Menaces de nos libertés, attaque des journalistes de Frontières : LFI, fossoyeur de la presse et de la démocratie [L’Agora]

En 1799, Joachim Murat, fidèle général de Napoléon, entra avec ses cavaliers dans la salle du Conseil des Cinq-Cents lors du coup d’État du 18 Brumaire. Face à des députés hostiles, perçus comme des obstacles à la survie de la République, il brandit son sabre et, par sa détermination, dispersa ces « aboyeurs de foire », les forçant à fuir pour laisser place à un pouvoir décidé à restaurer l’ordre et la grandeur de la France. Cette image, invoquée ici, traduit une colère face à une Assemblée qui, par les agissements de certains, trahit le peuple qu’elle prétend servir.

Le 9 avril 2025, trois journalistes de Frontières – Louise Morice, Jordan Florentin et David Alaime –, média identifié à droite et connu pour ses enquêtes critiques, se trouvaient à l’Assemblée nationale pour couvrir un rassemblement organisé dans les jardins du Palais-Bourbon, à l’initiative notamment de la CGT. Ce rassemblement visait à protester contre un article publié par Frontières, intitulé « LFI, le parti de l’étranger », qui dressait une cartographie des collaborateurs parlementaires de LFI, accusés de propager un discours radical et d’entretenir des accointances controversées. Cet article, fruit de deux ans et demi d’enquête selon le média, a provoqué la colère des élus et collaborateurs de LFI, qui y voyaient une mise en danger de salariés par un fichage ciblé.

Lors de cet événement, la situation a dégénéré. Les journalistes ont été pris à partie par des manifestants et plusieurs députés de gauche, notamment Jean-Paul Lecoq (PCF), Arthur Delaporte (PS), Raphaël Arnault (LFI) et Carlos Martens Bilongo (LFI). Des vidéos relayées montrent des élus demandant aux journalistes de cesser de filmer, avec des propos virulents. Lecoq aurait tenté d’écarter le téléphone d’une journaliste, tandis que le député Arnault aurait glissé à Florentin : « Alors, ça va, tu te sens en sécurité, ici ? ». Les journalistes ont été hués, insultés, certains parlent d’injures à caractère homophobe et finalement exfiltrés par les services de l’Assemblée pour éviter un débordement. Frontières a dénoncé des « violences physiques et verbales » et annoncé son intention de porter plainte, condamnant une atteinte grave à la liberté de la presse.

La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a réagi par un communiqué ambigu, condamnant les « incidents » tout en suggérant que les journalistes auraient pu s’adonner à une « mise en scène » ou à des « provocations ». Elle a annoncé un rappel des règles par courrier à Frontières, tout en adressant des courriers à Mathilde Panot (LFI) et à la CGT pour souligner la nécessité de respecter l’accès à l’hémicycle et de ne pas troubler l’ordre public. Cette réponse a été perçue par certains comme une inversion accusatoire, mettant les journalistes en cause plutôt que de sanctionner clairement les agresseurs. Des figures de droite, comme Jordan Bardella, Marine Le Pen et Éric Ciotti, ont dénoncé une atteinte à la liberté de la presse et apporté leur soutien à Frontières, tandis que les médias traditionnels sont restés largement silencieux, sans solidarité notable envers leurs confrères.

Une démocratie en danger

Ces événements ne sont pas un simple accrochage : ils révèlent une menace profonde contre les piliers de la démocratie française, en particulier la liberté de la presse et d’expression. L’Assemblée nationale, censée incarner la souveraineté populaire et le débat pluraliste, s’est transformée, l’espace d’un instant, en un théâtre d’intimidation où des journalistes accrédités, munis de cartes de presse, ont été chassés sous la pression de députés et de manifestants. Qu’un tel incident se produise au cœur de la représentation nationale est un signal alarmant : si la liberté de la presse peut être bafouée dans ce sanctuaire, où est-elle encore garantie ?

