Quand la Justice devient une arme politique contre les peuples

La condamnation de Marine Le Pen marque une nouvelle étape inquiétante dans l’utilisation de la justice comme outil de neutralisation des oppositions nationales et populaires. Un phénomène désormais généralisé en Occident.

Il fut un temps où la justice incarnait l’impartialité, le respect du droit, et la garantie pour les citoyens que les débats politiques se réglaient dans les urnes, et non dans les prétoires. Ce temps semble révolu. La condamnation récente de Marine Le Pen, désormais exclue de la présidentielle de 2027, sonne comme une alarme : le pouvoir judiciaire, en France comme ailleurs en Occident, est de plus en plus instrumentalisé pour éliminer les adversaires du système.

Bien sûr, les autorités s’en défendent. Elles invoquent l’État de droit, la sacro-sainte indépendance des juges. Mais comment ne pas voir un schéma qui se répète ? D’un bout à l’autre de l’Europe – et même au-delà – les leaders nationalistes, populistes, ou simplement souverainistes sont systématiquement pris pour cible par des procédures judiciaires douteuses, souvent lancées à la veille d’échéances électorales décisives.

Une coïncidence planétaire ?

Marine Le Pen, donnée largement en tête pour 2027, est écartée au motif d’un dossier financier vieux de plus de dix ans. En Roumanie, le candidat nationaliste Calin Georgescu, victorieux du premier tour de la présidentielle, a vu sa candidature tout simplement annulée par la justice. En Allemagne, c’est l’AfD qui est menacée de dissolution après des décisions judiciaires l’étiquetant comme « extrême droite » — un terme devenu synonyme, dans le langage médiatico-judiciaire, d’ennemi de l’ordre établi.

Même le Royaume-Uni, soi-disant berceau de la démocratie parlementaire, n’est pas épargné : des élections locales viennent d’y être annulées sous prétexte de réforme administrative, dans des zones où Reform UK, le parti de Nigel Farage, était en passe de percer.

Et que dire des États-Unis, où Donald Trump a dû se battre contre une avalanche de procédures judiciaires visant à empêcher son retour ? Élu malgré tout, il se heurte désormais à un appareil judiciaire qui freine, voire bloque, ses réformes.

Le nouveau visage de l’État de droit : un masque pour l’oligarchie

La vraie question est donc la suivante : qui contrôle réellement les institutions démocratiques ? Lorsqu’un juge peut, d’un trait de plume, invalider la volonté de millions d’électeurs, peut-on encore parler de démocratie ? Ou assiste-t-on à la montée d’une technocratie judiciaire, au service d’une élite mondialisée paniquée par le retour des nations ?

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que les puissants cherchent à disqualifier leurs opposants en les criminalisant. Mais le cynisme de cette stratégie atteint aujourd’hui un sommet, et elle s’affiche au grand jour. Les tribunaux deviennent les nouvelles barricades d’un pouvoir incapable de convaincre, mais encore capable de punir.

Ce pouvoir, ce n’est plus celui du peuple souverain, mais celui d’une oligarchie qui se prétend démocratique tout en redoutant les résultats des élections. Plutôt que de débattre, elle exclut. Plutôt que de convaincre, elle condamne.

Le danger : l’éviction du politique hors du politique

Ce qui se joue ici dépasse le cas de Marine Le Pen. Il s’agit d’un tournant historique. Le débat politique est déplacé du suffrage universel vers le terrain judiciaire. Ce qui devait relever de la confrontation d’idées se transforme en querelle de procédures. C’est là une forme douce de coup d’État, une neutralisation légale mais illégitime de toute alternative au pouvoir en place.

Et pourtant, ce pouvoir tremble. Car à force de vouloir interdire, il alimente la colère populaire, il renforce la défiance, et il crée des martyrs malgré lui. L’effet boomerang est en marche : à vouloir bannir les figures du populisme, les juges et les médias risquent de les magnifier.

La nécessité d’une riposte démocratique

Face à cela, la riposte ne doit pas être la violence, mais la mobilisation des consciences. Il faut nommer les choses : oui, la justice est politisée. Oui, les institutions ne sont plus neutres. Oui, la démocratie est en danger — non par excès de populisme, mais par carence de légitimité des élites.

Il est temps de choisir son camp : celui d’un peuple libre de voter pour qui il veut, ou celui d’une caste qui décide à sa place. Comme le résumait le philosophe Alain : « Il faut vouloir être libre, c’est tout. »

Dans cette guerre froide qui ne dit pas son nom, mais qui se mène à coups de convocations, d’interdictions et de procès médiatiques, nous sommes tous concernés. Le sort de Marine Le Pen aujourd’hui, celui de Viktor Orbán demain, ou de Trump, ou d’un autre — ce pourrait être celui de n’importe quel représentant du courant populaire demain.

Le populisme, qu’on le soutienne ou non, reste l’expression d’une volonté majoritaire. Le refuser par voie judiciaire, c’est nier la démocratie elle-même.

Franck A.

Crédit photo : DR
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2 réponses à “Quand la Justice devient une arme politique contre les peuples”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    Face à cela, la riposte ne doit pas être la violence, mais la mobilisation des consciences …? Il y en a encore toujours qui rêvent de vaincre l’illégalité par la légalité ? Quant à la justice, elle a TOUJOURS été partiale « selon que vous soyez puissants ou misérables … » La Fontaine ne s’y était pas trompé. Compter sur « la mobilisation des consciences » s’apparente à un voeu pieux. Alors où chercher la solution ? On peut toujours espérer par la prière mais sans révolte cela risque de ne pas être suffisant.

  2. Poulbot dit :

    Les Françaises , Françaises ont oublier 1789 ; ou le peuple a pris les armes contre les puissants de l’époque, certes il y a eu des excès comme avec Robespierre qui a à l’époque donnée un avant gout de ce qui nous arrives maintenant , cela les Français françaises l’on oublier également.
    Depuis ils elles courbent le dos devant les assauts répéter de ceux celle qui veulent mettre une dictature du bien pensant qui ne veux pas dire sont nom et pourtant c’est belle et bien une dictature a l’instar des pires dictature Stalinienne ou Mao , tout cela par crainte de subir physiquement et moralement les assauts de ceux celles qui défendent ces idéologie qui ont ruiné et mis sous carcan des pays , et qui continue encore pour certains de ces pays.
    La LIBERTE ce prend les armes a la mains pas avec des paroles , vouloir continué a le faire est illusoire et sans avenir.

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