Suite à l’évacuation le 23 juillet dernier des migrants principalement africains installés square Daviais en plein cœur de Nantes, la Préfecture avait mis en place un guichet unique salle de l’Égalité pour recenser les migrants et faire le point sur leur situation. Parmi eux, 147 migrants ont été relogés, dont 60 par la mairie et 87 par la Préfecture (23 en Anjou, 8 en Sarthe, 11 en Vendée et le reste en Loire-Atlantique) – parmi eux, 85 sont officiellement demandeurs d’asile.
Un sur trois peut être expulsé vers l’Espagne ou l’Italie
D’autres chiffres, plus dérangeants, ont moins eu d’écho, si ce n’est via les militants d’extrême-gauche ou ex-soixante-huitards qui viennent en aide aux migrants. Très vite, ceux-ci ont accusé la Préfecture de « distribuer les OQTF par dizaines ». OQTF, ou obligation de quitter le territoire français. En réalité, 150 des 452 migrants qui ont été évacués du square le 23 juillet dernier peuvent être « dublinés » en Italie ou en Espagne, c’est-à-dire expulsés d’office car ils ont déjà fait une demande d’asile dans l’un de ces deux pays.
Le « dublinage », ou « éloignement » (expulsion) des migrants qui ont déjà fait une demande d’asile dans un autre pays européen (ou en Suisse), est permis par le règlement européen Dublin III. Selon celui-ci, un seul pays européen est responsable de la demande d’asile déposée par un étranger : celui où il entre, ou le premier qui lui accorde un titre de séjour. Deux exceptions au règlement : le regroupement familial et les mineurs isolés étrangers (MIE) dès lors qu’il n’ont pas de famille en situation régulière en UE.
Cependant en France une part croissante des demandes d’asile émane de personnes qui peuvent être « dublinées », soit qu’elles se sont déjà faites refuser par un autre pays européen, soit qu’elles recherchent un pays où les aides sociales et la situation économique sont meilleures qu’au point d’entrée. La part des demandeurs d’asile qui a fait l’objet d’une procédure Dublin était de 11% en 2016 en France et ne cesse d’augmenter.
Pis, « Selon le ministère de l’Intérieur, une personne sur deux qui se présente en préfecture pour solliciter l’asile est déjà connue du système Eurodac et peut, potentiellement, relever de la procédure Dublin », relèvent des députés Constructifs (droite parlementaire faisant partie de la majorité de Macron) dans une proposition de loi déposée fin 2017. Et à « Calais ou à Paris, la majorité des personnes présentes dans les campements de fortune avaient déposé une demande d’asile dans un autre État européen ».
Dans la mesure où nombre des clandestins actuellement à Nantes viennent justement de Calais ou de Paris – ou d’autres villes – car à Nantes ils sont nourris, (plus ou moins), logés et bénéficient d’une forte pression institutionnelle et associative en faveur de leur régularisation, rien d’étonnant qu’on y retrouve beaucoup d’étrangers qui peuvent être légalement éloignés tout de suite.
« Ce qui permet de constater que la Préfecture est tout aussi responsable que la mairie dans la situation », relève un policier nantais. « La Préfecture sait très bien qu’ils sont tous clandestins et qu’il y a beaucoup de dublinables, mais ne fait rien, la mairie refuse de son côté d’appliquer la loi et l’hygiène pour des raisons idéologiques, et ce sont les nantais qui en pâtissent ».
Dealers et voleurs : tous les clandestins ne sont pas des « crèmes »
« Collectifs » militants et soutiens politiques – souvent d’extrême-gauche s’échinent, avec une partie du système médiatique local, à présenter les demandeurs d’asile comme des « crèmes » incapables du moindre acte délictueux. Ce n’est pourtant pas la réalité de la situation.
« A Leloup-Bouhier on a un dealer qui se dit Palestinien et est complètement timbré », confesse une jeune fille qui aide les migrants, « parce que [s]es amis y sont ». Au squat de Bréa, ce sont principalement Algériens et Soudanais qui se faisaient remarquer (incendie volontaire, vols de portable, rixes à coups de couteaux et de barres de fer…) ce printemps de l’avis même des habitants du squat. Quant au squat du château du Tertre, cet hiver, il accueillait notamment plusieurs Algériens qui volaient des portables aux étudiants, dans le tramway et sur le campus – l’un d’eux, pris sur le fait par des étudiants du comité de soutien, avait été expulsé avec pertes et fracas, pas les autres.
« Parmi les Africains qui sont square Daviais y en a qui fauchent », relève un policier nantais ; « ils n’ont pas grand-chose, et même si les militants d’extrême-gauche leur apportent un repas par jour, ils sont en pleine ville, sans rien à faire toute la journée et les tentations autour d’eux ». Plus grave, « plusieurs filles, françaises, elles, qui ont fugué de foyers traînent tout le temps autour d’eux. On en a assez de les récupérer, de les rendre à leurs foyers et d’y retourner le lendemain car elles ont fugué à nouveau. Il suffit que l’un d’eux en engrosse une pour qu’il devienne inexpulsable : c’est déjà arrivé, et ça recommencera très certainement ». Une idée pour les militantes d’extrême-gauche qui ne savent pas comment obtenir la régularisation des « exilé-e-s » ?
Louis Moulin
Crédit photo : Breizh-info.com
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Une réponse à “Nantes. Parmi les clandestins, 150 expulsables d’office et des dealers”
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