L’immigration économique, un phénomène qui concerne aussi la Bretagne. Dans le Finistère Nord, la Sica (Société d’intérêt collectif agricole) de Saint-Pol-de-Léon a investi 500 000 € afin de loger une partie des saisonniers qu’elle emploie en les faisant venir du Maroc.
Confrontée à des difficultés de recrutement, la coopérative agricole est donc allée chercher une partie de sa main-d’œuvre au Maghreb. Depuis 2023, comme l’indique le journal Ouest-France, la Sica a mis en place un partenariat avec France Maroc Recrutement, « une agence spécialisée dans le recrutement de main-d’œuvre marocaine ». Le président de la Sica, Marc Kerangueven, précise : « Le producteur est responsable des saisonniers, la coopérative fait le lien. »
Payés au Smic, les Marocains s’installent dans le Finistère pour une durée de « six mois, moins un jour », conformément à la législation concernant les travailleurs étrangers. Employés notamment pour la récolte des choux-fleurs, certains de ces saisonniers extra-européens sont désormais logés dans un ancien motel à Saint-Pol-de-Léon. La coopérative légumière y a dépensé un demi-million d’euros pour rénover les lieux et proposer une cinquantaine de couchages. Par ailleurs, des bungalows ont également été installés à Plouguerneau pour loger d’autres employés.
Le motel rénové par la Sica. ©Sica via actu.fr
Ces hébergements sont facturés par la Sica aux producteurs, ces derniers répercutant ensuite le coût sur la fiche de paie des travailleurs immigrés. Selon le quotidien régional, ce recours à de la main-d’œuvre étrangère séduit de plus en plus d’agriculteurs locaux : alors qu’ils n’étaient que deux en 2023, une quinzaine d’entre eux ont fait appel aux services de France Maroc Recrutement en 2025. Au total, alors que la Sica compte 510 exploitations parmi ses membres, ce sont une centaine de travailleurs marocains qui vont être amenés à travailler dans les champs du Léon au cours de l’année.
Si cette part reste modeste eu égard aux quelques 3 100 emplois que représente la coopérative, la Sica considère cependant qu’il faudrait embaucher 300 saisonniers supplémentaires pour permettre aux producteurs de maintenir leurs surfaces de production.
Ces dernières années, confrontés aux difficultés de recrutement, de plus en plus de maraîchers envisageaient de moins semer ou planter, faute d’être sûrs de pouvoir réaliser les récoltes.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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