Violences contre Frontières à l’Assemblée : quand LFI et les communistes veulent décider qui peut être journaliste

Une scène digne d’une république bananière s’est jouée mercredi au cœur de l’Assemblée nationale. Trois journalistes du média Frontières, accrédités et présents dans l’enceinte pour couvrir un rassemblement de collaborateurs de La France insoumise (LFI), ont été pris à partie, intimidés et finalement exfiltrés manu militari. Leur faute ? Avoir osé enquêter sur les liens sulfureux entre certains collaborateurs parlementaires de LFI et des sphères islamistes, pro-Hamas ou encore pro-Black Blocs. Le tout dans un dossier titré sans ambages : « LFI, le parti de l’étranger ».

La riposte ne s’est pas fait attendre : bras d’honneur politique, cris hostiles, invectives, tentatives d’obstruction physique par des députés — communistes, socialistes et insoumis confondus. La CGT, appelant à manifester, n’a pas hésité à qualifier la présence de journalistes d’“inacceptable”, comme si, dans la France de 2025, les syndicats se chargeaient désormais d’attribuer les cartes de presse.

Une présidente de l’Assemblée qui penche

Mais plus glaçant encore fut le communiqué de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pourtant prompte à se réclamer de l’esprit de Charlie. Au lieu de défendre, comme on aurait pu l’attendre, la liberté de la presse et le droit d’enquêter, la présidente s’est inquiétée de “provocations” possibles, avertissant le média Frontières de potentielles sanctions.

Qu’aurait-elle dit si des élus du Rassemblement national avaient bousculé les reporters de Libération ou de StreetPress ? Probablement qu’un danger fasciste rôdait dans les travées du Palais Bourbon. Mais quand ce sont les troupes de Mathilde Panot et leurs alliés qui vocifèrent, s’en prennent à des journalistes et réclament leur expulsion, le perchoir fait dans la nuance tiède, renvoyant dos à dos victimes et agresseurs.

Un deux poids, deux mesures insupportable

Dans une démocratie digne de ce nom, un média peut enquêter sur n’importe quel groupe politique. Frontières s’est attaqué à une nébuleuse bien réelle, dont les ramifications vont de la complaisance islamiste aux justifications implicites des massacres du 7 octobre en Israël, en passant par des appels à la violence contre les policiers et les “Français de souche”. Si ces faits sont faux, qu’on les démente. S’ils sont vrais, qu’on les assume. Mais empêcher physiquement des journalistes d’exercer leur métier, dans l’enceinte même de la représentation nationale, voilà qui relève d’une dérive inquiétante.

Une dérive d’autant plus glaçante qu’elle s’appuie sur une rhétorique inversée : ce ne sont plus les factieux qui menacent la République, mais ceux qui en révèlent les failles. Ce n’est plus la presse qui veille, mais la presse qu’on surveille.

Qui décide désormais qui est journaliste ?

Derrière cette affaire, une question plus large se pose : l’extrême gauche, aujourd’hui en position de force à l’Assemblée, peut-elle décider qui a droit de cité dans l’arène médiatique ? Veut-on une chambre basse où Mediapart est encensé et Frontières traqué ? Où une carte de presse ne protège plus, mais expose ?

En s’en prenant à des journalistes en raison du contenu de leurs enquêtes, les députés LFI et leurs alliés franchissent une ligne rouge. Et en ne condamnant pas clairement cette agression, Yaël Braun-Pivet entérine l’idée dangereuse selon laquelle certains médias sont plus légitimes que d’autres.

Il ne s’agit pas ici de partager les analyses de Frontières, mais de défendre un principe fondamental : celui de la liberté de la presse, y compris quand elle dérange, et surtout lorsqu’elle cible ceux qui prétendent incarner le bien.

En 2025, dans la République française, des députés peuvent menacer des journalistes dans l’enceinte de l’Assemblée, et recevoir en retour… un courrier de rappel au règlement. De là à penser que les Robespierre de la Nupes ne rêvent que d’un bâillon sur mesure, il n’y a qu’un pas. La présidente de l’Assemblée nationale a-t-elle encore toute sa tête ?

Crédit photo : DR
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7 réponses à “Violences contre Frontières à l’Assemblée : quand LFI et les communistes veulent décider qui peut être journaliste”

  1. Poulbot dit :

    Mme Yaël Braun-Pivet étant de gauche il est sur et certains qu’elle ne va pas punir les véritables coupables de cette abject agression contre des journaliste , que sont LFI, le PS et compagnies ; mieux elle inverse les rôles; la démocratie en France n’est plus depuis l’arrivée aux pouvoir de la gauche en 1981, cette gauche qui ce dit défenseuse de la démocratie ne fait que la piétiner tout les jours.
    Comme disait le « Vieux » les français sont des veaux , maintenant ce ne sont que de sombre crétins qui suivent bêtement les joueurs de pipeaux que sont les partis de gauche , comme le faisait les rats dans le conte d’Hamelin.

