02/12/2013 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Alors que plus d’une cinquantaine d’organisations avaient appelé à participer à des marches contre le racisme samedi dernier dans toute la France, la mobilisation a fait un vrai flop, en particulier en Bretagne où les manifestations n’ont réuni que très peu de monde. Rien à voir avec la manifestation des Bonnets rouges organisée à Carhaix le même jour sur une thématique – le droit de vivre et de travailler au pays – manifestement plus mobilisatrice que les « Nous sommes tous des Taubira » des militants antiracistes.
Malgré l’appel de plusieurs dizaines d’organisations, du PCF à SOS Racisme en passant par le MRAP, le Front de Gauche, l’Inter LGBT, la plupart des syndicats et les ligues de vertus dont l’antiracisme est le fonds de commerce, les « marches contre le racisme » n’auront réuni qu’à peine 600 personnes à Rennes, 500 à Quimper, un petit millier à Nantes, 200 à St Nazaire et moins d’une centaine à Dinan.
Après l’échec des manifestations syndicales du samedi 23 novembre, les associations de gauche et d’extrême gauche viennent donc de subir un nouveau désaveu populaire, et cela malgré les moyens mis en œuvre, en particulier par le gouvernement, pour faire de cette manifestation antiraciste un succès. L’exemple de Nantes est sur ce point édifiant.
Dans la cité des ducs, la manifestation venait en conclusion de la semaine organisée par le Centre Interculturel de Documentation CID pour commémorer le 30ème anniversaire de la marche pour l’égalité et contre le racisme dite « marche des beurs ». Largement subventionné par la municipalité socialiste nantaise le CID avait organisé des débats, rencontres littéraires et soirées festives qui, quoique bénéficiant d’une forte couverture médiatique et d’un luxueux matériel de propagande, n’ont réuni qu’un faible public de militants antiracistes convaincus.
Samedi, malgré cette intense propagande, la grande foule ne s’est pas déplacée, loin de là. Alors que la police, pour une fois généreuse dans son comptage, a recensé 1 700 manifestants, la réalité est certainement plus proche de 1 000 au maximum. Manifestement, à Nantes comme ailleurs, la mayonnaise antiraciste n’a pas pris.
Autre fait marquant dans cette ville : la très faible présence de jeunes parmi les manifestants composés pour l’essentiel de retraités. Le gros des troupes était fourni par des militants du PS, de la CGT, de la CFDT et de l’UNSA, auxquels s’ajoutaient les inévitables bonnes consciences de la Ligue des droits de l’homme, de la Licra etc. Curieusement très peu d’élus étaient présents. La « diversité » était également très peu représentée. Seulement une vingtaine de femmes en foulard islamique avaient fait le déplacement. Une présence qui provoquait d’ailleurs la grogne de vieux militants laïques : « Curés et voiles c’est la même chose, on n’en veut pas parmi nous !». Ambiance. Les slogans comme « nous sommes tous des Taubira » n’ont guère eu de succès.
Un flop donc. Samedi, il ne pleuvait pas sur Nantes, mais le ciel était gris et triste. La météo, dira-t-on.
Photo : Breizh-info.com
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