La réaction de Yaël Braun-Pivet aggrave la situation. En pointant du doigt les journalistes comme potentiels provocateurs, elle semble diluer la responsabilité des élus et manifestants impliqués. Cette inversion accusatoire – où les victimes deviennent coupables – est une tactique insidieuse qui érode la confiance dans les institutions. Plutôt que de défendre sans équivoque le droit des journalistes à travailler librement, elle a choisi une posture équilibrée, presque complaisante, qui donne l’impression de céder à la pression d’une gauche radicale. Cette attitude, loin de calmer les tensions, légitime implicitement les comportements violents et ouvre la porte à de futures dérives.

La France insoumise : un danger pour les libertés fondamentales

Le parti « La France insoumise », au centre de cet incident, porte une responsabilité écrasante. LFI, sous la houlette de figures comme Mathilde Panot, a non seulement toléré, mais encouragé un climat d’hostilité envers Frontières. Avant même la publication de l’article, Panot avait réclamé l’interdiction d’accès des journalistes du média à l’Assemblée et la suppression de leur magazine dans les kiosques du Palais Bourbon, des exigences heureusement rejetées par Braun-Pivet au nom de la liberté de la presse. Cette tentative de censure préalable révèle une mentalité autoritaire, incompatible avec les principes démocratiques.

Le comportement de LFI dans cette affaire évoque les « enragés » de la Révolution française, ces agitateurs extrémistes qui, au nom d’une pureté idéologique, semaient la terreur pour imposer leur vision. Comme les enragés de 1793, LFI brandit une rhétorique de justice populaire pour justifier ses excès, transformant toute critique en trahison et tout contradicteur en ennemi du peuple. Leur intolérance face à l’enquête de Frontières, leur empressement à mobiliser des foules pour intimider plutôt que de répondre par des arguments, rappellent ces moments sombres où la liberté d’expression était sacrifiée sur l’autel d’une cause autoproclamée juste. Cette posture, loin d’être révolutionnaire, est profondément régressive, car elle nie le pluralisme au profit d’un dogme intransigeant.

Lors du rassemblement, les élus LFI présents, dont le député Raphaël Arnault au passé controversé, n’ont pas cherché à apaiser les tensions, mais ont participé à l’escalade, intimidant directement les journalistes. Cette attitude reflète une vision inquiétante de LFI, parti politique pour lequel la liberté de la presse semble conditionnelle, réservée à ceux qui partagent leur idéologie. En dénonçant l’article de Frontières comme un « fichage » dangereux, ils esquivent le fond des accusations, des liens supposés avec des mouvements radicaux ou des causes communautaristes, pour se poser en victimes. Cette stratégie, qui consiste à crier au scandale pour éviter le débat, est une constante chez LFI, un parti qui préfère la confrontation à l’argumentation.

LFI se distingue également par son incapacité à condamner sans ambiguïté les violences verbales et physiques exercées contre les journalistes. Les déclarations de Panot, minimisant les faits ou accusant Frontières de « méthodes » douteuses, traduisent un mépris pour la pluralité des idées. Ce comportement n’est pas isolé. En effet, LFI est le parti le plus sanctionné de l’histoire de l’Assemblée, avec 94 des 154 sanctions prononcées depuis 1958, souvent pour des provocations ou des invectives. Leur présence dans l’hémicycle, loin d’enrichir le débat, exacerbe les tensions et normalise un discours de rupture, où la violence, physique ou symbolique, devient un outil politique.

Un brûlot contre LFI

La France insoumise ne mérite pas sa place à l’Assemblée nationale, non pas à cause de ses idées car toute démocratie doit tolérer des voix dissidentes, mais à cause de ses méthodes. Ce parti, dont le nombre de députés est le fruit voulu par les macronistes, se drape dans les habits de la justice sociale alors qu’il agit comme un fossoyeur des libertés fondamentales. En s’attaquant à des journalistes qui osent enquêter sur leurs dérives, LFI révèle un visage totalitaire, nostalgique d’un contrôle idéologique où la presse n’aurait d’autre rôle que de relayer leurs slogans. Leur rhétorique, qui assimile toute critique à une menace fasciste, est une insulte à l’intelligence collective et un danger pour le pluralisme.

