Victimisation ou insurrection face à la terreur de gauche : la droite à l’heure du choix [L’Agora]

 Vous avez vu ? Bien sûr que vous avez vu. Ces séquences, diffusées en boucle ou caviardées selon l’obédience de la rédaction. Ces images qui résument tout : une poignée de députés d’extrême gauche – LFI, NPA, antifa chic – vociférant, bousculant, expulsant comme des nervis de meeting bolchévique des journalistes accrédités, tout cela sous les dorures républicaines de l’Assemblée nationale.

Mais ce n’est pas la gifle donnée à la liberté d’informer qui m’inquiète. Non, ce qui me glace, c’est l’état de tétanie de la droite – institutionnelle, molle, électoraliste, soumise – face à une violence de cour de récréation comparée à celle que vivent quotidiennement nos compatriotes dans les rues de France. Là où ça poignarde, là où ça brûle, là où ça tabasse à dix contre un.

Vous avez vu ? Bien sûr que vous avez vu. Les applaudissements, les tweets triomphants, les poings levés, les hashtags solidaires. Cette gauche, dans toutes ses strates – du petit chroniqueur de plateau à l’élu en écharpe tricolore – défendant sans honte ni tremblement le « camarade Gino », antifa à marteau, non extradé en Hongrie par la justice française et libéré par la magie d’une pression militante que même la magistrature s’est empressée de courber. Il frappe, ils couvrent. Il récidive, ils félicitent. La gauche protège ses chiens de guerre. Et la droite ? Elle appelle au calme. Elle pleurniche. Elle tend l’autre joue.

L’heure n’est plus au choix, mais à la bascule.

Nous entrons dans une époque pré-insurrectionnelle, non pas au sens du putsch romantique que fantasment les adolescents à keffieh, mais dans celui d’une rupture froide, inexorable, radicale. Le vieux monde se fissure. Les digues sautent. Les faux clivages s’effondrent.

Et pendant ce temps, la droite croit encore qu’elle triomphera à la loyale, avec ses bulletins de vote, ses appels à la légalité « républicaine », ses envolées lyriques sur la démocratie « apaisée ». Mais de quelle démocratie parlez-vous ? Celle où des journalistes se font virer de l’Hémicycle parce qu’ils n’ont pas le bon pedigree idéologique ? Celle où l’État libère un militant violent parce que sa cause est jugée plus légitime que la vôtre ? Celle où des Antifas obtiennent la mort sociale et économique d’un entrepreneur obligé de faire le travail d’une police absente ?

À droite, sortez les crocs ou crevez.

Oui, crevez. Lentement, comme des herbivores encerclés par une meute affamée. Crevez à force de naïveté, d’atermoiements, de querelles de chapelle et d’appels à la modération. L’Histoire n’est jamais clémente envers ceux qui refusent de la prendre à bras-le-corps. Vos idées sont bonnes, vos diagnostics sont lucides, mais votre stratégie est celle d’un cul-de-jatte en terrain miné.

Il est temps que la droite collabore avec ses éléments radicaux. J’ai dit radicaux, pas extrémistes. Ceux qui ne se cachent pas derrière les jupes d’un préfet pour exister. Ceux qui n’ont pas peur de s’engager, de militer, d’agir, de créer des réseaux, d’occuper le terrain. Les radicaux, ce sont ceux qui ont encore des dents, un cœur battant, une mémoire longue et une colère froide. Ce sont eux qui feront l’histoire, pendant que les notables comptabiliseront les sièges et quémanderont les alliances.

La gauche, elle, l’a compris depuis longtemps. Elle serre les rangs. Elle protège ses militants, même violents. Elle les couve, les excuse, les recycle. Elle transforme ses fanatiques en martyrs et ses martyrs en héros. Et vous ? Vous trahissez les vôtres dès la première polémique venue. Vous vous excusez d’avoir des principes. Vous vous excisez pour plaire à vos ennemis.

Vous n’avez plus le choix. Soit vous redevenez une force politique totale – enracinée, offensive, populaire, culturelle, physique, solidaire et déterminée – soit vous serez balayés. Et vous ne le serez pas par la gauche, mais par l’Histoire elle-même, qui n’a que faire des lâches.

Nous ne voulons pas de la violence. Mais nous ne la fuirons pas. Parce qu’elle est déjà là, partout. Parce qu’elle s’impose contre nous. Et qu’il est plus que temps que la droite cesse de la subir pour commencer à l’encadrer, la canaliser, la rendre opérante. Ce n’est pas une apologie, c’est un constat. Il n’y a pas de salut dans la lâcheté.

Il faut une droite virile. Une droite combative. Une droite solidaire. Une droite enracinée. Une droite post-démocratique. Une droite d’après.

Sinon, bientôt, il ne restera plus rien à droite. Pas même un souvenir.

Julien Dir

Crédit photo : DR
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