Samedi 8 décembre. Alors que dans un Paris quadrillé par les forces de l’ordre Emmanuel Macron était enfermé dans son bunker de l’Élysée, à Rome 80 000 personnes venues de toute l’Italie ont acclamé Matteo Salvini. Tout un symbole.
Arrivé sur un air d’opéra de Puccini, Matteo Salvini, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, a pris la parole sur la Piazza del Popolo, au cœur de la capitale italienne, pour célébrer ses six premiers mois de gouvernement.
Un hommage à la famille et à la culture millénaire de l’Italie
Le ministre de l’Intérieur a commencé par rendre hommage à la famille, aux Italiens, qui doivent, selon lui, retrouver leur dignité, et à la culture millénaire de l’Italie.
Alors que la Ligue est créditée par les sondages de plus de 30% d’intentions de vote – contre 17% en mars dernier – Salvini a réaffirmé que la coalition formée avec le Mouvement 5 étoiles allait tenir tout au long de la législature.
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L’homme politique le plus populaire d’Italie
En six mois de gouvernement, Matteo Salvini est indiscutablement devenu l’homme politique le plus populaire d’Italie. Cette popularité est due notamment au fait d’avoir fermé les ports aux ONG de secours aux migrants. Dans la foule, de très nombreux calicots portés par ses partisans le remercient d’avoir « arrêté l’invasion ».
« Ne déraciner ni les peuples ni les cultures »
Sur la question des migrants, Salvini affirme : « L’Afrique s’attend et recevra, de moi et de notre gouvernement, non pas des fonds récoltés dans des méga-concerts qui en fait finissent dans les poches des ministres et de leurs copains, mais de l’aide pour grandir, pour étudier, pour se soigner, pour travailler chacun sur sa terre, chacun dans son village, chacun dans sa communauté, sans déraciner les peuples et les cultures » (RFI, 08/12/2018).
Sur la question du bras de fer que le gouvernement italien a engagé avec la Commission européenne sur son budget résolument anti-austérité – budget rejeté par Bruxelles – Matteo Salvini a réaffirmé avec force son euroscepticisme.
« Nous n’avons peur de rien ni de personne.»
« Si l’Europe se limite aux contrôles, aux mises sous tutelle, au spread [l’écart très surveillé en Italie entre les taux d’emprunt italiens et allemands], au 0,1% [de déficit] en plus ou en moins, cette Europe est destinée à faire faillite», a-t-il expliqué avant de lancer à propos des discussions en cours avec Bruxelles : « Nous n’avons peur de rien ni de personne.» (RT France, 08/12/2018)
« Qui sème les fausses promesses récolte la réaction des périphéries et des campagnes »
Matteo Salvini n’a pas manqué non plus de tacler Emmanuel Macron – qui avait parlé de « lèpre » (Quimper, 21 juin 2018) à propos des leaders européens opposés à l’invasion migratoire – en évoquant le mouvement des Gilets jaunes : « Qui sème la pauvreté récolte les manifestations, qui sème les fausses promesses récolte la réaction des périphéries et des campagnes » (RT France 08/12/2018). À bon entendeur…
PLG
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