Le Drian n’a pas que des amis au PS. C’est le cas de Louis Le Pensec et de Marylise Lebranchu. Tous deux ont été ministres mais ont oublié de défendre les dossiers bretons. Aujourd’hui, ils continuent à raisonner « hexagonal » ; le « schmilblik » ne risque donc pa d’avancer grâce à eux.
Les socialistes bretons sont fâchés avec Jean-Yves Le Drian. A tel point qu’ils refusent de l’accompagner dans son opération « Progressistes bretons – Breizh Lab ». C’est le cas de Louis Le Pensec, ancien député de Quimperlé et ancien ministre, qui déclare : « Je n’ai pas trouvé dans les annonces du Président et du gouvernement, ces derniers mois et plus singulièrement mardi, des réponses crédibles pour y remédier et suffisantes pour me convaincre d’aller à Lorient de 16 décembre. » Car Le Pensec constate que « nos concitoyens sont les victimes quotidiennes des fractures territoriales et des inégalités sociales » (Ouest-France, Bretagne, jeudi 29 novembre 2018).
Même son de cloche du côté de Marylise Lebranchu, ancien député de Morlaix et ancien ministre : « Jean-Yves Le Drian a un travail énorme. Il n’a donc pas le temps d’animer une association politique en Bretagne et je ne suis pas dupe. Il s’agit de créer un Breizh en marche ! Nous n’avons décidément pas la même conception de l’engagement politique et de ce que nous devons aux militants socialistes. » (Le Télégramme, mardi 27 novembre 2018).
Quelque temps plus tard, Jean-Yves Le Drian leur répond, ainsi qu’aux dirigeants des fédérations : « Pour créer ce laboratoire d’idées, nous sommes ouverts à toutes les initiatives politiques, certes, mais aussi associatives, culturelles et professionnelles. Je constate que l’appareil du PS ne l’a pas compris ou n’a pas voulu le comprendre. C’est dommage. Il reste figé dans des postures politiciennes. Mais le repli sur soi n’a jamais produit de grands desseins. » (Le Télégramme, lundi 7 janvier 2019).
Le Drian aurait pu également indiquer que Le Pensec semblait bien mal placé pour critiquer son initiative car le bilan de « Louis » en matière bretonne apparaît bien maigre – en dehors d’être l’un des chouchous du magasine Armor. Concrètement qu’a-t-il fait pour la Bretagne ? A part avaler la tambouille du PS et s’occuper des élections dans le Finistère, en quelles circonstances s’est-il illustré dans la défense des intérêts bretons ? On aimerait le savoir.
Quant à Marylise Lebranchu on sait qu’elle a des comptes à régler avec Le Drian. Ministre de la Justice lorsque Lionel Jospin était Premier ministre, elle apparaissait alors comme le N°1 du PS en Bretagne. D’autant plus que Le Drian n’était alors que le président du groupe socialiste au conseil régional de Bretagne ; la différence de niveau était nette. Bien que ministre, elle trouvait tout de même le temps d’être conseiller régional et de prendre la parole au début de session, avant de disparaître – direction Paris. Elle rêvait de devenir président du conseil régional mais, aux élections suivantes, Le Drian parvint à s’emparer du leadership de la gauche. Et en battant Josselin de Rohan (RPR), il devenait le parton. Ce que « Malylise » ne lui a pas pardonné.
Bernard Morvan
Crédit photo : Claude TRUONG-NGOC/Wikimedia (cc)
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