Vous n’entendez plus parler de cette caravane de migrants en provenance du Honduras qui se dirigeait il y a quelques semaines vers les États-Unis de Donald Trump. Que s’est-il passé ?
Un étrange cortège à travers l’Amérique
L’actualité a cette particularité qu’elle s’impose aussi vite dans notre quotidien qu’elle en disparaît. Nous étions alors au milieu du mois d’octobre dernier. Voici alors qu’une étrange marche se forma depuis le Honduras. Des milliers d’hommes et de femmes se mirent en route, à pied la plupart du temps, vers le Nord. Vers les États-Unis et ce qui reste du « rêve américain ». Ce cortège migratoire qui traversa l’Amérique centrale fut abondamment relayé par les médias de l’Hexagone. Lesquels, sans surprise, n’eurent aucun mal à prendre position contre la politique de Donald Trump, qui se montra ferme quant à un éventuel accueil de ces « exilés » honduriens.
La presse mainstream et les journaux télévisés se relayaient à ce moment pour nous expliquer qu’un massacre se profilait à l’horizon. Car, dans le même temps, Donald Trump déployait des soldats de l’armée US sur sa frontière avec le Mexique pour faire face à cet afflux aussi massif que soudain. Mais depuis ce « journalisme » à charge contre le président américain a dû revoir sa copie. Avant de devenir plutôt discret sur le sujet. Étonnant, non ?
Le Mexique dans les pas de Trump
Au final, le sensationnalisme médiatique bien en cours chez nous a été contraint de faire place à une réalité plus nuancée. Face au dispositif militaire mis en place par Donald Trump pour éviter cet afflux migratoire, la caravane hondurienne a tout simplement mis fin à son périple au Mexique, le long de la frontière américaine. Le drame annoncé (et scénarisé, il faut le dire) n’a pas eu lieu et la gestion des affaires courantes a repris ses droits : sur près de 6 000 migrants stationnés à Tijuana, 700 sont repartis dans leur pays d’origine. Ajouté à cela, le gouvernement hondurien a fini par réagir en offrant un retour au pays que 7 000 de ses ressortissants ont accepté.
Si quelques 2 500 autres ont effectué une demande d’asile, toujours est- il que les individus constituant la caravane initiale se sont progressivement dispersés au Mexique. Ironie de l’histoire, le Mexique qui a toujours montré son hostilité concernant la construction d’un mur frontalier par les États-Unis doit, aujourd’hui, lui aussi gérer une pression migratoire en provenance du sud du continent de plus en plus importante.
Enfin, le 12 décembre dernier, un média mexicain a fait état d’une lettre rédigée par un groupe de migrants originaires du Honduras et destinée à Donald Trump. Dans le courrier en question, ils exigent le versement d’une somme de 50 000 dollars par personne de la part du gouvernement américain afin de rentrer dans leur pays d’origine. En donnant un ultimatum de 72 heures au Président des USA. D’aucuns parleront de curieuses méthodes pour se faire accepter dans un pays convoité. Nous voilà bien loin du manichéisme médiatique du mois d’octobre…
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