17/03/2014 – 08H00 Rennes (Breizh-info.com) – En politique comme dans les affaires, il y a les professionnels et les amateurs. A coup sûr, Gérard de Mellon qui dirige la liste « Rennes Bleu Marine » appartient à la seconde catégorie.
Son local de campagne, situé Boulevard de la Liberté, affiche tout de suite la couleur ; on peut lire en grand : « Gérard de Mellon, tête de liste Rennes Bleu Marine« , et surtout dessous : « administrateur de sociétés« . Avec un « s » à sociétés.
Certes, ça « en jette » sur une carte de visite destinée à séduire des investisseurs, mais pour des électeurs appartenant principalement aux classes populaires, ce n’est pas très habile – puisque l’essentiel de la clientèle frontiste se trouve chez les ouvriers et les employés.
D’autres éléments montrent l’amateurisme profond du personnage, comme le décor central de l’affiche figurant sur les panneaux électoraux, on a placé la tête de M. de Mellon – en grand, malheureusement ce n’est pas un acteur de cinéma. Quant à son accroche, elle fait dans la « com » ; il y est question du « bon sens ».
Pour le Crédit Agricole, ou pour une liste UMP ou PS, une agence conseillerait volontiers ce genre de formule passe-partout. Mais pour un candidat minoritaire s’adressant à une clientèle répondant à certaines motivations, ce n’est vraiment pas terrible.
D’une manière générale, axer la campagne sur un nom, « Gérard de Mellon », candidat dont la notoriété et la popularité demeurent inexistantes – une grande photo qui n’emballe pas les femmes – et une accroche insipide, revient à passer à côté de la cible.
A la grande époque du PCF, les électeurs ne votaient pas pour Dupond ou Dupont, ils votaient pour le candidat du « Parti », quel qu’il soit. Pour le FN, la mécanique est la même. Ses clients votent pour le candidat du « Front » – qu’importe l’identité et la tête du personnage.
Par conséquent, dans une ville (Rennes) où la liste se réclamant du « RBM » ne peut prétendre qu’à un petit score, il y a intérêt à demeurer sur les fondamentaux, c’est à dire l’utilisation d’une marque forte (Front National) et de thèmes correspondants aux attentes de son électorat (emploi, pouvoir d’achat, logement, sécurité, immigration …) existant ou potentiel.
Or, « Gérard de Mellon » n’est pas une marque forte et le « bon sens » une accroche susceptible de mobiliser « les masses populaires ».
M. de Mellon fera mieux la prochaine fois ; il suffit d’apprendre le métier. Pas celui « d’administrateurs de sociétés », mais celui de candidat.
Difficile néanmoins, à son crédit, de mener campagne dans le climat de violence entretenu en toute impunité par l’extrême-gauche rennaise …
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