier offre également une « valeur ajoutée » par rapport au site internet : c’est un « objet » qui se conserve, se classe, offre une lecture différente (peut-être plus attentive) que le virtuel, permet aussi une diffusion d’un autre type, etc.
Breizh-info.com : Pouvez nous nous parler du contenu du premier numéro ? Et du second à venir ?
Xavier Eman : Dans notre « numéro 0 » nous abordons la nécessité d’une « écologie radicale » qui ne pourra s’imposer à la fois aux égoïsmes individuels et aux intérêts des divers lobbys que par une voie autoritaire… Nous proposons également un entretien avec le groupe de Rif « In Memoriam » à l’occasion de la parution de son nouveau CD, un éclairage sur le chanteur « moitié rebelle » Damien Saez, une réflexion sur le cinéma contemporain… Dans notre numéro à paraître nous nous interrogeons – à l’heure où tout le monde utilise ce terme à tort et à travers, comme synonyme de « méchant » – sur la définition du « fascisme », dans un article intitulé « Comment peut-on être fasciste ? »…
Nous nous entretenons aussi avec Lounès Darbois autour de la question de la pornographie et de son rôle dans l’ingénierie sociale mondialiste, et rendons également hommage au poète oublié Allain Leprest.
Breizh-info.com : Comment expliquez-vous le succès rencontré par le blog Zentropa depuis toutes ces années ?
Xavier Eman : Il est toujours délicat de jauger de son propre travail. En tentant de n’être ni trop présomptueux, ni excessivement humble, je dirais que Zentropa a eu un succès certain en terme d’esthétique, de rupture avec des codes et des imageries désuètes, folkloriques et souvent sinistres. Je pense également que Zentropa a offert une ouverture européenne qui s’était un peu perdue dans les milieux identitaires et patriotes.
Et enfin, je crois que Zentropa a également permis de remotiver et « repolitiser » un certain nombre de camarades qui, lassés notamment des querelles de chapelles, se sont davantage reconnus dans un « état d’esprit » que dans une structure militante classique…
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