A la rencontre des artisans bretons : Ronan Tattoo Studio, à Saint-Brieuc

25/10/2013 – 10H00 Saint-Brieuc (Breizh-info.com) – Breizh-info entame une série d’interviews et de reportages sur ces Bretons qui ont décidé de plonger dans l’aventure de la création et de la gestion d’entreprise artisanale. Début de notre enquête à Saint-Brieuc, dans le studio de Ronan, qui a débuté il y a quelques mois une nouvelle activité de tatoueur (il avait déjà eu une boutique auparavant sur Rennes).

Breizh-info : Comment t’es venue l’idée de faire du tatouage ? Peux-tu nous faire un bref historique de la tradition du tatouage en Europe ?

Ronan : Depuis très jeune je dessinais, je suis ensuite venu au tatouage par le biais de la musique, les milieux “rock and roll”, les tribus urbaines. Pour ce qui est de la tradition, elle va bien au-delà de l’Europe, j’aime le tatouage à l’anglaise avec toutes les significations, les valeurs et les idées que ça véhicule. J’apprécie beaucoup le style “Old school”, les tatouages des années 50/60 revisitées.

Breizh-info : Après avoir été responsable associatif pendant des années, tu as monté deux entreprises. L’esprit d’initiative, c’est inné chez toi ?

Ronan : À croire que oui je ne peux m’empêcher de créer, de lancer des choses, la dernière en date  : une nouvelle marque de fringues “Breizh Pirate Made in Sant-Brieg”.  J’aime les choses en rapport avec la Bretagne, donc je voulais faire un clin d’oeil  à ma ville…

Breizh-info : Footballeurs milliardaires, adolescents, groupes d’amis : on voit de plus en plus d’individus se faire tatouer, avec des motifs parfois déconcertants. Quel est ton regard là dessus, en tant qu’enfant du tatouage et du milieu rock and roll ?

Ronan : Le tatouage est devenu “populaire” voire à la mode grâce aux outils de communications (internet, Facebook, instagram, twitter, etc.).
Pour certains, ça fait partie de la panoplie à la mode, pour d’autres ça leur permet de sortir de la masse voire de marquer des passages de la vie, de montrer son appartenance à un clan, une tribu, des idéologies et bien d’autres choses encore.
Chacun fait passer le message qu’il souhaite. Encore faut-il que ce message soit en accord avec la façon de penser, de vivre de la personne qui le porte. Combien n’assument pas quelques années plus tard le fameux “carpe diem” tant à la mode…
Ce n’est pas juste un tatouage mais une façon d’être, de vivre au quotidien. Je vois tellement de gens passer dans mon studio qu’on apprend vite à repérer ceux qui vivent leurs tatouages à 200 %.

Breizh-Info : Un homme qui se tatouait auparavant était considéré souvent comme un voyou, un mauvais garçon. Aujourd’hui, n’est-ce plus qu’un simple effet de mode ?

Ronan : n’est-ce pas également un effet de mode de se faire passer pour un “bad boy” ? Je pense qu’il y a encore beaucoup de vrais mauvais garçons dans ce bas monde pour le reste je renvoie à la réponse de la question précédente…

Breizh-Info : Quel statut as-tu choisi pour exercer ta profession ? Reçois-tu une aide de l’État ? 

Ronan : Je suis auto-entrepreneur, je n’ai bien évidemment reçu aucune aide de l’Etat et je n’en souhaite pas, notre profession n’étant pas reconnu à sa juste valeur sauf pour le RSI.

Breizh-Info : Tu viens d’ouvrir un studio à Saint-Brieuc, peux-tu nous en parler, nous présenter les différentes activités ? Quel conseil souhaiterais-tu donner à un jeune qui voudrait lancer son activité artisanale en Bretagne ?

Ronan : Effectivement je viens d’ouvrir un studio de tatouage à Saint-Brieuc où je ne fais que du tatouage.  J’ai mis à côté un local à disposition d’une amie qui fait de l’onglerie et qui a une clientèle dans le centre-ville. Pour le jeune qui souhaiterait se lancer, et bien je lui conseille de foncer s’il est certain que son projet est viable et surtout ne rien attendre des instances en place, c’est un vrai parcours du combattant…
Il faut juste être vraiment motivé et travailleur.

Ronan Tattoo Studio
10, rue Jouallan
Place de la Résistance
22000 Saint-Brieuc
02.96.72.26.82
http://ronanbwt.wix.com/tattoo

Photo : Ronan Tattoo Studio
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