Un Français sur trois vit à un mois de la précarité : enquête-choc sur la fragilité financière d’un pays à bout de souffle

Alors que l’inflation continue de rogner le pouvoir d’achat, une enquête exclusive réalisée par Selvitys pour LPDJ Insight dresse un état des lieux inquiétant de la situation économique des Français. Réalisée auprès de 1 012 personnes, elle révèle que près d’un tiers de la population se trouve à moins d’un mois de la précarité financière. Une donnée saisissante, reflet d’une société sous tension.

Une insécurité économique généralisée

Parmi les enseignements de l’étude, 31,52 % des sondés déclarent vivre dans un stress financier permanent, et 42,84 % ont déjà dû emprunter pour couvrir des dépenses de première nécessité comme l’alimentation, le chauffage ou les transports.

La fracture n’est pas seulement économique : elle est aussi géographique, générationnelle et psychologique. L’âge, la localisation et le genre influencent fortement le rapport à l’argent, le niveau d’épargne et la capacité à faire face à l’imprévu.

Seuls 36,27 % des Français se disent satisfaits de leur rémunération actuelle, dont à peine 4,55 % “très satisfaits”. À l’inverse, 34,09 % expriment leur insatisfaction, et près de 30 % sont indifférents.

Pour “vivre décemment”, 54,94 % des sondés estiment qu’un salaire net mensuel compris entre 2 000 € et 3 000 € est un minimum acceptable. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à considérer qu’un revenu inférieur à 3 000 € suffit, tandis que les hommes sont deux fois plus nombreux à viser plus de 4 000 €.

Bretagne : une conception plus frugale de la “vie décente”

Sans surprise, l’Île-de-France affiche les attentes salariales les plus élevées. À l’opposé, la Bretagne se distingue par une approche plus mesurée : 47,45 % des Bretons jugent qu’un revenu inférieur à 2 500 € suffit, et 11,86 % estiment pouvoir vivre convenablement avec 1 500 à 2 000 € par mois.

Ces écarts régionaux traduisent des réalités économiques distinctes, mais aussi des visions du monde différentes, plus ancrées dans la sobriété dans certaines régions.

48,72 % des Français ne pourraient pas faire face à une perte de revenus pendant plus de trois mois. Parmi eux, 12,75 % ne tiendraient qu’un mois maximum, et 9,09 % n’ont aucune épargne du tout.

Les jeunes actifs sont les plus exposés : 65,65 % des 18-24 ans ne disposent pas d’une épargne suffisante pour survivre au-delà de trois mois, et 5,05 % n’en ont strictement aucune. À l’inverse, les seniors sont à la fois plus résilients, mais aussi nombreux à n’avoir aucun matelas financier.

L’épargne, un luxe réservé aux plus aisés ?

L’étude établit un lien clair entre revenus et capacité d’épargne : 74 % des personnes gagnant entre 1 500 € et 2 000 € ne tiendraient pas plus de trois mois. En revanche, 55,83 % des Français gagnant plus de 4 000 € sont capables de faire face à leurs dépenses pendant plus de six mois.

Mais même dans les catégories les plus aisées, la vulnérabilité demeure : 22 % des hauts revenus seraient en difficulté après trois mois, révélant un manque d’éducation financière plus qu’un simple problème de moyens.

Le logement reste un gouffre financier pour de nombreux ménages. Près d’un tiers des sondés (29,15 %) y consacrent plus de 30 % de leur budget, un seuil considéré comme critique. En Île-de-France, 14,76 % dépassent même les 40 %.

Les dépenses du quotidien sont citées comme le principal frein à l’épargne (32,86 %), devant le logement (24,67 %) et les faibles revenus (19,51 %).

Si les Français gagnaient 500 € de plus…

Face à cette précarité, l’étude a demandé aux Français comment ils utiliseraient 500 € supplémentaires par mois. Résultat : 50,30 % renforceraient leur épargne, 38,93 % amélioreraient leur qualité de vie, 16,30 % rembourseraient leurs dettes et 14,33 % investiraient.

Ce classement révèle que la volonté d’épargner existe, mais que la marge de manœuvre reste trop faible pour beaucoup.

Quand le crédit finance l’essentiel

Près de 43 % des Français ont déjà dû emprunter pour vivre. Et ce ne sont pas seulement les plus modestes : 53 % des personnes gagnant entre 2 001 € et 2 500 € l’ont également fait.

Chez les 25-34 ans, la tendance est encore plus marquée : 62,34 % ont eu recours à l’emprunt, dont près d’un sur cinq de manière régulière.

Le stress financier touche 84 % des Français, dont près d’un tiers de manière constante. Les jeunes sont les plus angoissés, tandis que les seniors apparaissent plus sereins, bien que pas nécessairement plus épargnés.

