À l’approche de la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC) qui se tiendra à Nice en juin prochain, le programme de sciences participatives Phenomer relance sa campagne d’observation des efflorescences de microalgues, appelées aussi « blooms ». Objectif : mobiliser les citoyens et les professionnels du littoral dans une grande enquête scientifique sur l’état de nos côtes.
Les eaux colorées que l’on observe parfois sur nos rivages – vertes, rouges, brunes – ne sont pas de simples curiosités naturelles. Elles sont le signe de proliférations massives de microalgues, connues sous le nom d’efflorescences algales. Naturels, ces phénomènes peuvent pourtant révéler un déséquilibre de l’écosystème marin, notamment s’ils se multiplient de façon anormale. Certains blooms sont inoffensifs, d’autres peuvent avoir un impact négatif sur la biodiversité, l’aquaculture ou les activités de loisir.
C’est dans cette optique que Phenomer, programme lancé par l’Ifremer, invite les citoyens à devenir acteurs de la recherche scientifique en signalant toute apparition suspecte d’eaux colorées. Grâce à un site web rénové et à une application mobile simplifiée, chacun peut participer à cette veille environnementale en temps réel.
Une mobilisation jusqu’à la fin de l’été
Depuis le printemps et jusqu’à l’été, tout le littoral français métropolitain est concerné. Sur le terrain, les signalements permettent aux chercheurs de collecter des données précieuses pour mieux comprendre l’origine, la fréquence et les conséquences de ces blooms. Et cette année, une nouvelle dimension est ajoutée à l’expérience : les participants peuvent confronter leurs observations avec les images satellites qui détectent des concentrations élevées de chlorophylle. Une manière innovante de croiser données citoyennes et technologies spatiales.
Dans le cadre de la préparation de l’UNOC, un véritable tour de France des microalgues est en cours à bord du navire scientifique Thalassa, qui a quitté Boulogne-sur-Mer pour rejoindre Nice en passant par les grands ports de la façade atlantique et méditerranéenne. À chaque escale, des actions pédagogiques sont menées en parallèle : des élèves participent à des prélèvements à quai, visitent les stations de l’Ifremer et échangent avec les scientifiques, notamment à Lorient, Nantes, La Tremblade, Brest ou encore La Seyne-sur-Mer.
Le 26 mai, une première restitution des échantillons aura lieu au centre Ifremer de Brest-Plouzané, avant une grande exposition publique prévue à Nice en juin dans le cadre de la conférence onusienne.
Au-delà des données collectées, Phenomer 2.0 incarne une nouvelle forme de sensibilisation environnementale, mêlant science, pédagogie et engagement citoyen. Car comprendre les phénomènes marins, c’est aussi mieux les préserver.
Illustration : DR
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