  2. ANNE dit :

    Je ne sais pas où va notre pays mais ca semble obscure …

  3. kaélig dit :

    Pour l’instant, çà ressemble à des chahuts d’étudiants incontrolés.
    A un moment surviendra une bavure produite par un mec de droite voire d’extrème droite ou simplement un mec sensé exaspéré par la chienlit de LFI et Cie et hop…les affrontements physiques voire armés vont démarrer, s’en suivra une guerre civile qui comme toutes les guerres durera 2, 3…5 ans pour finir par une dictature de gauche si j’en crois la tendance actuelle.
    A moins que dans un sursaut, comme en 1968, la raison reprenne le dessus avec si nécessaire les forces de l’ordre et de l’Armée qu’on n’entend plus d’ailleurs, les officiers supérieurs « dissidents » ayant été mis sur la touche ou en retraite par Macron.
    Un avenir radieux nous attend.

  4. Dédou dit :

    Tous les macronistes qui se sont désistés aux élections en faveur des LFI pour éviter un élu RN ont permis à des gens insupportables, sans aucun respect, de siéger en perturbant, sans cesse, les débats et en bousculant des journalistes non gauchistes .

  5. Patrick RICO dit :

    L’extrême gauche veut détruire notre France deux fois millénaires! Ils savent que les urnes les rejetteront, il ne reste plus que la prise de pouvoir « en force » qui caractérise le fascisme!
    Nous sommes, déjà, sous régime fasciste: france télévision organisme de propagande, arcom police politique, conseil constitutionnel sous régime socialiste (qui ont récolté 1.84% à la Présidentielle), universités sous contrôle gauchiste, en force bien sûr…
    Il faut éradiquer l’extrême gauche avec des méthodes très d’extrême gauche : rafles, goulags et plus si affinité… Sinon ces enragés vont détruire notre Pays. Il faut employer la Force, et, comme le disait Jules César : si la force ne marche pas… C’est que tu ne tapes pas assez fort!

  6. Ar Baradoz dit :

    En ces temps de grande violence, quasi insurrectionnelle, je recommande, ce que je suis en train de faire actuellement, de relire L’archipel du Goulag de Soljénitsyne, pour ne jamais perdre de vue, se rappeler sans cesse, le mode opératoire, toujours en cours comme nous le voyons bien ici avec l’exemple de ce qui arrive à Frontières Média, de cette Révolution, débutée en France, qui n’en finit pas, comme rappelé par Vincent Peillon, et comme de trop nombreuses personnes seraient facilement tentés de le croire.

    Le livre, que je viens de citer, est à posséder précieusement dans toute bibliothèque conséquente… et je note en passant, petite anecdote qui en dit long à mon avis, que la version originale, voulue par Soljénitsyne, publiée en 1974 par les éditions du Seuil, n’a jamais été rééditée dans son format d’origine depuis lors…

    Des rééditions existent, certes, mais avec des réaménagements, des coupures qui ont été réalisées sous la supervision de la veuve de l’écrivain… ce qui n’en fait plus le même ouvrage.

    Si bien, que la version Seuil, de qualité moyenne en terme d’impression, ne se trouve dans ses trois tomes 1974, qu’aux alentours de 100 euros… Intéressant, non ?

    Question, pourquoi cette version d’origine reste si recherchée ? Et pourquoi depuis lors, 1974, ne s’est-il pas trouvé un éditeur français qui ne se lance dans la réédition d’origine ? Ne serait-ce pas là une sorte de censure sans nom d’un objet à ne pas voir circuler entre trop de mains ?

  7. crocs dit :

    Hormis les perpétrants naturels de LFI dont les procédés trotskistes ou staliniens ne sont plus à décrire, ce parti a reçu l’aide de la députée de Rennes, Madame Claudia Rouaux, du PS (Jean Jaurès doit se retourner dans sa tombe) dont le procédé d’intimidation (poids lourd contre léger) n’est pas sans rappeler les incivilités qui polluent la ville de Rennes, qui ne manqueront pas d’inspirer les futurs délinquants, la violence étant maintenant instituée en plus haut lieu, grâce à cette députée, dans le sanctuaire de la démocratie française, que cette femme a salie, aidée en cela par le député du Havre, Jean Paul Lecoq, du PC, pour lequel Edouard Philippe avait appelé à voter, ce que les adhérents du PR n’omettront pas de mémoriser. Quel dégout ! Les vidéos sont à l’appui et ne laissent aucun doute sur les intentions violentes de ces députés. Honte a eux !

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