Dans le paysage éditorial français, dominé par l’uniformisation idéologique, Écrits de Rome fait figure d’exception salutaire. Lancée par une équipe de jeunes intellectuels catholiques, classiques et antimodernes, cette revue se définit comme « civilisationnelle, européenne, chrétienne ». Trois adjectifs qui, loin d’être des postures, résument une ambition politique et culturelle : restaurer l’Ordre romain, contre la décadence moderne.
Une revue de combat intellectuel
Le manifeste fondateur, clair et tranché, rejette sans ambiguïté les délires égalitaristes de la Révolution de 1789, les mirages du progrès anglo-saxon, et la dissolution des peuples dans une Union européenne sans âme. Écrits de Rome se réclame d’un triple héritage : la philosophie grecque, le droit romain, et la foi catholique – trois piliers indissociables de l’identité européenne.
Mais cette fidélité au passé ne relève nullement d’un culte muséal. La revue veut être un laboratoire d’idées en vue d’un renouveau actif, en appelant à une union des droites « authentiques » sur une base civilisationnelle et spirituelle. Loin des compromissions politiciennes, elle assume une radicalité noble : celle des Vendéens, des Cristeros, des Phalangistes, de tous ceux qui refusent de vivre à genoux.
Un sommaire exigeant, une ligne claire
Le numéro 19 d’Écrits de Rome, que nous avons pu consulter, illustre parfaitement cette ligne. L’éditorial de Louis Furiet appelle à une « saine radicalité » fondée sur la fidélité aux principes, loin des tiédeurs bourgeoises et des modérés pusillanimes dénoncés jadis par Abel Bonnard.
Le sommaire multiplie les contributions de qualité : une relecture décapante du penseur antimoderne Abel Bonnard, un entretien avec l’historien Olivier Dard sur les romantiques fascistes, une tribune sur le Pays de Caux entre légendes et catholicisme enraciné, une chronique historique sur l’idéologie romaine, et même une rubrique de spiritualité sur la Semaine Sainte à Braga et saint Georges, figure du chevalier chrétien. La revue assume sans complexe ses références à la contre-révolution, à la Nouvelle Droite, et même à certaines figures controversées comme José Antonio Primo de Rivera.
Écrits de Rome tente une jonction inédite entre la pensée thomiste et l’aspiration dionysiaque à une Europe redevenue romaine, unie par un idéal d’ordre, de beauté et de vérité. Les penseurs cités vont de saint Thomas d’Aquin à Julius Evola, en passant par Joseph de Maistre et Charles Maurras. Cette synthèse vise à dépasser le clivage stérile entre catholiques conservateurs désincarnés et néopaïens identitaires.
La revue milite pour une réhabilitation du travail comme acte communautaire et identitaire (colloque de l’Institut Iliade), un retour aux hiérarchies naturelles et sacrées, et une méfiance radicale envers le libéralisme moderne autant qu’envers le socialisme matérialiste. Elle se veut à la fois élitaire et populaire, doctrinale et accessible.
Une alternative culturelle et politique
À l’heure où la droite française peine à définir ses principes et où la gauche ne cesse d’avancer ses pions, Écrits de Rome propose une voie exigeante mais cohérente : renouer avec l’héritage européen pour mieux construire l’avenir. Loin des demi-mesures et des petits arrangements, elle en appelle à une nouvelle aristocratie d’âme, fondée sur la fidélité à notre tradition, et la volonté d’en être les héritiers combatifs.
À ceux qui cherchent des repères, des textes profonds et une pensée structurée, cette revue s’adresse avec force et conviction. Elle ne plaira pas aux tièdes, aux modérés, ni aux héritiers de 1789. Mais pour les autres, elle sera peut-être le point de départ d’une véritable reconquête.
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3 réponses à “Écrits de Rome : la revue d’idées pour une reconquête civilisationnelle européenne et chrétienne”
Une Europe chrétienne? L’Europe est en voie de déchristianisation rapide et totale, partout, y compris en Pologne. Vous avez tort de penser que l’identité est une essence; les identités des peuples changent. Les peuples européens ont été chrétiens mais ils ne l’ont pas toujours été et ils ne le seront plus du tout dans un avenir proche. 85% des Suédois et 60% des Français sont déjà agnostiques ou athées (tout comme 85% des Chinois et des Japonais). Comme l’a expliqué l’anthropologue franco-étatsunien Pascal Boyer, les religions ont été créées par les castes dominantes pour étayer leur domination. Les peuples ont fini par s’en rendre compte.
Vous savez sans doute qui était Abel Bonnard, dit « Gestapette », non ? Cette revue « pour la civilisation européenne et chrétienne » a de bien curieuses références dont les Phalangistes et Julius Evola, qui fut le plus nazi des intellectuels italiens !
Certes, c’est vrai ce que dit François sur le recul de la religiosité en Europe, cependant l’Homme a besoin de spiritualité, voire de rève d’un monde meilleur.
C’est bien André Malraux qui a dit que : « Le XXI è siècle sera religieux ou ne sera pas » ?
Pour l’instant l’Islam a le vent en poupe (9 millions de Musulmans en France plutôt pratiquants) et c’est loin d’être une religion humaniste.
Ces dernieres années un regain de pratiques catholiques (baptèmes, assitance aux offices religieux…) est observé en France et beaucoup chez les jeunes…Une réaction salutaire face à l’entrisme musulman ?
Monsieur d’Arondel n’a pas tort mais il ne faut jamais systématiser car bien que Voltairien j’ai été bercé dans un monde de femmes droites qui n’étaient pas voilées, je reste fidèle à mes traditions ancestrales où le druide ou la druidesse que l’on peut qualifier de prêtresse n’avaient rien de nobles ou de caste dominante sinon par le Savoir! …sinon pour ce qui est des castes dominantes qui inventent des conneries pour soumettre oui en effet celle de Christ un bel exemple d’escroquerie pour engraisser une caste de royal cochons protégés par des seigneurs armés…mais oui et les opposants fermaient leur gueule car sinon tortures et bûcher. Lamentable déchet de Rome!