Pays de la Loire. Bruno Retailleau (LR) s’en prend à Jean-Guy Talamoni

22/12/2015 – 08H00 Nantes  (Breizh-info.com) –  Les défenseurs de la Loire-Atlantique en Bretagne et de la langue bretonne ont-ils du souci à se faire en Pays de la Loire ? En effet, depuis le discours de Jean-Guy Talamoni en langue corse à l’Assemblée territoriale , les jacobins sortent de leur réserve.

Début des hostilités avec le nouveau président de la Région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (LR) : « La République française ne peut pas se laisser piétiner en . Le gouvernement doit réagir ! » lance-t-il sur son compte twitter, appelant tout en sous entendu à des sanctions . Une première déclaration publique qui confirme les craintes des défenseurs des langues régionales, après l’hostilité affichée de M. Retailleau à la charte.

Comme pour faire de la  surenchère, Alain Avello, conseiller régional Front national et membre du collectif Racine prend la relève : « Une honte : , nouveau pdt de l’Assemblée de , s’exprime en corse. La République n’a qu’une langue officielle : le Français ! » réagit-il, pensant probablement que les Corses ont besoin de l’avis d’un conseiller régional « ligérien » pour faire leurs choix électoraux.

Ces propos sont relayés par Gauthier Bouchet, conseiller municipal (FN) de Saint-Nazaire, qui expose sa vision des choses sur son compte Facebook  : « Cela est contraire à nos lois et notre tradition ancienne (XVIe siècle) d’usage unique de la langue française dans l’administration, les services publics… Ce post ne critique pas une langue – et par extension qu’ait été chanté l’hymne corse par exemple – mais son usage dans un contexte défini, porte ouverte à d’autres. Plusieurs langues et peuples au sein d’une Nation, c’est le principe à la fois des Etats multiculturels et des anciens empires européens, ce n’est plus ce que nous sommes depuis la chute de l’Empire romain. Demain, y aurait-il un discours inaugural en breton au conseil régional de Bretagne, ou en arabe au conseil général de Seine-Saint-Denis ? Pas sûr que tout le monde reste alors de marbre.»

Le Front national « du Nord », sans doute sous l’influence de Florian Philippot, semble particulièrement mal à l’aise avec la question des langues et identités régionales.

Cela est beaucoup moins vrai dans le sud de la France. Ainsi David Rachline s’était prononcé pour une autre charte des identités régionales  et Marion Maréchal Le Pen a agi à plusieurs reprises pour la défense des langues et identités provençales et niçoises. S’adressant au président du « Collectif Prouvénço », Mme Le Pen écrit : « Vous le signalez justement, la langue provençale doit être vécue et transmise. Il est nécessaire, je dirais même vital, que les plus jeunes, en Provence, puissent l’apprendre et qu’elle soit reconnue dans les épreuves scolaires, de la maternelle jusqu’à l’université. Nous soutiendrons activement l’apprentissage des langues locales, nissart comme provençal, à l’école, pour qu’elles ne rejoignent pas le latin et le grec, malheureusement tombés aux oubliettes de l’Histoire.»

Les défenseurs de la culture, de la langue et de l’identité bretonne n’en attendraient pas moins de leurs élus…

Photo : DR
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4 réponses à “Pays de la Loire. Bruno Retailleau (LR) s’en prend à Jean-Guy Talamoni”

  1. franny59 dit :

    C’est honteux que le gouvernement, @manuelvalls et @fhollande ne réagissent pas !

  2. clasim dit :

    Pourquoi réagit-il comme un dictateur? Les corses ont le droit de parler le corse comme les bretons leur langue! On nous bassine avec la diversité et on veut nier l’existance des provinces françaises. Que fait-il de la culture régionale?

  3. Antoine dit :

    Parlons un peu du Nord Pas de Calais qui contient la flandre française. Marine Le Pen a fait un gros score dans cet endroit et surtout en flandre française. Le FN est allié avec le Vlaamse Belang au parlement EU. Certes cela évolue, le VB est un parti ouvertement francophobe en Belgique et qui a même autrefois revendiqué l’unification de la Flandre. Quelle position vont-ils adopter face au néerlandais en France ? Langue non pas régionale mais internationale parlée par 20 millions de personnes vers l’est.

    Et l’expert historien de Saint Nazaire nous parle des traditions de la France du XVI ième siècle : au moins sans la Corse !

    Continuez de standardiser la France et vous pourrez fusionner avec l’Afrique.

  4. Gauthier Bouchet dit :

    Je découvre cet article. Je ne vois pas en quoi la remise en cause d’un discours en corse dans l’assemblée plénière d’une collectivité française (jusqu’à preuve du contraire !) implique que je nie les identités/langues locales et régionales (ou m’en moque, ou en méconnaisse les origines, alors qu’elles m’intéressent), en l’espèce l’identité et la langue bretonne en Bretagne. Ce n’est aucunement le cas, je ne les condamne aucunement, et d’ailleurs, j’appelle régulièrement (dans mes écrits et dans mes votes) à leur valorisation, leur transmission. Je ne fais que dénoncer un acte anticonstitutionnel, prenant effectivement comme référence, davantage nos usages que nos textes contemporains : en parlant du XVIe siècle je renvoie en fait à l’édit de Villers-Coterêts. Si monsieur Talamoni avait fait un discours partiel en corse, voire seulement l’introduction, les choses eurent été différentes et, franchement, à la fois plus apaisées et plus sincères – Gilles Siméoni a d’ailleurs procédé de la sorte – car pour le coup le message anti-français de cette intervention aurait paru en plein jour, au lieu de rester occulté. Il est certain qu’il est plus commode d’attaquer la France dans une langue autre que le français, pour être sûr de ne pas trop se faire comprendre, sinon par ses « fidèles », mais selon moi, c’est à la foi la marque d’un entre-soi et d’une lâcheté… Quant au Front national, personnellement je me sens assez peu concerné par une division « FN du Nord » contre « FN du Sud », qui s’y elle présente des éléments de vérité et toutefois beaucoup trop réductrice (il existe dans les catégories populaires des penchants libéraux, par exemple, sur les question micro-économiques : impôts, allocations, dépense publique…). Y souscrire pleinement, sans nuances, c’est, je suppose, faire le jeu des analyses ennemies, en l’occurrence, de la gauche. Le voulons-nous ?…

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