Pour les plus jeunes, Pascal Praud est l’animateur de l’excellente émission de débat L’Heure des Pros sur CNews, du lundi au vendredi de 9 h à 10 h 30 et de 20h Foot, du lundi au jeudi à 19 h 50. Pour les plus jeunes toujours, Pascal Praud est l’animateur de Les Auditeurs ont la parole de 13 h à 14 h du lundi au vendredi sur RTL.
Mais pour les plus anciens, Pascal Praud fut un des journalistes animateurs de l’émission Téléfoot, à la grande époque de Thierry Rolland. Un animateur qui a bercé leur jeunesse sportive. Il était d’ailleurs l’un des journalistes phares de TF1 au moment des retransmissions des matchs de football, de l’équipe de France, de la Ligue des Champions… À une époque où il n’y avait pas besoin de débourser 100 euros par mois pour voir du football à la télévision.
Il a obtenu le Prix du Commentateur sportif 2014, pour l’ensemble de son parcours journalistique.
Et Pascal Praud, c’est aussi et avant tout un Nantais pur jus, amoureux de la capitale de la Bretagne. C’est d’ailleurs avant tout de la Bretagne et du FC Nantes, mais aussi de la liberté de ton salutaire qu’il impose dans ses émissions, dont nous avons parlé avec lui dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder. Découvrez-là ci-dessous !
Breizh-info.com : Comment trouvez-vous le FC Nantes cette saison ? Avez-vous parfois des regrets d’avoir quitté votre poste au regard de la gestion actuelle ?
Pascal Praud : Le FCN réussit un parcours intéressant. L’arrivée de Vahid Halilhodžic a tout changé ! Il a apporté son expérience, sa rigueur, sa confiance. Je suis content pour Waldemar Kita qui ne mérite pas les critiques incessantes qu’il reçoit. Je suis resté deux ans auprès de lui entre 2008 et 2010. J’y ai appris beaucoup de choses notamment celle que je n’étais pas fait pour diriger un club de foot. Je suis revenu à mon métier et je ne l’ai jamais regretté une seule fois depuis 2010.
Breizh-info.com : Que pensez-vous des mesures qui visent les supporteurs, en l’occurence la Brigade Loire à Nantes, et qui les empêchent de supporter normalement leur équipe ?
Pascal Praud : Un déplacement d’ultras n’est pas facile à organiser dans une période comme celle que nous vivons aujourd’hui même si nous sommes sortis de l’état d’urgence. Je peux comprendre les préfets qui préfèrent mobiliser leurs forces sur d’autres évènements qu’encadrer un groupe de supporters. J’ajoute que la saison passée a montré que les supporters ne voyagent pas toujours bien. De nombreux incidents ont émaillé les avant ou après matches. Je ne parle pas des supporters nantais en particulier… Mais convenons que des problèmes existent…
Breizh-info.com : Le derby s’est déroulé contre Rennes dimanche dernier. Pour vous, est-ce un derby breton ? Autrement dit, êtes-vous favorable au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne ?
Pascal Praud : Difficile de dire que le match de Ligue 1 Rennes-Nantes n’est pas un derby. Nantes appartient à la Bretagne. C’est une vérité historique.
Breizh-info.com : Il me semble que vous êtes un amoureux de Noirmoutier. Expliquez-nous un peu la relation particulière que vous entretenez avec cette cité ?
Pascal Praud : Le calme, la sérénité, la plage de Luzéronde, le Café noir sur le port, la vie à bicyclette, le soleil de 18 heures. Noirmoutier est un paradis. Sans stress, sans Porsche Cayenne ou truc de ce genre. J’y retrouve des amis. Je joue à la pétanque. Je bulle sur le sable. Mes filles adorent.
Breizh-info.com : Est-ce que la vie parisienne convient à un Nantais comme vous ? Est-ce que l’on s’y fait un jour ?
Pascal Praud : Bonne question ! J’adore Paris d’Octobre à Mars et du lundi au jeudi. Mais quand arrive Avril ou le vendredi, je préfèrerais l’Atlantique à la Seine. Paris est une ville pour étudiants, pour touristes ou pour amoureux. C’est l’horreur quand on a des enfants en bas âge. C’est pénible en été. Mais bon, je n’ai pas le choix…
Breizh-info.com : À propos de Nantes, comment percevez-vous l’évolution de votre ville natale… qui a bien changé depuis 1964 ?
Pascal Praud : Je suis amoureux de Nantes. C’est un cliché sans doute mais la douceur de vivre n’y est pas une légende. Si vous habitez dans le centre, plus besoin de voiture ! L’Île Feydeau est unique, le quartier du Château un bonheur. J’ai adoré vivre Place Royale entre 2008 et 2010 et entendre chaque nuit les fêtards chanter la Marseillaise sous mes fenêtres.
J’ai compris que les noctambules étaient patriotes quand ils faisaient la tournée des bars. Le Katorza, le passage Pommeraye, La Cigale, le Parc de Procé etc., Nantes me manque…
Breizh-info.com : Pour finir, votre émission est sans doute celle, à la télévision, où l’on accorde le plus de place à la liberté de ton. Comment expliquez-vous cette moralisation, cette judiciarisation à outrance dans notre société, qui fait que la population a l’impression de ne rien pouvoir dire ?
Pascal Praud : Je constate comme vous combien les professeurs de morale pérorent sur les plateaux. Je remarque aussi qu’il existe une pensée médiatique dominante. J’espère lutter contre. En tout cas, je veux faire entendre dans les débats une musique différente, des arguments contradictoires.
Les minorités actives sont agissantes. Les mangeurs de gluten ou les amateurs de côte de bœuf sont montrés du doigt. C’est ainsi. Les essayistes et les philosophes expliqueront pourquoi ce formatage des esprits. Pour ma part, je le déplore.
Breizh-info.com : Y a-t-il des limites que vous fixez vous-même durant votre émission ?
Pascal Praud : Évidemment ! Injures, insultes sont proscrites. Je veille aussi à que rien de ce qui se dise puisse tomber sous le coup de la loi. Pour le reste, le débat, c’est la vie.
Propos recueillis par Yann Vallerie
Crédit photos : DR
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