La prise d’initiatives pour les salariés comme remède au mal-être au travail ? Tel est l’un des objectifs de l’intrapreneuriat, mais pas seulement.
Intrapreneuriat : prime à la bonne idée
Entre l’entrepreneur et le salarié, entre la prise de risques en totale autonomie et l’assignation à une tâche soumise à hiérarchie, un concept né dans les années 1970 semble progressivement se frayer un chemin dans le monde de l’entreprise. L’intrapreneuriat se définit comme un processus qui se produit à l’intérieur d’une structure existante, indépendamment de sa taille, et mettant en avant la prise d’initiatives par les employés de l’entreprise en question. Le but recherché est ainsi de permettre les développements novateurs, qu’il s’agisse de nouveaux produits, de services, de technologies, de techniques administratives mais aussi de stratégies et de postures compétitives.
En clair, l’intrapreneuriat offre la possibilité au salarié créatif de transformer une idée en activité rentable pour l’entreprise. Une démarche qui a l’avantage d’offrir une certaine liberté d’action et un épanouissement professionnel accru pour l’intrapreneur, qui n’en reste pas moins un salarié sur le plan juridique.
Intrapreneuriat et nouvelles donnes sociétales
Si l’idée de l’intrapreneuriat a désormais plus de 40 ans, elle ne se développe seulement que depuis quelques années. L’intrapreneuriat est alors apparu comme une réponse au mal-être au travail, un phénomène qui s’est amplifié dans les années 2000 avec un dangereux corollaire : le burn out. C’est à cette époque que l’image du cadre des années 1990, compulsif de travail ayant pour modèle la figure du golden boy et pour seule ambition la réussite sociale et financière, a fait place à d’autres exigences : la quête de sens au travail, le besoin de se réaliser, le goût de l’indépendance et la nécessité d’entreprendre.
L’intrapreneuriat, nouvelle forme de management, est de plus en plus plébiscité par les salariés. Du moins, c’est ce qu’a révélé une récente enquête affirmant que 72 % du personnel interrogé s’est dit intéressé par la démarche. De même, 74 % des salariés déclaraient souhaiter tenter l’aventure dans les trois prochaines années. Par ailleurs, les expériences passées ont visiblement laissé une bonne impression à ceux les ayant vécues puisque 88 % des personnes étant passées par l’intrapreneuriat ont affirmé être prêtes à recommencer.
Quant aux raisons motivant les salariés à souscrire à ce type de fonctionnement, le développement professionnel (26 %), la volonté d’autonomie et d’indépendance (24 %) et le goût du challenge (20 %) sont les facteurs les plus cités.
De l’intrapreneur à l’entrepreneur
Cette perception favorable du rôle de l’intrapreneur va-t-elle conduire à un développement massif du concept dans les sociétés ? Ce rôle, rappelant celui d’un « chef de projet » amélioré (terme de novlangue par excellence s’il en est), offre des avantages certains : l’intrapreneuriat limite la prise de risques tout en obligeant celui qui y souscrit à prendre en considération des éléments comme la gestion d’un budget alloué.
En offrant une autonomie (plus ou moins large selon les structures et les projets) au salarié ayant à coeur de s’investir, l’intrapreneuriat peut aussi constituer une étape avant l’indépendance totale, à savoir l’entrepreneuriat. Mais commence alors une toute autre aventure, sans filet de sécurité cette fois…
Crédit photo : Pixabay (CC0/089photoshootings)
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine