Le café est un élément essentiel de la culture hexagonale. En moyenne, plus de 6 kilos de cet aliment sont consommés par chaque Français tous les ans. De quoi en faire la boisson la plus consommée du pays après l’eau ! L’impact de cette boisson sur la santé est donc de la première importance. De nombreuses études scientifiques sur les différents bienfaits – ou méfaits – du café ont déjà été produites. Mais, l’été dernier, deux études d’ampleur (Coffee Drinking and Mortality in 10 European Countries: A Multinational Cohort Study et Association of Coffee Consumption With Total and Cause-Specific Mortality Among Nonwhite Populations) ont permis aux chercheurs de démontrer que le café était lié de manière claire à une mortalité moins élevée chez les personnes en consommant régulièrement.
Deux études d’ampleur, un résultat universel
Les chercheurs de la première étude le rappellent d’emblée : « Le café est parmi les boissons les plus communément consommées avec une estimation de 2,25 milliards de tasses consommées chaque jour dans le monde. Boire du café expose à une gamme de principes actifs biologiques. »
Les études scientifiques sur l’impact de la consommation de cet aliment sur divers points sont nombreuses. Reste que ces deux études sont intéressantes pour deux raisons : premièrement elles s’attachent à comparer la longévité des buveurs de café par rapport à des personnes ne consommant pas cette boisson. Ensuite, ces deux études portent sur un grand nombre de personnes : plus de 536 000 au total avec une séparation méthodologique entre Européens et extra-Européens. Enfin, elles sont extrêmement précises grâce à un contrôle rigoureux de nombreux facteurs annexes, permettant ainsi d’obtenir des résultats très intéressants.
Et ces résultats sont limpides : les buveurs réguliers de café ont une mortalité moins grande que les personnes n’en buvant pas.
L’optimum : 2 à 4 tasses de café par jour ?
Les chercheurs ayant réalisé l’étude sur la population européenne sont clairs : « Une consommation élevée de café est associée à une plus faible mortalité, particulièrement pour les maladies digestives et circulatoires. »
Concrètement, le « hazard ratio » (HR) moyen entre un buveur régulier de café et une personne n’en consommant pas est de 0,88 chez les Européens. C’est-à-dire que, pour 100 décès chez les non-buveurs de café, il y a seulement 88 décès chez les personnes buvant régulièrement du café, après contrôle de multiples facteurs.
Chez les Européens et les extra-Européens, les effets bénéfiques se sont sentir à partir de 2 tasses de café par jour.
A 3 tasses par jour, chez les Européens, le HR pour les maladies digestives est 0,41 chez les hommes et 0,60 chez les femmes. Pour les maladies cancéreuses, l’effet est globalement neutre puisque le HR est de 0,99 chez les hommes et 1,12 chez les femmes. Pour les maladies neurovasculaires, le HR est de 0,83 chez les hommes et 0,70 chez les femmes.
Chez les extra-européens, la seconde étude se base notamment sur des données américaines et trouve un HR global de 0,97 chez les afro-américains, de 0,84 chez les Américains d’origine japonaise et de 0,88 chez les Américains d’origine hispanique.
Dans une autre cohorte, multiethnique celle-là, le HR moyen est de 0,87 pour 4 tasses de café par jour.
De manière générale, les liens les plus positifs entre consommation de café et risque de mortalité se concentrent autour d’une consommation de 2 à 4 tasses de café par jour.
Ces résultats ne sont évidemment pas uniformes. Le HR de certaines maladies (notamment les cancers chez les femmes) incitent à la prudence. Le constat global ne préjuge pas non plus de futures découvertes médicales remettant en cause le postulat que le café est une boisson saine. Néanmoins, il semble clair qu’en l’état actuel des connaissances, boire régulièrement du café semble globalement positif sur la santé.
Crédit photo : Domaine public, via PixaBay
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