L’intelligence artificielle bouleverse les rapports entre les Français et leur santé. Une enquête menée en mars 2025 par l’institut FLASHS pour le compte de Galeon révèle qu’un tiers des citoyens a déjà consulté une IA générative pour obtenir des conseils médicaux. Chez les 18-24 ans, cette proportion atteint 68 %, témoignant d’un véritable changement de paradigme dans la manière de rechercher des réponses en matière de santé.
Face aux délais croissants pour consulter un médecin, l’IA devient une solution de repli – voire une référence – pour 43 % des Français. Un chiffre impressionnant, surtout lorsqu’on considère que cette technologie est accessible au grand public depuis à peine deux ans.
Confiance, mais sous condition : les Français veulent garder la main
L’étude montre cependant une population partagée entre curiosité technologique et prudence. Si 53 % des répondants pensent que l’IA pourra un jour dépasser les médecins sur certains aspects techniques, seuls 30 % accepteraient de se faire opérer sans intervention humaine. Et encore : ce sont principalement des hommes jeunes qui se disent prêts à sauter le pas.
Les inquiétudes principales ? La perte du lien humain entre médecin et patient, les erreurs médicales, et le manque de contrôle humain. La moitié des Français jugent néanmoins rassurante l’utilisation de l’IA en appui à un diagnostic, à condition d’en être informés. 80 % veulent savoir quand l’IA intervient dans leur prise en charge médicale.
Une fracture générationnelle et sociétale
Le clivage est manifeste : plus on est jeune, plus on accorde sa confiance à l’intelligence artificielle. Les 18-24 ans sont non seulement plus enclins à utiliser ces outils, mais aussi plus tolérants en cas d’erreur de diagnostic émanant d’une IA. À l’inverse, les plus de 65 ans y recourent peu (seulement 10 %) et se montrent réticents à déléguer leur santé à des algorithmes.
Autre constat : les hommes sont plus confiants que les femmes face à l’IA, que ce soit pour des conseils, des diagnostics, ou des opérations. Cette divergence renforce l’idée d’une technologie encore perçue comme expérimentale, et donc sujette à des réticences culturelles et psychologiques.
Une attente forte de transparence et d’encadrement
Les Français ne rejettent pas l’IA, mais réclament des garanties : validation médicale, contrôle humain, transparence sur l’usage des données. Plus qu’un rejet ou un engouement, c’est une forme d’exigence citoyenne qui s’exprime. Le rapport souligne d’ailleurs que la confiance ne se décrète pas : elle se construit, notamment par l’exemplarité des acteurs du secteur et la pédagogie.
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