27/10/2013 – 16H30 Brest (Breizh-info.com) – Après la très violente manifestation qui a opposé samedi sur la RN 165 au niveau de Pont-de-Buis (29), un millier de Bretons opposés à l’écotaxe aux forces de l’ordre, Pierre Moscovici, a réaffirmé ce midi, qu’il n’entendait rien lâcher. A l’image du système qu’il représente, le ministre des Finances n’a semble-t-il pas bien pris la mesure de l’état d’esprit qui règne aujourd’hui en Bretagne.
Ce n’est qu’un peu avant minuit que les manifestants coiffés du bonnet rouge – par référence à la célèbre Révolte du papier timbré qui embrasa la Bretagne sous le règne de Louis XIV – qui s’étaient rassemblés hier midi devant le portique écotaxe de Pont-de-Buis pour protester contre ce nouvel impôt ont finalement quitté les lieux. Au cours des heurts avec les forces de l’ordre un homme a eu une main arrachée en essayant de s’emparer d’une grenade destinée à disperser les manifestants.
Alors que, sur fond de crise économique et sociale sans précédent, la mobilisation des Bretons contre l’écotaxe fait rage, Pierre Moscovici s’est contenté d’affirmer aujourd’hui, lors du Grand Rendez-Vous Europe 1 – Le Monde – i>Télé, que le gouvernement se préoccupe des difficultés de cette région. «Nous avons débloqué des fonds et nommé un monsieur Bretagne» a rappelé l’hôte de Bercy. Selon lui, «l’écotaxe, qui avait été proposée par l’ancienne majorité et votée à l’unanimité, était prévue pour le 1er janvier et elle est toujours prévue pour le 1er janvier». Prudent, le ministre a tenu à rappeler qu’il était «sensible aux crispations et à l’écoute des Français. De fait, a-t-il souligné, la taxe peut entraîner une hausse des prix, il faut savoir qui va les supporter». «Toutes les pistes doivent être explorées en tenant comptes des crispations, nous allons mener les concertations et les dialogues nécessaires», a conclu le patron de Bercy.
Au vu des événements d’hier, la concertation souhaitée par Pierre Moscovici, semble assez mal partie. Sur quelles bases pourrait-elle avoir lieu ? Le gouvernement n’a en effet manifestement pas pris conscience de l’état d’esprit qui règne aujourd’hui en Bretagne.
Selon un sondage Ifop paru dans Dimanche Ouest-France (27/10/13), 74% des Bretons sont « vent debout » contre l’écotaxe poids lourds qui doit entrer en vigueur à compter du 1er janvier prochain. D’après cette enquête ce sont principalement ceux qui résident dans les départements les plus à l’ouest – Morbihan (82%) et Finistère (81%) – qui y sont les plus opposés.
Fait nouveau, alors que 76% des Bretons étaient optimistes en décembre 2012 quant à l’avenir de leur pays, 67% sont aujourd’hui pessimistes. Un pessimisme qui n’est pas étranger aux crises que connaissent l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. Mieux, alors que la Bretagne avait voté massivement pour François Hollande lors des dernières élections présidentielles et que le parti socialiste est solidement implanté dans la région, ils sont 85% à déclarer aujourd’hui ne plus avoir confiance dans le gouvernement. Une perte de confiance qui atteint aussi les syndicats, puisque 65% des personnes interrogées ne croient pas en eux « pour se mobiliser pour le développement de la région et pour lutter contre les effets de la crise en Bretagne ».
Toujours d’après ce sondage, les Bretons estiment en majorité que, pour sortir de la crise, ils ne doivent compter que sur eux-mêmes : 90% font en effet confiance aux salariés bretons, 80% croient dans les capacités des chefs d’entreprise bretons et 63% dans l’action des collectivités locales. Traditionnellement favorables à « l’ouverture de la Bretagne sur le monde », ils sont aujourd’hui 56% à estimer que les difficultés actuelles de l’agroalimentaire sont liées à la concurrence étrangère où les salaires sont « nettement inférieurs à ceux pratiqués en France ». Du jamais vu en Bretagne.
Illustration : « La révolte des Bonnets rouges », gravure sur bois de René-Yves Creston
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3 réponses à “Bonnets rouges vs écotaxe : la révolte bretonne prend de l’ampleur”
[…] et s’accentueraient. Le point d’orgue de cette contestation devrait avoir lieu samedi 2 novembre, à Quimper, lors d’un rassemblement place de la Résistance, à 15h00. Thierry Merret y […]
ON PERD NOS ENTREPRISES …..heureusement on a encore DU SANG QUI COULE DANS NOS VEINES POUR NOUS REVOLTER CONTRE CET ETAT DE FAIT QUE L ON VEUT NOUS FAIRE AVALER …..ROUGE EST LA REVOLTE …ROUGE EST LA PASSION ET LA FORCE ….ENSEMBLE CONTRE LA MISERE PRE SENTE ET A VENIR
Que la France entière suive la Bretagne !