Malgré les menaces de mort qui pèsent sur sa personne, l’ancien chef paramilitaire loyaliste « Mad dog » Johnny Adair est retourné secrètement en Irlande du nord afin de rendre un dernier hommage à sa mère, récemment décédée.
La presse nord irlandaise a révélé que l’ancien patron de l’UDA, surnommé Mad Dog, est retourné à Belfast mercredi dernier au matin pour prier sur le cercueil de sa mère décédée le week-end dernier à 83 ans.
Il n’a toutefois pas assisté à ses funérailles ni à son enterrement au cimetière de Roselawn le jeudi, en raison des menaces qui planaient sur sa tête mais surtout sur celle de sa famille vivant toujours dans le quartier de Shankill, une enclave loyaliste à Belfast. Après le décès de son fils Jonathan par overdose en 2016, à l’âge de 32 ans, c’est donc un deuxième décès qui vient frapper cet activiste historique du mouvement loyaliste nord irlandais, aujourd’hui menacé par ses anciens amis.
Ce dernier a confié à un journal : « J’ai passé plus d’une heure avec ma mère, à prier et à lui parler. C’était très paisible et digne. Il y a eu aussi beaucoup de larmes. J’ai embrassé ma petite mère et je lui ai demandé de s’occuper de Jonathan.»
Après avoir dit au revoir à sa mère, Adair est retourné sur le ferry, direction l’Ecosse – son pays d’exil depuis 15 ans.
Agé de 55 ans, Johnny Adair a effectué 16 années de prison en tant que leader de l’UDA et pour son implication dans le terrorisme dans les années 90. Son escapade nord irlandaise était d’ailleurs suivie de près par les agents de la police nord irlandaise.
Ce dernier est en effet menacé de mort par une fraction de l’UDA, mais ce dernier n’avait pas hésité lui non plus à menacer ses membres, si le moindre ennui venait à advenir durant les funérailles de son fils en 2016 notamment. Il avait alors déclaré qu’il ne laisserait pas des ordures l’empêcher d’enterrer son fils en paix. Cette fois-ci, les choses semblaient différentes : « il n’a plus de temps à perdre avec l’UDA » a confié un de ses proches.
Si Johnny Adair est persona non grata à Belfast – bien qu’il y ait encore de nombreux soutiens et de nombreuses amitiés – c’est en raison de l’organisation de l’assassinat, lorsqu’il était à la tête de la C Company (une des sections la plus violente et la plus criminelle des gangs loyalistes), de John ‘Grugg’ Gregg en 2002, un autre leader de gang loyaliste, du sud est de Belfast. Après cet assassinat, il a du s’exiler avec des proches en Ecosse, où il vit aujourd’hui, tout en qualifiant encore maintenant ses ennemis d’informateurs de police, de délateurs et de lâches « uniquement bons à poignarder dans le dos ».
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine