Les larmes de crocodile inondent les colonnes de presse locale. À Rennes, on pleure. On s’émeut. On découvre soudain – comme si cela n’avait jamais existé – que le centre-ville devient infréquentable, que la drogue circule plus vite qu’un vélo cargo sur une piste cyclable subventionnée, que les lycées tombent en ruine morale, que la fac est verrouillée par des commandos rouges en treillis idéologique. On gémit. On s’inquiète. Et surtout… on oublie. On oublie que cette ville, cette métropole, ce laboratoire de la France soumise, a été lentement livrée à la gauche la plus sectaire et la plus déconnectée par le truchement d’un abandon massif du champ de bataille électoral.
Car à Rennes, la démocratie n’a pas été confisquée. Elle a été désertée. Volontairement. Systématiquement. L’électeur y a troqué le bulletin contre le brunch du dimanche, la protestation contre le Netflix, la conscience civique contre le confort nihiliste.
En 2020, à Rennes, ils étaient 36 940 votants pour 116 000 électeurs. Soit 31 %. C’est-à-dire moins d’un tiers. Et sur ces 31 %, une petite frange de militants PS, EELV, LFI, associatifs et syndicalistes a pu tisser méthodiquement sa toile, sa toile d’araignée verte-rouge-rose sur une ville qu’elle ne représente même pas, mais qu’elle contrôle comme une forteresse.
Rennes n’est pas une exception. Nantes suit le même chemin, Toulouse, Bordeaux, Grenoble aussi. Partout, la gauche se maintient non pas grâce à une majorité populaire, mais grâce à une minorité organisée, tenace, omniprésente, clientéliste, infiltrée dans chaque rouage municipal et associatif. Et cette minorité s’impose parce que la majorité, elle, dort. Ou pire : elle s’en fout.
On accuse les gauchistes ? Oui, ils pourrissent nos villes. Mais ils appliquent leur programme. Ce ne sont pas eux les imposteurs. Ce sont des idéologues, cohérents dans leur délire. Leur rêve, c’est la ville open-bar, la ville safe space, la ville dégenrée, désarmée, désincarnée, livrée à la rue et aux migrants. Et ils le font. Ils l’assument. Leur victoire n’est pas une surprise. C’est la conséquence d’un vide sidéral.
On accuse la droite ? Bien sûr. Lâche, fade, absente. Incapable d’incarner une alternative. Peureuse à l’heure des mots vrais. Maladroite sur les questions de sécurité, flasque sur les valeurs, prisonnière d’un centrisme sénile. Mais elle aussi ne fait que flotter dans le vide laissé par le peuple.
Alors qui accuser, en vérité ? Qui ? Ceux qui ne bougent pas. Ceux qui ne votent pas. Ceux qui ne s’indignent qu’à huis clos. Ceux qui se lamentent après coup, quand les enfants n’osent plus prendre le métro, quand les profs sont insultés, quand les pharmacies se barricadent, quand les mères de famille changent de trottoir, quand les rues sentent le deal et l’urine.
Les électeurs absents sont les vrais complices de l’effondrement. Ils ne sont ni de gauche, ni de droite. Ils sont pires : ils sont nulle part. Ils laissent faire. Ils s’étonnent ensuite que les gauchistes triomphent. Mais une ville, comme un pays, ne tombent pas par la force de ses ennemis. Elle tombe par la désertion de ses enfants.
Rennes est aujourd’hui le fruit d’un consentement passif. Une cité dirigée par des minorités actives, militantes, hystériques parfois, mais déterminées. Face à elles, des foules silencieuses. L’abstention est devenue la meilleure alliée de la décadence.
Que faut-il pour réveiller cette majorité invisible ? Une guerre ? Un effondrement complet ? Un drame ? Ou faudra-t-il que le dernier commerce du centre-ville ferme, que la dernière crèche soit vandalisée, qu’une jeune étudiante soit violée en rentrant chez elle, que le dernier vieux soit agressé pour 30 euros, pour que la colère accouche enfin d’un sursaut ?
Rennes n’est pas perdue. Mais Rennes est otage. Otage d’un système qu’elle a laissé se mettre en place. Otage d’élus qui pensent en slogans, de technocrates qui vivent hors sol, d’associations gavées de subventions qui servent de milice idéologique. À ceux qui s’indignent, qui pleurnichent, qui veulent « juste vivre tranquillement » : descendez de vos perchoirs. Prenez part. Agissez. Exprimez-vous. Votez. Manifestez. Osez. Ou taisez-vous à jamais et contemplez les conséquences de votre inaction permanente.
Car l’Histoire, elle, ne pleure pas les lâches. Elle se souvient des minorités qui agissent. Et elle enterre les majorités qui dorment.
Julien Dir
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7 réponses à “Insécurité, trafic, violences à Rennes. Quand on ne vote pas ni n’agit, on subit : chronique d’un suicide démocratique”
Merci, Julien !
Excellent, comme d’hab
Mais sans vouloir jouer les cassandres, je crains qu’il n’y ait plus rien de positif à attendre de ce peuple de zombies. Grâce au matraquage merdiatique, une grande majorité est totalement déconnectée de toute réalité également par idéologie, déni ou lâcheté.
L’ignorance et la bêtise sont les deux grands fléaux de notre monde actuel
Bien à vous
le problème est que ceux qui n’y trouvent plus leur compte s’en vont et les autres se taisent puisque la gauche, elle, s’unit toujours et que la maire de Rennes s’acoquine toujours avec les écolos (dont on aimerait voir le programme économique pour la ville) et LFI…donc c’est mort pour le moindre changement
La gôche contrôle cette ville comme un de leurs derniers bastions, d’aussi loin que je me souvienne Rennes à toujours été une « ville de gauche » sous Edmond « le responsable mais pas coupable », puis maintenant la clownesque photocopie idéologique d’Hidalgo la bien nommé Apérre, Hidalgo nous à envoyé de la capitale son lumpen prolétariat livreur de Sushi mais aussi ses bobos soja déconnecté mais bien actifs politiquement car il faut bien avouer que eux, on le temps de l’être.
Quand aux locaux, eh bien ils fuient cette poubelle qu’est devenu cette ville et comme tout bon réceptacle malodorant cela attire les vermines en tout genre, quand à l’opposition disons que pour faire simple elle continue surtout de briller par son absence idéologique tant tant que celle ci n’aura pas apporté de réponse aux maux des Rennais du quotidien il y règnera que l’entre-soi.
La France n’étant pas une démocratie je ne vois pas pourquoi je devrais voter. Depuis le référendum de 2005 (traité de Lisbonne) et le NON massif des français converti en OUI par le Parlement deux ans plus tard. Terminé je ne vote plus. Pour les grands sujets de société, on se garde bien de demander l’avis du peuple. Vrai pour la suppression de la peine de mort sans consultation préalable. Vrai sur l’immigration. Et à présent pour la guerre contre la Russie qui nous a rien fait. On soutien Kiev qui est corrompue jusqu’à l’os. Sans la moindre honte. Dans ces conditions participer à ce genre de mascarade qu’est devenu le vote : non merci !
Qu’est ce qu’on en a à fiche de la politique. On va où là? on va obliger les gens à faire de la politique? Et puis quoi encore! Cela ne nous intéresse pas, on a autre chose à faire. Si c’est ça la république, se faire ch..au boulot et en plus se faire ch.à faire de la politique. Sans façon! On ne va pas obliger les gens à faire gratuitement quelque chose qui les emm..Les gauchiasses se sentent impliqués, c’est normal ils sont dans un système qui favorise les malhonnêtes les pervers sexuels et autres.Nous ne sommes pas dans un système qui favorise le bien et la vertu. la ripoublique c’est le vice la corruption et la perversion. Demander aux gens de cautionner ce système et d’y participer c’est trop leur demander. C’est comme si on demandait aux moutons à quelle sauce ils préfèrent être mangés.
Quand on voit comment se conduit une députée de Rennes, de la 3éme circonscription, une certaine Claudia Rouaux, à la chambre des députés, ne vous étonnez pas de la violence qui règne dans cette ville. L’exemple vient toujours d’en haut !
VOILA !… par ces mots, tout est dit !…