La cause de Clément Méric ne mobilise plus. Alors que le procès des protagonistes supposés de sa mort – qui demeurent présumés innocents, sauf pour l’extrême-gauche – se tient actuellement à Paris, le rassemblement à Nantes dédié à sa mémoire, exploitée tous azimuts par l’extrême-gauche, n’a rassemblé guère que 80 personnes samedi 8. Et une occupation d’une maison de quartier liée aux migrants clandestins qui campent square Daviais au cœur de Nantes depuis deux mois à tourner au fiasco total, l’extrême-gauche pro-migrants étalant ses divisions.
Tandis que les débats du procès semblent surtout infirmer le procès médiatique qui a été fait à la mort de Clément Méric, sans établir des certitudes juridiques, médicales ou judiciaires intangibles, la cause de Clément Méric, quatre ans après les faits, n’intéresse plus personne : 300 personnes rassemblées à Paris, 80 à peine à Nantes où l’extrême-gauche ne peut guère annoncer plus d’une « grosse centaine » sur ses plateformes. Et encore, en abusant de la licence poétique… ou de la crédulité de ses militants.
Occupation de la maison de quartier Olivettes : extrême-gauche contre… extrême-gauche
La veille, dans la soirée du 7 septembre, une vingtaine de militants du CRAN – comité de réquisition et d’action nantais, constitué de militants d’extrême-gauche – ont occupé la maison de quartier Champ de Mars Madeleine (22 rue Emile Péhant) pour réclamer la réquisition de bâtiments vides afin de loger les « exilés », c’est-à-dire les clandestins du square Daviais. « On lâchera l’endroit quand les bâtiments vides seront réquisitionnés. Venez vous aussi occuper ! », clamait le communiqué.
En réalité, une dizaine à peine de militants sont restés et ont été virés manu militari à 2 heures du matin de cette maison située au cœur d’un quartier électoralement stratégique pour Johanna Rolland. Qui, même si elle réussit à s’assurer du soutien d’En Marche en 2020, aura fort à faire pour garder son siège… notamment à cause du camp de migrants square Daviais où elle a déjà eu largement l’occasion de prouver son incompétence.
Ironie du sort, la réunion à laquelle les militants du CRAN se sont invités était organisée par les Bienveilleurs, un groupuscule qui veut créer une dynamique de riverains car les bénévoles qui viennent en aide aux migrants n’en peuvent plus et se lassent. Une petite centaine de personnes sont venues. Cependant la tentative d’occupation de la maison de quartier a brisé net le bénéfice de la réunion.
Les organisateurs de la réunion – bref, les Bienveilleurs, ont attaqué le CRAN et des membres de l’Autre cantine – montée par des membres de l’extrême-gauche et des militants pro-migrants à la gare sud, dans un ancien café de la rue de Cornulier, pour distribuer des repas chauds, le soir, aux migrants – dans la presse, en fustigeant une « prise en otage », des méthodes « graves, contre-productives » qui « fragilisent un projet émergent ».
Ces attaques publiques ne sont pas courantes dans les milieux d’extrême-gauche, mais l’enjeu est important car ces militants semblent fragilisés, surtout la crédibilité des deux seuls riverains qui portent ce groupe, Stéphane Lamare et Mélina C (le nom a été changé par la rédaction) , dont on ignore si elle a accueilli des migrants chez elle, à proximité du CHU Hôtel-Dieu.
Coordinatrice de projets culturels, après des études à Rennes II (1994-1997) et à la Sorbonne (2004-2005), elle a travaillé notamment pour les villes d’Asnières sur Seine (92), L’Ile-Saint-Denis (93) au service communication, Pont-Scorff (56) mais encore la ville de Nantes, l’espace Simone de Beauvoir, Solilab (un mois en tant que bénévole début 2014) et le Voyage à Nantes. Elle est depuis 2016 « à l’écoute de nouvelles propositions », belle formule pour dire en recherche d’emploi, « à temps plein ou partiel à Nantes à partir de septembre 2018 ». Il serait dommage que quelques militants incontrôlables privent cette « experte multi-tâches », tour à tour chargée de mission, conférencière, responsable culturelle et communicante d’un nouvel emploi…
Émilie Lambert
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