Benzodiazépines : une dépendance silencieuse qui touche des millions de patients sous prescription dans le monde

 La crise sanitaire liée à la dépendance aux opioïdes aux USA a longtemps monopolisé l’attention. Pourtant, un autre fléau, plus discret, se propage depuis des décennies dans les cabinets médicaux, et cela, partout dans le Monde : celui des benzodiazépines. Derrière des noms familiers comme Xanax, Lexomil, Valium ou Ativan, se cache une réalité glaçante : une dépendance pouvant s’installer en quelques semaines, y compris chez des patients scrupuleusement suivis et respectueux des prescriptions.

Un piège médical ignoré

Des centaines de millions d’adultes consomment des benzodiazépines en Occident. Initialement conçus pour traiter anxiété, insomnies ou troubles paniques, ces médicaments agissent en renforçant l’action du GABA, un neurotransmetteur calmant du système nerveux central. Le problème ? Dès deux semaines d’utilisation quotidienne, une dépendance physique peut s’installer, à l’insu du patient.

Contrairement à l’addiction, qui implique une recherche compulsive de plaisir, la dépendance aux benzodiazépines est souvent involontaire et physiologique. Le corps s’habitue à la présence du médicament, au point de ne plus fonctionner normalement sans lui. Les symptômes de sevrage – anxiété décuplée, insomnie, douleurs physiques, troubles digestifs appelés « benzo belly », voire hallucinations – peuvent durer des mois, voire des années.

Une revue de 2022 dans la revue Medical Clinics of North America indique que près d’un patient sur deux sous benzodiazépines pendant plus d’un mois développe une dépendance. Et un arrêt brutal peut mener à des conséquences dramatiques, y compris au suicide, comme en témoignent certains spécialistes du sevrage.

Des effets mal connus… y compris des médecins

Le plus inquiétant est peut-être là : de nombreux professionnels de santé ne sont pas formés à la gestion du sevrage aux benzodiazépines. Résultat : les symptômes sont mal interprétés comme des rechutes psychiatriques, et les patients se voient prescrire d’autres médicaments, notamment des antidépresseurs, dans un phénomène de « polypharmacie » qui aggrave leur état.

Sortir des benzodiazépines n’est pas une mince affaire. Le sevrage doit être progressif, souvent sur plusieurs mois voire années, et encadré par un médecin averti. Les formes liquides des médicaments sont recommandées pour ajuster finement les doses, mais sont rarement accessibles, car nécessitant des préparations en pharmacie spécialisée.

En France, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), près de 13 millions de Français reçoivent chaque année une prescription de benzodiazépines. Des campagnes d’information ont été lancées, mais les pratiques de prescription restent préoccupantes.

Alors que de plus en plus de patients témoignent d’un « enfer » vécu en silence, la question d’une véritable politique publique de prévention, de formation médicale et de soutien au sevrage devient incontournable.

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4 réponses à “Benzodiazépines : une dépendance silencieuse qui touche des millions de patients sous prescription dans le monde”

  1. ALM dit :

    Je confirme. J’ai eu beaucoup de mal a me sevrer, pas loin d’un an .
    Ce qui m’a aidé? Savoir que c’était un problème de sevrage. quand les choses sont nommées, c’est plus facile.

  2. Domper catalan français dit :

    Deux populations de drogués en France. La première, illégale, fait la fortune scandaleuse des narcotraficants et la seconde, légale, concerne les patients drogués par les benzodiazépines mais remboursés par l’ Assurance Maladie ! Le tout avec la  » complicité  » volontaire ou non des prescripteurs……

  3. Brounahans l'Alsaco dit :

    Ne pas comprendre que la médecine est un des principaux pourvoyeurs de la maladie, cela relève du déni, de la connerie ou de la manipulation du genre humain ? Il n’y a encore jamais eu autant de citoyens malades chroniquement (et on parle en millions) et du haut en bas de l’échelle on continue de pérorer sur les miracles médicaux ! On en est là parce que la très grande majorité des malades et la très grande majorité des bien portants qui s’ignorent malades refusent d’être responsables de leur santé !
    « On veut profiter de la vie sans entraves et on oublie que « pour commander à la nature, il faut lui obéir » Bacon en 1620 … L’humain n’est pas que de la chair à canon, c’est aussi une formidable matière première docile, reconnaissante, et qui en redemande, au grand bénéfice de l’industrie médicale.

  4. kalig dit :

    « benzodiazépines » et autres « louzous »…Foutez moi tout celà en l’air !
    Bouh…je suis stressé…Il m’a fait du mal…Il est méchant…Docteur faîtes quelque chose.
    Allez, une petite dose d’opioïdes pour cacher toute la misère du monde y compris la mienne.
    La Vie est une « dure-lutte » effectivement et tout le monde n’est pas armé pour l’affronter et sans doute encore moins avec des anti anxyolitiques.
    C’est marrant, mais plus je vieillis, plus je deviens lucide insouciants et affable.
    Mon probable secret est que je n’ai jamais pris la Vie Terrestre au sérieux, c’est une « arnaque », une « mascarade », une fausse réalité.
    Sans doute à cause de mon passé d’enfant de choeur m’enseignant « Adam et Eve » et autres récits que je trouvais peu rationnels encore que la Religion Chrétienne soit « la moins pire ».
    Sans verser dans le mysticisme, ma conception de l’existence terrestre est simple: « l’Entité Suprème qui a créé l’Univers incroyable qui nous entoure doit bien être capable de nous réserver une Vie dans l’Au-Delà autrement plus valorisante comme nous le décrivent les millions d’individus qui ont subi une EMI. »
    La logique m’incite à l’espérer voire à le croire.

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