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Eric Zemmour à Nantes : « déconstruire la déconstruction »

12/12/2014 – 07H30 Nantes (Breizh-info.com) – Eric Zemmour était à Nantes mercredi. Arrivant de Rennes, où il avait donné la veille une conférence, l’auteur à succès du Suicide français avait été invité à présenter son livre par l’historien Reynald Secher (1), créateur de l’association Mémoire du futur (2).

Si l’après midi avait déjà vu une large affluence pour la séance de signature organisée par la librairie Dobrée (3), pour la conférence le soir c’était la foule qui était au rendez-vous. Au point que les retardataires n’ont pu entrer dans une salle comble une demi-heure avant le début de son intervention.

Au lieu de reprendre les divers thèmes de son livre, Eric Zemmour  a préféré en livrer la généalogie. Depuis des années, dit-il, il s’interrogeait sur le processus qui avait conduit une France souveraine, enracinée, conduite par le général de Gaulle dans les années 60 à celle mondialisée, dominée par les valeurs marchandes  des années 80.  L’histoire « officielle », racontée par les médias et les politiques sur la coupure créée par la révolte de 68,  présente la France antérieure comme « un monde triste, de pères fouettards, de femmes soumises, de blancs odieux … ». Puis arriva le salut, après 68, « la lumière succède à l’obscurité, la liberté à l’oppression ».

Pour le journaliste, ce récit démontre que « les vaincus sont devenus les vainqueurs ». Le général de Gaulle et Georges Pompidou sont restés au pouvoir mais celui-ci a été subverti de l’intérieur par les idéologues de la déconstruction – Deleuze, Guattari, Bourdieu et consorts – avec la complicité d’hommes de pouvoir comme Alain Peyrefitte, qui le raconte dans son livre Le mal français. Il fallait « moderniser » le pays en transformant un peuple de paysans et de soldats en des consommateurs – producteurs selon le modèle anglo-saxon.

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Les années 70 seront cette période de déconstruction intellectuelle des bases de la société : la nation, le père, la famille, le couple, le travail, le sexe. Les années 80 seront celles de la mise en œuvre par la conquête du pouvoir. Mais surtout, par le rire et la dérision, ce sera la popularisation de ces thèmes grâce au talent exceptionnel de Coluche.

Appliquant la maxime de Danton – « On ne détruit que ce que l’on remplace » – les tenants de cette idéologie vont imposer le Marché comme référence absolue et supprimer tout ce qui s’y oppose. Un nouveau pouvoir, alliance des libéraux et des libertaires, conquiert toutes les places des grandes entreprises du CAC 40 aux principaux médias, sans oublier les institutions culturelles et l’école.

Le référendum de 1992 sur le traité de Maastricht entérinera cet abandon de la souveraineté nationale, donc de celle du peuple, au profit des juges supranationaux de l’Union européenne. Le budget est sous le contrôle de Bruxelles, la défense est soumise aux décisions de l’OTAN, la Cour européenne est l’instance judiciaire suprême, la télévision, principal vecteur culturel, est américanisée.

Les classes populaires, qui ne se reconnaissent plus dans ce modèle, vont commencer à s’en détacher. C’est, nous dit Zemmour, l’apparition de ce que l’oligarchie va désigner avec mépris sous le nom de  « populisme ». Après « fasciste » et « raciste », c’est le nouveau terme disqualifiant pour exclure tout opposant du débat. On peut y ajouter homophobe, misogyne, islamophobe etc. Zemmour rappelle ironiquement qu’il a eu droit à tous ces qualificatifs…

Cela a entrainé l’éclatement de la France en 3 groupes, comme le montrent les études du géographe Christophe Guilluy et du politologue Gilles Keppel :

– celle des grandes métropoles dont la population profite de la mondialisation et qui produit les 2/3 de la richesse française,

– celle des banlieues en voie d’islamisation,

– celle des zones rurales, refuge d’un peuple appauvri qui ne se reconnaît plus dans la société contemporaine.

Ces trois jeunesses se regardent en chien de faïence, constate Zemmour qui conclut: « J’ai écrit ce livre pour conjurer cette évolution car ce qui a commencé dans un grand éclat de rire en 70 pourrait finir en tragédie »

Notes :

1 : R Secher est l’auteur entre autres de  » Vendée, du Génocide au mémoricide « 

2 :  » Mémoire du futur  » est une association qui organise des événements culturels et qui rénove un site religieux de la Chapelle basse mer pour y installer le mémorial des génocides.

3 : La librairie Dobrée est dirigée par FX d’ Hautefeuille, patron de la société Diffusion de la Pensée Française, connue également sous le nom de  » CHIRE « 

Crédit photo : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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2 réponses à “Eric Zemmour à Nantes : « déconstruire la déconstruction »”

  1. Cadoudal dit :

    Zemmour est plein d’humour quand il dit que Pompidou n’a pas pu résister à la vague subversive, mais c’est ce même Pompidou ancien de la banque Rothschild, comme Macron, qui a livré le pays aux banques privées par la dette. Il y a de magnifiques pudeurs sur ceux qui assistent ce « suicide ».

  2. lorenzojpg dit :

    Bravo Zemmour pour sa lutte seul contre tous; licra, Tribunaux du mur des cons, et tous ces jounalistes majoritaires du politiquement correct qui offusquent la France profonde

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