La France et l’Australie ont signé un contrat historique lundi 11 février avec, à la clé, la livraison de 12 sous-marins pour Canberra construits par Naval Group. Une vente s’élevant à 50 milliards de dollars.
Concrétisation d’un « partenariat stratégique »
Le contrat était annoncé depuis le mois de décembre 2016. Il a enfin été entériné lundi 11 février et vient ainsi concrétiser le « partenariat stratégique » (Strategic partnering agreement) entre la France et l’Australie. Un partenariat synonyme de gros sous puisque le contrat en question porte sur la vente de 12 sous-marins par Paris auprès des autorités australiennes. Une livraison contre laquelle l’Australie va devoir débourser la somme de 50 milliards de dollars. Soient quelques 31,2 milliards d’euros.
Une fois aux mains de la marine australienne, ces 12 sous-marins seront destinés à opposer une force de dissuasion suffisante en cas d’action hostile dans le Pacifique. S’il est vrai que la Chine entend régner sur une grande partie de la mer de Chine méridionale, lieu de navigation incontournable pour les lignes du fret maritime mondial, elle lorgne aussi sur le Pacifique Sud et Ouest. Une zone dans laquelle l’Australie va désormais devoir surveiller ses arrières…
Naval Group : 500 emplois à la clé
Côté français, c’est le groupe industriel Naval Group, disposant notamment de sites en Bretagne (Brest, Lorient et Nantes) qui va réaliser la conception et la construction des 12 sous-marins. La première livraison à l’Australie devrait intervenir en 2030 et les autres suivront jusqu’en 2040. Si le mirifique contrat va, selon le Premier ministre de l’État d’Australie-Méridionale Steven Marshall, occasionner la création de 2 800 emplois pour les Australiens, il va également permettre d’embaucher 500 personnes dans l’Hexagone.
En déplacement à Canberra pour l’occasion, la ministre française des Armées Florence Parly a déclaré qu’il fallait « beaucoup de confiance de la part de l’Australie pour parier sur la France, et beaucoup de confiance de la part de la France pour partager avec l’Australie des compétences qui sont tellement au cœur de notre souveraineté, de notre autonomie stratégique et qui résultent d’investissements immenses pendant des décennies ».
Confiance : ce que la France et l’Australie signent aujourd’hui est l’aboutissement d’un travail intense qui engage nos deux pays pour les 50 prochaines années. pic.twitter.com/hMNux5vl7r
— Florence Parly (@florence_parly) February 11, 2019
Sous-marins construits en Australie
Les futurs sous-marins en question seront dotés d’une propulsion conventionnelle et seront construits à partir du modèle français de classe Barracuda, issu de la deuxième génération des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la marine française. Déjà six sous-marins de ce type sont en phase de construction en France en ce moment. Toutefois, ceux livrés à l’Australie connaîtront quelques modifications par rapport à leurs sister ships compte tenu des nécessités spécifiques de la marine australienne.
Quant à la construction, elle n’aura pas lieu sur l’un des sites hexagonaux de Naval Group mais à Adélaïde. Le contrat comprend ainsi la construction du chantier naval au préalable. Par ailleurs, la réalisation des systèmes de combat de ces submersibles a été confiée à la société américaine Lockheed Martin, première entreprise mondiale en matière de défense et de sécurité. Les travaux concernant la première unité à livrer devraient débuter en 2023.
Naval Group, design and build partner of 12 regionally superior #submarines, the Attack class, for the @Australian_Navy@navalgroup_AU pic.twitter.com/nlHyAoWaEK
— Naval Group (@navalgroup) February 11, 2019
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC/Marine nationale-Christophe Géral)
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