Franck Louvrier (LR) revient dans le jeu. Conseiller municipal à La Baule, vice-président du conseil régional des Pays de la Loire, il se verrait devenir maire de la Baule, mais également président de la fédération de Loire-Atlantique des Républicains ; pour l’instant ses chances sont grandes puisqu’il est l’unique candidat. D’où la nécessité pour lui de « rassembler » car « nous sommes une grande famille et bien que nous prenions parfois des chemins différents, nous sommes fidèles aux idées de la droite et du centre. Pour notre reconstruction, il faudra associer tous les membres de cette famille », insiste-t-il (Presse Océan, samedi 1er septembre 2018).
Contrairement à ce qu’affirme M. Louvrier, la droite – comme la gauche – ne constitue pas une « famille » mais un camp riche de différentes familles ; si bien que plusieurs courants, tendances, factions, écuries présidentielles, groupes cohabitent au sein des Républicains; À tel point que cette cohabitation, pour bien fonctionner exige l’existence d’un leader, à l’autorité incontestée, capable de dominer son camp ; ce fut le cas avec Chirac – mais également avec Mitterrand pour la gauche. Autrement l’attelage tire à hue et à dia et les dissensions apparaissent au grand jour.
Tant qu’un fédérateur à poigne ne dirigera pas les Républicains, tout ira à vau-l’eau
Pour que tout le monde marche du même pas, il est nécessaire que le « chef » tienne en laisse les différentes « familles ». D’où des obligations impérieuses : pas de programme trop précis, pas d’idées trop clivantes, pas de fondations idéologiques trop solides. Que du flou artistique afin que la ligne impulsée par la direction du parti soit compatible avec les positions des différentes « familles ». Un exemple : centristes et souverainistes s’opposent totalement sur le dossier européen. Un second : libéraux et étatistes ne voient pas le fonctionnement de l’économie de la même manière. Un troisième : décentralisateurs et jacobins sont en désaccord total sur la question régionale.
Voilà résumées quelques contradictions internes des Républicains. Autant dire que, tant qu’un fédérateur à poigne ne dirigera pas l’entreprise, tout ira à vau-l’eau. En effet, il ne suffit pas d’affirmer, comme Franck Louvrier : « Nous avons beaucoup de chapelles, il nous faut maintenant construire une cathédrale » (Presse Océan, dimanche 2 septembre 2018). Encore faut-il trouver un vrai « patron » devant lequel les vassaux s’inclineront.
Bernard Morvan
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