LFI prospère sur la division, attisant les haines et les ressentiments pour masquer son incapacité à proposer un projet cohérent pour la France. Leur obsession pour des causes communautaristes ou étrangères, au détriment des intérêts de la France et des Français modestes qu’ils prétendent défendre, trahit une déconnexion profonde avec la nation. Les incidents du 9 avril ne sont pas un dérapage : ils sont le symptôme d’un parti qui, par sa radicalité et son intolérance, met en péril l’équilibre fragile de la démocratie. Quand des élus, censés incarner la loi, se comportent comme des voyous, c’est l’idée même de représentation populaire qui s’effondre.

Les violences contre les journalistes de Frontièresà l’Assemblée nationale sont un scandale qui devrait indigner tout défenseur de la démocratie. Elles montrent qu’en 2025, la liberté de la presse peut être menacée au cœur même des institutions françaises, avec la complicité passive d’une présidente qui préfère louvoyer plutôt que trancher. LFI, par son comportement, prouve qu’il est moins un parti de gouvernement qu’une machine à détruire les consensus républicains. La France mérite mieux que ces dérives : elle a besoin d’une presse libre, d’élus respectueux et d’une démocratie qui ne plie pas face à l’intimidation.

Sans un sursaut collectif, le sabre d’un « Murat » pourrait bien ne pas rester une métaphore.

Noël MELET

Crédit photo : DR

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4 réponses à “Menaces de nos libertés, attaque des journalistes de Frontières : LFI, fossoyeur de la presse et de la démocratie [L’Agora]”

  1. Poulbot dit :

    Les idéos de ce pseudo parti politique qu’est LFI sont au même niveau que ce de Staline , des Khmer rouges, de Kim Il-sung, de Mao ; la domination d’une élite sur la totalité du peuple privé des droits les plus fondamentaux. Ne parlons pas de ses accointances avec l’extreme gauche qui lui sert d’hommes de mains pour des actions musclé contre tout ce qui représente des opinions autres que celles prôné par LFI.

  2. Pierre dit :

    « LFI prospère sur la division » dites-vous, pourquoi vous en étonner? L’article 4 de la constitution dit: « Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.

    Ils contribuent à la mise en oeuvre du principe énoncé au second alinéa de l’article 1er dans les conditions déterminées par la loi.

    La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. »

    Par conséquent la base de « la vie démocratique de la Nation » est la division (sens essentiel du mot parti) dans la constitution elle-même. C’est en contradiction absolue avec le sens de la démocratie comme les Grecs l’ont inventée voilà 2 millénaires et demi. En revanche, c’est parfaitement aligné avec les écrits de Machiavel.

  3. Jotglars 66 dit :

    Votre article ne fait pas dans la finesse littéraire mais dresse un état des lieux, hélas, tout proche de la réalité. Ce n’est pas avec des idéologies d’extrême gauche et écolos que notre France pourra se relever de 40 ans de faiblesses et compromissions de toutes sortes en politique. Toutes les dictatures  » rouges  » ont basculé les pays dans la pauvreté économique et les lois liberticides sans parler des opposants emprisonnés voire parfois, torturés ou déplacés dans des camps. Je crois encore à un sursaut du peuple français qui veut revoir son pays à sa vraie place dans le monde…reste à balayer devant notre porte et puis même avec les pieds dans la mer….le coq continuera de chanter !!

  4. Poulbot dit :

    @Jotglars 66 :
    Vous pouvez rajouter après déplacer , exécuter d’une balle dans la nuque ou par poison (spécialité russe), emmurer vivant comme en Syrie, comme cobaye pour des expériences « interdites »….

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