10/07/2015 – 07H30 Nantes (Breizh-info.com) – Les habitants de Malakoff ont encore été réveillés par des tirs. Cette fois, c’est dans la nuit du 7 au 8 juillet que plusieurs rafales – dix douilles ont été retrouvées – ont été tirées dans la rue de Madrid près de l’école maternelle Bergson. D’après les riverains, les tirs provenaient d’un véhicule remontant la rue d’ouest en est vers le boulevard de Berlin. Plusieurs jeunes de la cité – qui se sont baissés – pourraient avoir été la cible des tirs, qui indiquent qu’une nouvelle phase de la guerre des gangs a lieu actuellement dans la capitale bretonne.
Même si l’attaque n’est pas signée, il est difficile de ne pas rapprocher cettte affaire d’un autre épisode de tirs, cette fois en pleine journée le 11 mars, à quelques dizaines de mètres de la rue de Madrid. Au niveau du 10 rue d’Angleterre, des hommes encagoulés étaient sortis de deux voitures en criant « Bellevue ! Bellevue ! » et avaient criblé de balles la porte de l’immeuble en début d’après-midi. Rapidement identifiés, trois des tireurs avaient été interpellés le soir même à Bellevue. Les tirs avaient eu lieu dans le cadre d’un règlement de comptes suite à une violente bagarre le 9 mars place Mendès-France – quatre des assaillants avaient été interpellés le 12 mars à Malakoff.
De source proche de l’enquête, « souvent, les tireurs sont connus et sont interpellés assez rapidement par la PJ. Ce genre d’épisode courant en région parisienne ou dans certaines agglomérations – Marseille notamment – reste heureusement rare à Nantes ». Notre interlocuteur remarque cependant que « y a beaucoup d’armes dans les quartiers, il y a même des armes de gros calibres qui circulent, mais ça ne date pas d’aujourd’hui. » Un « médiateur de quartier » qui accepte de s’exprimer sur l’affaire sous couvert d’anonymat et qui fut par le passé un petit délinquant de cité explique que « la cité, c’est sacré. T’es étranger, tu rentres pas. Sauf si tu vient pour le bizness, la dope par exemple. Quand y a des tirs ou une bagarre et que les auteurs viennent d’une autre cité, ils font ça pour laisser un message : ici on est chez nous et on fait ce qu’on veut, rien à foutre. » Une atteinte qui ne peut pas être laissée sans réponse : « la règle, c’est d’aller détruire les tireurs, ou alors de faire la même chose dans la cité des attaquants ». Un engrenage que les forces de l’ordre essaient d’éviter en interpellant rapidement les personnes à l’origine des violences et en les plaçant en détention provisoire.
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