Le samedi 17 mai 2025 à 14h, les rues de Rennes pourraient bien résonner aux cris de défenseurs de la langue bretonne. À l’appel du réseau Diwan, un rassemblement est organisé pour dénoncer une situation de plus en plus critique : la suppression massive des contrats aidés, malheureusement essentiels au fonctionnement de l’enseignement immersif en langue bretonne, menace l’équilibre déjà fragile de ces établissements associatifs. Plus largement, cette mobilisation vise à alerter sur l’affaiblissement structurel de la politique linguistique bretonne.
Une alarme tirée par les écoles immersives
Le réseau Diwan, qui scolarise aujourd’hui plus de 4 000 élèves en breton à travers la Bretagne, tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué diffusé le 14 avril, ses responsables font part d’une baisse brutale du nombre de contrats aidés attribués par l’État. Ces contrats, qui permettent depuis des années de salarier du personnel dans des fonctions essentielles (aide administrative, encadrement, périscolaire), sont pour l’enseignement Diwan un pilier économique indispensable.
Selon le réseau, cette réduction s’inscrit dans une politique d’austérité générale, dont les premières victimes sont les structures associatives. En mars 2024, l’État a annoncé une diminution drastique des dispositifs d’emplois aidés, avec pour conséquence directe une impossibilité, pour de nombreuses écoles Diwan, de maintenir leur niveau de service ou d’accompagnement.
Un précédent : la crise de 2017
Cette situation n’est pas sans rappeler celle de 2017. À l’époque, une mobilisation d’envergure avait permis d’obtenir certaines avancées législatives, notamment l’adoption de la loi Molac en 2021, qui reconnaît et encadre juridiquement l’enseignement immersif en langues régionales. Mais quatre ans après cette victoire, les engagements peinent à être respectés.
Un exemple criant : de nombreuses communes refusent toujours de verser le forfait scolaire, pourtant rendu obligatoire par cette même loi. Ce refus représenterait aujourd’hui, selon Diwan, un manque à gagner de plus de 250 000 euros par an. Une somme considérable pour un réseau financé en grande partie par les dons, les subventions locales… et la bonne volonté des collectivités.
Une érosion silencieuse mais continue
Au-delà des contrats aidés, c’est l’ensemble du tissu culturel breton qui semble en souffrance. Diwan déplore une baisse constante des moyens alloués par l’État, un désengagement de plusieurs régions – comme les Pays de la Loire – et des situations inquiétantes : fermeture du centre culturel Amzer Nevez, stagnation des crédits au lycée Diwan de Carhaix, difficultés financières de structures emblématiques comme Sonerion (fédération des bagadoù) ou Dastum (patrimoine sonore breton), sans oublier le non-respect, dans les faits, de la convention État-Région censée garantir le développement de l’enseignement bilingue.
Par ailleurs, les derniers chiffres issus d’enquêtes sociolinguistiques sont formels : le nombre de locuteurs quotidiens du breton continue de diminuer. Un recul préoccupant pour une langue déjà classée comme « en danger sérieux » par l’UNESCO.
Une revendication claire : un statut spécifique pour Diwan
Face à ce contexte morose, Diwan réclame une reconnaissance à la hauteur de son rôle : un statut juridique spécifique pour l’enseignement associatif immersif en langue régionale. Cela permettrait notamment de sécuriser les emplois, de garantir un financement pérenne, et d’assurer à long terme la transmission de la langue bretonne aux jeunes générations.
Dans un monde où l’on parle de diversité culturelle comme d’un bien précieux, les défenseurs de Diwan dénoncent l’hypocrisie des pouvoirs publics : « On célèbre la pluralité linguistique à l’étranger, mais on laisse mourir nos langues régionales chez nous », déplorait récemment un enseignant engagé dans le réseau.
Le rendez-vous est donc donné à Rennes, le samedi 17 mai à 14 heures. Diwan espère une mobilisation massive de ses membres, de ses sympathisants, mais aussi de tous les Bretons attachés à leur langue, leur culture, leur histoire. Ce n’est pas seulement une question de subventions ou de gestion administrative : c’est l’avenir de la langue bretonne, et à travers elle celui de l’identité culturelle de la Bretagne, qui est en jeu.
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2 réponses à “Breton. Diwan appelle à la mobilisation le 17 Mai 2025 à Rennes”
Emglev an Tiegezhioù https://emglev.wordpress.com/about/ a c’halv ivez d’ar vanifestadeg.
Il faut manifester mais prendre aussi nos responsabilités : Brezhoneg ofisiel ya met brezhoneg er gêr da gentañ. L’avenir d’une langue ne dépens pas premièrement de l’école (combien de familles issues des lycées Diwan ? Presqu’aucune…) mais des familles.
Vont-ils venir avec des kalash car à Rennes il faut tirer des bords pour éviter les balles perdues! Que ces socialo bobo gauchos aillent demander aux multiples ONG diverses et variées et multiples de consentir à partager le gros gâteau à la crème au beurre des subventions…Que chez Diwan les parents au lieu de se pavaner avec 3 mots de bretons financent eux-mêmes les études de leurs gamins!!! Tout comme mes parents passaient à la caisse pour les études de leurs enfants et nous pour les nôtres à Saint François. L’état providence ça suffit!Je rappelle que les moeurs bretonnes ne sont pas des moeurs françaises…bonjour, bonsoir…digemer mat et autres conneries franques cela on ne connaissait chez nous!