02/03/2015 – 07H30 Lorient (Breizh-info.com) – Nous avions parlé mercredi de Dizale, cette association qui s’occupe notamment de doublage cinématographique en langue bretonne ; alors qu’aujourd’hui sera diffusé le premier épisode de la série Serr-Noz, nous avons rencontré Samuel Julien, directeur de Dizale, pour qu’il nous parle de son association et des projets à venir, notamment grâce aux nouvelles compétences attribuées à la région Bretagne en matière de culture et donc de cinéma, via le pacte d’avenir pour la Bretagne.
Breizh-info.com : Pouvez vous nous raconter la genèse de Dizale ?
Samuel Julien : Dizale est une association qui a vu le jour en 1998 avec André LAVANANT. Le but était de favoriser l’émergence d’un vrai pôle audiovisuel en langue bretonne avec comme projet une future télévision en langue bretonne. Le projet TV Breizh est arrivé à ce moment et Dizale s’est vu confié par la suite la gestion du doublage ne langue bretonne. D’autres services ont ensuite vu le jour comme des offres de sous-titrage, des productions, de l’édition DVD et un service de Video On Demand : BreizhVOD.
Breizh-info.com : Avec Serr-Noz, vous réalisez un grand coup : une série très médiatisée outre-manche, doublée en breton avant même le doublage en français. Comment avez vous fait ?
Samuel Julien : Nous avions découvert cette série lors d’un voyage d’étude au Pays de Galles auprès de la société « Tinopolis » à Llanelli. Le fait qu’elle soit galloise avait bien entendu attiré toute notre attention. Elle avait aussi été présentée lors du MIPCOM à Cannes, un rendez-vous annuel de professionnel de l’audiovisuel. En réalité, je suis très surpris que cette série n’est été achetée par aucun diffuseur français ! A croire que beaucoup préfèrent les rediffusions maintes fois revues plutôt que de se « risquer » à proposer des séries innovantes comme « Y Gwyll – Serr-noz ».
Heureusement que des diffuseurs locaux comme Tébéo, TV Rennes 35 assument pleinement ce risque de programmation.
Breizh-info.com : Quelles audiences ont rencontrées vos précédents productions ? Peut-on , selon vous, apprendre le Breton notamment en regardant des films en sous titrés ?
Samuel Julien : Les fictions rencontrent toujours de bons succès si j’en crois les diffuseurs. Nous les proposons avec des sous-titres en français pour élargir le potentiel mais elles sont la plupart du temps rediffusées sur Brezhoweb, une web TV uniquement en breton et sans sous-titres.Apprendre une langue en ne regardant que des films me semble difficile. Pour plus d’efficacité il est d’ailleurs préférable de les regarder doublés et sans sous-titres ou alors doublés en breton avec sous-titres bretons.
Par contre, si l’apprentissage via le média audiovisuel uniquement me semble difficile, il n’en reste pas moins un outil extrêmement efficace. Un père de famille me confiait ainsi qu’il remarquait les différences vraiment frappantes à propos des niveaux de langue en breton entre ses enfants qui avaient été baigné de dessins-animés en langue bretonne de ceux qui n’avaient pas eu cette chance d’en avoir.
Breizh-info.com : Quels sont vos prochains projets cinématographiques ?
Samuel Julien : Nous allons maintenant nous consacrer au doublage d’une série documentaire sur plusieurs civilisations ainsi que sur un film de fiction intitulé « The Guard » (L’Irlandais). Nous sommes aussi à la recherche de nos prochains titres pour la tournée de films d’animation avec les enfants des classes bilingues et nous avons quelques bonnes pistes…
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