On finit par être noyé sous le poids des nombreuses séries qui sont diffusées sur les différentes chaines de cinéma. Entre les nouvelles séries et les suites, difficile parfois de s’en sortir. Mais on vous en a déniché une, qui vaut vraiment le coup : Dogs of Berlin, série allemande diffusée sur Netflix.
Au menu, 10 épisodes, d’une durée d’une heure environ, qui vous plonge dans une ville de Berlin en proie à une guerre des territoires entre gangs turcs, libanais, gangs de l’Europe de l’Est, gangs néonazis, avec au milieu de tout cela, des policiers et des civils.
Le synopsis est le suivant : après un meurtre politiquement sensible, deux inspecteurs (un turc et un ancien néonazi) que tout oppose doivent faire équipe pour affronter la pègre berlinoise et leurs propres activités illégales.
Dogs of Berlin, c’est à la fois le pire du politiquement correct (c’est la sauce que distille Netflix dans toutes les séries diffusées, et il faut préparer son décodeur mental pour y faire face) et le meilleur de la série policière (un peu à la façon de Braquo d’ailleurs).
Ainsi, dans ce qu’il y’a de pire, on va retrouver des clichés : le gentil flic immigré et homosexuel, le méchant flic néonazi repenti, les néonazis totalement abrutis et caricaturaux (on a l’impression d’être dans l’Allemagne de l’Est au début des années 90 alors que le scénario se passe de nos jours, les réalisateurs étant manifestement restés à l’époque des skinheads, eux mêmes déjà archi caricaturés), et quelques autres poncifs que vous découvrirez au fur et à mesure.
Mais on est presque prêt à passer outre, eu égard de la qualité, à la fois du scénario, de la réalisation, des acteurs qui se distinguent (Fahri Yardım, Felix Kramer – vu dans Dark et Anna Maria Mühe notamment), du suspense à tous les étages. Car pour nos flics, surtout pour l’un d’entre eux, c’est une descente aux enfers continue (qui n’est pas sans rappeler, à d’autres niveaux, celle de Kaplan), au milieu d’une jungle urbaine inquiétante et intrigante à la fois.
La plongée dans la pègre berlinoise est violente. On y découvre d’ailleurs – et ça les réalisateurs n’ont pas cherché à le masquer – l’ampleur de l’immigration (et de son influence) dans la capitale Allemande, de ses ramifications, de ses trafics, de ses agissements (tout comme ceux de la pègre d’Europe de l’Est). Le tout centré autour de la mafia du football et des paris sportifs, dans laquelle politiques et organisateurs jouent un rôle important. La série est clairement une critique de ce système opaque. On part du meurtre d’un footballeur, et on arrive sur une révolte populaire et des violences raciales sans précédent.
Dogs of Berlin s’interroge sur l’identité, sur l’évolution et l’avenir de la société allemande, une société qui laisse énormément de citoyens (l’exemple de l’amante d’un des policiers en est un) sur le carreau.
On ne vous en dit pas plus : Dogs of Berlin, c’est la bonne surprise de ce début d’année, une production européenne (allemande) qui n’a rien à envier (c’est peu de le dire) aux américains. C’est violent, intensif, addictif, bien ficelé. Cela se passe sur Netflix, ou sur les plateformes de téléchargement… mais ça, c’est une autre histoire !
Dernier conseil : regardez cette série en VOSTFR, et surtout pas en version française. L’immersion dans la langue de Goethe est impérative pour cette série !
Crédit photos : DR
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