La dernière trouvaille du PS : « La ruche socialiste », plateforme collaborative et numérique ; il s’agit de construire un « projet ». Les adhérents du PS et les sympathisants sont donc invités à y déposer leurs idées pour l’Europe de demain et à débattre sur quatre axes de réflexion. D’ici décembre, six chantiers seront également lancés. Objectif de ce remue-méninges : préparer les élections européennes.
« Au final, seront ainsi élaborées les propositions des socialistes français pour le programme des sociaux-démocrates et progressistes européens », explique Christophe Fouillère, premier secrétaire de la fédération d’Ille-et-Vilaine du PS (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, vendredi 6 juillet 2018).
Une certitude : les thèmes retenus ne correspondent aucunement aux priorités que fixent les Français. Entre « l’accompagnement des nouvelles formes de travail », « vieillir sereinement » (sic), et « s’engager résolument face aux transformations de notre monde », on ne trouve rien qui « parle » à l’homme de la rue. Uniquement du prêchi-prêcha.
Les priorités, telles que l’électeur de base les voit, sont d’un autre calibre : d’abord l’emploi que 43% des Français (en hausse de 4 points depuis avril), ensuite le pouvoir d’achat pour 40% (en hausse de 5 points depuis avril) et enfin l’immigration pour 29% (en hausse de 4 points depuis avril), d’après une enquête ELABE (Les Échos, 6-7 juillet 2018).
Distribuer des responsabilités plus ou moins bidon
Certes les préoccupations de la clientèle « socialiste » – qui appartient principalement aux nouvelles classes urbaines – n’ont rien à voir avec celles de l’ouvrier de chez PSA (Chartres-de-Bretagne) où des Chantiers de l’Atlantique (Saint-Nazaire). Comme il faut bien occuper l’esprit des semi-intellectuels qui forment les gros bataillons du PS et donner l’impression qu’on fait « quelque chose », la « Ruche socialiste » tombe à pic.
La fédération du Finistère a trouvé une astuce pour montrer qu’on prend en considération les militants les plus valeureux : distribuer des responsabilités plus ou moins bidon. C’est ainsi que le premier secrétaire Yohann Nédélec est entouré par une petite armée mexicaine : pas moins de 13 secrétaires fédéraux. L’un est préposé à la « riposte numérique », deux autres au « pôle société du XXIe siècle » (?), une autre aux « nouvelles pratiques militantes » (?), un autre à « l’Europe et à l’Internationale socialiste », etc. (Le Télégramme, mardi 26 juin 2018). Il y en a donc pour tous les goûts… Bref, la fédération PS du Finistère est une entreprise qui tourne…
Notons que pour Yohann Nédélec, la politique est un métier puisqu’il est maire du Relecq-Kerhuon, vice-président de Brest Métropole… et premier secrétaire de la fédération. Qu’on ne nous dise pas qu’il ne parvient pas à boucler ses fins de mois avec ces trois revenus.
B. Morvan
Illustration : DR
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