Selon le sénateur du Gers, qui a rencontré peu avant ses déclarations Constantin Kosachev, le président du comité du Conseil de la Fédération russe aux Affaires Etrangères, l’allongement de la livraison des Mistrals ne relève pas d’un conflit entre la France et la Russie et l’origine de l’affaire entre les deux pays est plus politique qu’économique, donc justifie un règlement avant tout politique.
« Nous devons être sûrs que les Mistrals sont réellement nécessaires à la Russie », a affirmé le sénateur, qui a exclu l’hypothèse que la livraison des Mistrals puisse être conditionnée au fait que la Russie remplisse ses obligations liées au traité de Minsk… bien qu’elle ne soit pas belligérante en Ukraine. Ce que la France a visiblement fini par comprendre, malgré le parti-pris de ses médias et les pressions américaines. « Il faut que la Russie se pose la question de la nécessité d’avoir les Mistrals. Et qu’elle dise, oui, on en a besoin. Dans ce cas, les Mistrals lui seront effectivement transmis« .
Pour l’heure, la Russie affirme urbi et orbi que la construction des BPC Mistral n’a été confiée à la France qu’en tant que geste de bonne volonté politique pour rapprocher les deux pays et permettre au président Sarkozy de sauver l’emploi et les savoir-faire des Chantiers de Saint-Nazaire; les Mistrals eux-mêmes ne sont pas très utiles à la Russie et elle peut s’en passer. Voire construire ses propres navires de transport et de débarquement d’hélicoptères, puisque les plans des BPC ont été transmis aux chantiers navals russes qui en ont construit la moitié.
Il n’est pas sûr que la Russie passe sous les fourches caudines de la France, quand bien même la démarche de Montesquiou montre qu’elle essaie de sortir du piège avec l’honneur, ou du moins en essayant de limiter la casse. Par ailleurs la personne de Montesquiou n’est pas anodine : il est l’un des principaux artisans du réchauffement des relations entre la France et le Kazakhstan, un état post-soviétique bourré d’hydrocarbures et par ailleurs allié de la Russie et de la Chine. Des liens qui lui ont valu d’être mis en cause dans le Kazakhgate et de voir son immunité parlementaire levée le 18 mars 2015 pour soupçons de fraude et de corruption.
Pendant que les négociations continuent en coulisses – avec une possible médiation du Kazakhstan qui a gardé ses atomes crochus avec la France, bien que Sarkozy ne soit plus président – les Russes se moquent allègrement de la France, accusée d’être complètement soumise aux Etats-Unis au détriment de ses intérêts les plus élémentaires. Ainsi, une image qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux et les forums russes ces derniers jours représente les Mistrals, ainsi qu’une légende : après le sabordage des Mistrals, les USA ordonneront à la France d’enterrer la Tour Eiffel. Et de Gaulle fait des cabrioles dans sa tombe…
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2 réponses à “Mistrals. la France infléchit sa position?”
@Elisabeth_63 господа, эта ситуация с мистралями абсолютно подрывает доверие к Франции..
@Elisabeth_63 Обычные Французы я думаю также не одобряют действия властей, которые ведут себя не корректно …