Calvitie : les traitements qui fonctionnent… et leurs limites

Chute de cheveux, calvitie androgénétique, alopécie diffuse… les causes de la perte de cheveux sont multiples, tout comme les remèdes proposés. Médicaments, thérapies laser, injections… L’offre explose, mais qu’en est-il de leur efficacité réelle ? Tour d’horizon des traitements scientifiquement éprouvés, de leurs succès… et de leurs revers.

Du hasard à la révolution : l’effet inattendu du minoxidil

Dans les années 1970, un médicament destiné aux hypertendus – le minoxidil – déclenche une pilosité excessive chez certains patients. Intrigués, deux dermatologues testent l’application du produit sur les bras de volontaires : les zones traitées développent une pilosité plus dense. L’anecdote aurait pu en rester là, mais lorsqu’un patient chauve souffrant d’hypertension voit sa chevelure repousser après quelques semaines de traitement, le monde médical bascule.

En 1988, le minoxidil devient le premier traitement contre la perte de cheveux approuvé par la FDA. Appliqué localement, il favorise activement la repousse. Toutefois, les résultats ne sont pas toujours garantis : une enzyme spécifique est nécessaire pour activer le produit, absente chez certains individus. Par ailleurs, ses effets secondaires (démangeaisons, perte initiale accrue, apparition de poils sur le visage, etc.) poussent de nombreux patients à abandonner rapidement.

Le minoxidil oral – prescrit à très faible dose – gagne en popularité pour sa simplicité d’usage et ses effets visibles (y compris sur la barbe ou les cils). Mais prudence : il peut induire des palpitations ou une chute de tension, et reste hautement toxique pour les animaux domestiques.

Finasteride et dutastéride : agir à la racine du mal

Si le minoxidil stimule la repousse, le finastéride, lui, s’attaque à la cause principale de l’alopécie androgénétique : la dihydrotestostérone (DHT). Ce dérivé de la testostérone, lorsqu’il est surproduit ou mal métabolisé par les follicules pileux, provoque leur miniaturisation, puis leur mort.

Le finastéride bloque l’enzyme responsable de cette conversion, réduisant la DHT jusqu’à 60 %. Des études sur cinq ans montrent une stabilisation ou une amélioration de la densité capillaire chez 86 % des patients. Le dutastéride, encore plus puissant, agit sur un spectre enzymatique plus large mais n’est pas officiellement homologué pour la calvitie.

Toutefois, ces molécules ne sont pas sans risques : baisse de libido, troubles de la fertilité, gynécomastie… Même si ces effets restent rares (environ 1 % selon certains praticiens), ils peuvent pousser à arrêter le traitement. Les alternatives topiques (gels, lotions) sont alors proposées, limitant les effets systémiques.

Pour les femmes, une solution adaptée

Chez les femmes, le finastéride est prescrit avec précaution, uniquement en cas d’infertilité avérée, car il peut provoquer des malformations fœtales. Des alternatives comme la spironolactone sont privilégiées : ce diurétique a des effets anti-androgènes et bloque l’action des hormones masculines sur les follicules pileux.

Thérapies complémentaires : lasers, injections, plasma…

Outre les médicaments, des traitements innovants viennent compléter les protocoles.

Thérapie laser (LLLT)

Découverte par hasard à la fin des années 1960, la thérapie par laser à basse intensité (LLLT) stimule les mitochondries des cellules capillaires, relançant la croissance des cheveux. FDA approuvée, elle est efficace aussi bien chez l’homme que chez la femme. Les dispositifs à diodes laser sont plus performants que les versions LED. Des études montrent une amélioration de la densité capillaire allant jusqu’à 10 cheveux/cm² après quelques mois d’utilisation.

Mésothérapie

Cette technique consiste à injecter sous le cuir chevelu un cocktail de substances : minoxidil, dutastéride, vitamines, toxine botulique, etc. Elle serait particulièrement efficace chez les jeunes patients en début de calvitie. Une étude de 2022 indique une amélioration visible dans 40 % des cas après un an. Les effets secondaires restent localisés (douleurs, gonflements), mais une sélection rigoureuse des candidats est indispensable.

PRP (Plasma riche en plaquettes)

En isolant les plaquettes du sang du patient, riches en facteurs de croissance, les médecins stimulent la régénération capillaire. Trois injections sur six mois peuvent augmenter la densité de 13 cheveux/cm². Sans risque allergique (car autologue), cette méthode est prometteuse, bien qu’onéreuse et douloureuse.

Exosomes

Encore à l’étude, cette nouvelle thérapie utilise des vésicules extracellulaires issues de cellules souches. Elles contiennent des protéines régénératrices et pourraient surpasser les effets du PRP. Des essais cliniques plus larges sont encore nécessaires.

Vers une approche combinée et durable

La majorité des spécialistes s’accordent : une seule méthode ne suffit pas. Le traitement optimal associe généralement médicaments (finastéride, minoxidil), compléments (LLLT, PRP) et bonne hygiène de vie (alimentation, stress, sommeil). Il faut s’armer de patience et maintenir les traitements sur le long terme, au risque de tout perdre.

Le duo minoxidil (topique ou oral) + finastéride reste la base la plus solide, efficace dans 90 % des cas, selon les experts interrogés. Mais pour certains, la greffe capillaire reste la seule solution viable.

Enfin, n’oublions pas que les cheveux sont aussi le reflet de notre santé globale.

Crédit photo :  DR
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