L’Arcep a publié mercredi matin les résultats de sa 19ème enquête annuelle d’évaluation de la qualité de service des opérateurs mobiles métropolitains. Il en ressort que pour la ruralité, et notamment la Bretagne rurale, Bouygues Telecom obtient, cette année, les meilleurs résultats pour les services voix, SMS et data en zone rurale.
Plus d’un million de mesures en 2G, 3G et 4G ont été réalisées sur l’ensemble du territoire, dans tous les départements à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments et dans les transports. L’enquête a porté sur les services mobiles les plus répandus : navigation web, lecture de vidéo, transfert de données, SMS et appels vocaux. Les tests réalisés visent à évaluer la performance des réseaux des opérateurs, de manière strictement comparable, et ce dans des conditions d’usages diversifiées.
Sur les réseaux mobiles des quatre opérateurs, la qualité des services « data » s’améliore, et ce dans toutes les zones : rurales, intermédiaires et denses. Orange affiche les meilleurs résultats sur l’ensemble de la campagne de mesures. Bouygues Telecom prend globalement l’avantage sur SFR. Enfin, si Free Mobile progresse, il affiche des résultats sensiblement moins bons sur un grand nombre d’indicateurs.
En zone rurale, Bouygues Telecom obtient les meilleurs résultats pour les services voix, SMS et data, juste devant SFR puis Orange. Les moins bons résultats de Free Mobile s’expliquent notamment par une couverture 4G moins étendue que celle des autres opérateurs.
Pour Jean-Paul Arzel, directeur du réseau chez Bouygues Telecom : « Ce sont bien entendu les équipements et les capacités du réseau dans lesquelles nous avons investi qui ont permis ces excellents résultats mais sans l’expertise de nos collaborateurs dans l’exploitation et la maintenance sur le terrain, nous ne pourrions optimiser ainsi en permanence la qualité de service proposée à nos clients ».
Les zones rurales moins bien loties
Ces résultats en progression font écho aux efforts des opérateurs pour poursuivre l’extension de leur couverture en service 4G. A ce jour, de nombreuses zones du territoire n’en bénéficient pas encore. En particulier, en zone rurale, si les débits mesurés continuent à progresser, le débit moyen demeure nettement inférieur à ceux des zones denses et intermédiaires. Les efforts des opérateurs pour déployer la 4G et proposer un haut niveau de service data à leurs clients doivent donc se poursuivre, afin que les écarts de performances entre zones rurales et denses se réduisent: c’est en particulier l’objectif du « New Deal » mobile.
Le 14 janvier 2018, le Gouvernement a annoncé l’accord historique, intervenu sur la base des propositions de l’Arcep. Un dialogue exigeant avec les opérateurs de téléphonie mobile vise à généraliser la couverture mobile de qualité pour l’ensemble des Français. Ce » New Deal mobile » marque un changement d’ambition sans précédent en matière de couverture mobile du territoire. Le Gouvernement, sur proposition de l’Arcep, avait alors fait le choix de prioriser l’objectif politique de cohésion des territoires dans les modalités d’attribution. Ainsi, plutôt que privilégier un critère financier, l’Etat avait décidé d’orienter l’effort des opérateurs vers l’investissement, en prévoyant des obligations de couverture inédites par leur ambition.
Réattribution des fréquences en 2021 et 2024 : priorité à l’objectif de cohésion des territoires
L’Arcep vient de proposer au Gouvernement les modalités pour la réattribution des fréquences des bandes 900 MHz, 1800 MHz et 2,1 GHz, dont les autorisations arrivent à échéance entre 2021 et 2024. Cette proposition fait suite à la consultation publique sur le texte conduite en avril et mai et qui avait reçu quinze réponses, publiées ce jour.
Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier Ministre, chargé du Numérique, Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, et Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires, lancent ce jour l’appel à candidatures correspondant.
Les nouvelles obligations qui seront inscrites dans les futures autorisations permettront notamment de :
– démultiplier, à travers un guichet » mobile « , le rythme des programmes ciblés d’amélioration de la couverture avec la construction par chaque opérateur de 5000 nouveaux sites 4G, parfois mutualisés, dans des zones identifiées par le ministre chargé des communications électroniques ;
– améliorer la qualité de réception sur l’ensemble du territoire et, particulièrement, dans les zones rurales. Le nouveau standard d’exigence appliqué aux obligations des opérateurs sera celui de la bonne couverture ;
– équiper en 4G tous les sites mobiles existant actuellement en 2G ou 3G, ce qui revient à l’apporter à plus d’un million de Français sur 10 000 communes ;
– accélérer la couverture 4G le long de 55000 km d’axes routiers ;
– généraliser la couverture à l’intérieur des bâtiments, notamment en imposant aux opérateurs, qui s’y seraient engagés durant la procédure, de proposer à leurs clients la voix sur Wi-Fi.
Les engagements des opérateurs mobiles pour la période 2018-2021 sont désormais contraignants et opposables.
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