Le Premier ministre Theresa May a déclaré hier mardi 5 février – à propos du Brexit – que son engagement à éviter une frontière dure entre l’Irlande et l’Irlande du Nord était « inébranlable ».
Dans un discours prononcé à Belfast, elle qui s’est dite attaché aux accords du Vendredi saint a déclaré : « Je suis ici aujourd’hui pour affirmer mon engagement, et celui du gouvernement britannique, envers tous les habitants d’Irlande du Nord, de toutes origines et traditions.. Je m’engage à mettre en place un Brexit qui n’entraine pas un retour à une frontière dure entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, c’est quelque chose d’inébranlable ».
May a reconnu l’importance de maintenir la situation née des accords du Vendredi saint, qui a contribué à assurer paix et prospérité en Irlande du Nord.
Elle a par ailleurs proposé d’amender le Backstop , que refusent les unionistes, tout en restant très vague à ce sujet.
Theresa May a déclaré qu’elle était déterminée à travailler à une solution à la question de la frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, solution qui puisse obtenir l’appui de tout le pays, tout en réitérant donc qu’il n’y aurait pas de frontière dure. « Nous trouverons un moyen de mettre en place un Brexit qui honore nos engagements envers l’Irlande du Nord, qui bénéficie d’un large soutien dans toutes les communautés d’Irlande du Nord et qui permette d’obtenir une majorité au Parlement de Westminster » a-t-elle dit, sans toutefois indiquer comment elle comptait s’y prendre.
L’Irlande du Nord est dans une impasse politique depuis deux ans. Les partisans du Brexit — pourtant minoritaires en Irlande du Nord, mais influents à Westminster — veulent sortir de l’union douanière européenne, ce qui de facto amènerait la douane à se situer entre Irlande et Irlande du Nord, donc impliquant une frontière, avec contrôle. Une remise en cause totale des accords du Vendredi Saint donc.
Pour parer à cette solution qui menacerait la paix en Irlande, le backstop propose de maintenir l’Irlande du Nord dans le marché unique en attente d’une autre solution. Un choix inacceptable pour les unionistes puisque cela reviendrait à détruire l’unité du Royaume-Uni en y mettant une frontière en son sein.
Theresa May est attendue demain, 7 février, à Bruxelles, pour tenter de poursuivre les négociations.
C’est un jeu de poker géant qui se joue actuellement, entre dirigeants européens. Au centre du jeu, l’Irlande, de Cork à Belfast. Ainsi que la paix et la sécurité de ses habitants. De son côté le Sinn Féin réclame un référendum sur la réunification de l’île, qui pourrait en effet être une solution pour sortir de cette impasse, si les unionistes obtiennent des garanties futures sur le statut de l’Ulster dans une Irlande réunifiée…
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