26-01-2014 – 14H00 Nantes (Breizh-info.com) – Il faut aider Jean-Marc Ayrault à utiliser de bons arguments. Hostile au redécoupage des régions – ou, tout au moins, au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne – il explique qu’on ne peut « pas prendre des bouts de régions pour les mettre avec une autre. Ce n’est pas ainsi que les choses se font. » (France Inter, jeudi 16 janvier 2014)
Cette déclaration montre un point faible du Premier ministre : il ne brille ni par son histoire, ni par sa géographie. Les régions – devenues collectivités territoriales en 1986 après les premières élections des conseillers régionaux au suffrage universel direct – se sont coulées dans un découpage prévu par les « circonscriptions d’action régionale ». Ces dernières étaient vues comme une unité de base commode pour les administrations d’Etat.
A la manoeuvre, le Premier ministre de l’époque, un certain Michel Debré qui signera ce décret le 2 juin 1960.
Mais d’un découpage administratif – en 1960 – on est passé à un organe politique – en 1986. Sans que l’avis des citoyens ne soit sollicité. Dans le cas de la Bretagne, on a enlevé la Loire-Atlantique pour l’accoler à un conglomérat informe du nom de « Pays de la Loire ». Or les Bretons de Loire-Atlantique n’ont jamais été consultés sur l’intérêt qu’il y avait à les transférer dans un autre ensemble régional qui ne correspond ni à leur histoire, ni à leur culture, ni à leur économie (voir le port autonome de Nantes-Saint-Nazaire).
Voilà une opération fort peu démocratique qui devrait perturber le vrai démocrate qu’est Jean-Marc Ayrault. Un référendum, destiné à vérifier la pertinence de ce découpage et l’accord de la population de Loire-Atlantique, aurait été conforme au principe développé dans l’article 2 de la constitution – gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple – mais M Ayrault n y a pas songé …
Quant aux « bouts de régions » évoqués par l’ancien maire de Nantes, ils sont constitutifs des « Pays de Loire ». Ces derniers n’étant qu’un agrégat formé avec des éléments épars : un peu de Bretagne, une touche de Poitou et le gros morceau avec le Maine et l’Anjou.
Donc M. Ayrault est déjà un habitué des « bouts de région ». il en est même le « Parrain ».
« Nihil novis sub sole » (rien de nouveau sous le soleil).
Etienne Chouard
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Une réponse à “Les « bouts de régions » de Jean-Marc Ayrault [tribune libre]”
Dire de JM Ayrault que c’est un vrai Democrate est vraiment fort de cafe.
@ l’auteur de ce papier, je vous propose d’interroger les membres du Conseil de Nantes ville & Metropole pour constater que ce JMA n’est surement pas au Top du fonctionnement en Democrate car il fait preuve d’un autisme recalcitrant et recurrent sur certains sujets…