S’il est inconnu du grand public, même à gauche, il représentait quelque chose pour les militants communistes de la Loire-Atlantique : Maurice Rocher, leur ancien secrétaire départemental, est mort vendredi dernier, à l’âge de 95 ans. Il avait dirigé le PCF ligérien au cœur des années Marchais, entre 1962 et 1978.
Syndicaliste CGT, Rocher avait poursuivi sa carrière au Parti par un siège au conseil municipal de Saint-Nazaire. Il avait logiquement intégré les majorités de gauches successives, sans discontinuer jusqu’en 1995.
Mais ce « militant communiste et écologiste très actif », comme le rappelle Presse Océan de ce lundi, n’est pas avant tout connu pour ses mandats politiques ou électifs. Les hommages divers lui ayant été adressés, par le PCF de la Loire-Atlantique et par Philippe Grosvalet, président PS du conseil départemental, insistent sur son attention précoce vis-à-vis de la préservation de l’environnement. A cette époque, les communistes étaient peu préoccupés de cette question, se cantonnant à un programme productiviste et industrialiste, en adéquation avec leur base ouvrière.
Ont-ils d’ailleurs totalement corrigé cette vision des choses ? La position favorable du PCF local vis-à-vis du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes semble prouver que non, tandis que France insoumise effectue depuis des années une nette mue « écosocialiste », parfois aux marges d’un discours décroissant.
Rocher, pour sa part, veillait à la planète et croyait au développement durable, bien avant que cela ne soit à la mode. Ses faits d’armes durant la catastrophe de L’Erika, en 1999, prouvent cette prescience écologiste de l’ancien élu PCF : il avait alors milité pour que Total soit condamnée pour préjudice écologique, ce qui fut fait.
Les Briérons, longtemps clientèle captive du vote communiste, se rappellent de même de lui comme co-créateur du Parc naturel régional (PNR) de Brière. Pas sûr, au reste, que ces émérites chasseurs partageaient tout de son amour de la Nature. Mais l’on pense sans doute en ce moment au camarade Rocher, sous les toits de chaume de Saint-Jo et d’ailleurs.
Marc Bennoteau
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