Conséquence : 33 % des sondés admettent avoir pris des risques financiers sous l’effet du stress (jeux d’argent, crédits à taux élevé…).

Malgré cette situation préoccupante, 63 % des Français croient en une amélioration de leur situation dans les cinq ans à venir. Un optimisme largement porté par les jeunes (88 % chez les 18-24 ans), mais qui s’effrite fortement chez les 55 ans et plus, où près de la moitié ne croient plus en un avenir financier meilleur.

Fait inquiétant : 37,5 % des optimistes n’ont mis en place aucun plan concret pour améliorer leur situation.

🎯 Cette enquête menée en février 2025 par Selvitys pour LPDJ Insight révèle une réalité ignorée ou minimisée par les décideurs politiques : la société française est assise sur une poudrière économique. Une fragilité sociale qui, en cas de nouvelle crise, pourrait rapidement tourner au chaos.

Crédit photo : DR
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7 réponses à “Un Français sur trois vit à un mois de la précarité : enquête-choc sur la fragilité financière d’un pays à bout de souffle”

  1. Bouissou Jeanne dit :

    63 % des français qui croient que leur situation financière va s’améliorer c’est 63 % des français qui croient encore au père Noël ! « L’Europe s’enfonce dans la pauvreté (….) la misère comme la détresse des masses occidentales vont aller en s’amplifiant ». Récit pragmatique et romantique « les corps indécents ». C’est la fin d’une époque.

  2. Daniel dit :

    La France est dans une situation économique catastrophique avec un endettement considérable. Elle ne pourra plus emprunter car elle ne trouvera plus de prêteurs avec des taux d’intérêt en hausse. Comment pouvoir payer les fonctionnaires, les retraités, les chômeurs, les assistés, l’entretien des hôpitaux, l’entretien des routes, des ponts, la police, les militaires, , etc.etc. C’est tout le problème. Que l’on touche aux assistés et le face à face deviendra réalité. Le pire est devant nous. Barrez vous les jeunes !

  3. Dédou dit :

    Notre France, fait penser à cette noblesse ruinée mais qui continuait à porter beau dans leurs châteaux, en mettant des bassines sous les toits qui fuyaient de tous côtés lors des pluies ! En 7 ans, Macron a accéléré la descente aux enfers d’un pays formidable !

  4. Raymond Neveu dit :

    On fonce dans le mur…gabegie frénétique de l’Etat, incapacité à se réformer bien au contraire toujours plus de Services inutiles et c’est la même chose dans les communes et super collectivités locales et cette mentalité… »j’ai droit à… », eh bien vous avez le droit de vous taire, de payer l’impôt et de supprimer les dépenses inutiles: joints de détente, sorties inutiles, vacances aussi inutiles, dépenses pharamineuses et injustifiées! Vivez en bon père de famille chichement. Et pour l’Etat et autres sabrer dans les dépenses sociales improductives car nous nourrissons et entretenons la planète entière!

  5. Fernand-Arthur Dujardin dit :

    La cavalerie n’arrivera pas pour nous sauver. C’est Macron qui la commande et les souffrances des français ne sont pas dans ses préoccupations. Une seule chose l’intéresse : Lui !

  6. Soazig dit :

    Notre charité idiote envers le monde entier, dont nous sommes la risée, est un scandale…..un « pognon de dingue  » comme a dit notre Napoléon d’opérette un jour de lucidité à l’Elysée… avec internet les Français ne peuvent pas dire qu’ils ne sont pas au courant….alors, en attendant un Christ-Sauveur, un de Gaulle, un Churchill, un Trump, les Français dorment…..ron et ron petit patapon……car chez nous tout finit par des chansons….??!!! espérons pour cette fois-ci encore ….mais j’ai des doutes.

  7. Pierre dit :

    La réalité c’est que la technocratie veut nous réduire à l’esclavage depuis des décennies et que nous y résistons par notre ingénuosité et par notre véritable solidarité (pas les mensonges qu’on veut nous faire accepter comme étant de la solidarité). Nous sommes maintenant exactement au point de rupture totale DANS le contexte économique actuel. Mais avec les avancées faites depuis 2020 avec les collectifs d’entraide et de résistance à la dictature technocratique nous pouvons nous lancer dans l’aventure de la création d’une société libérée de la technocratie parallèle à celle-ci et en guerre avec celle-ci. Nous pouvons le faire parce que justement nous n’avons plus rien à perdre dans la prison économique où la technocratie nous enferme, et nous devons le faire parce que nous n’avons pas le droit de nous laisser aller à la facilité de l’esclavage économique total, celui mis en place par Enver Hoxha en étant l’exemple le plus récent. Nous n’avons pas le droit de nous laisser aller à cet esclavage car nous sommes les héritiers de ceux qui ont lutté pour l’amour des leurs, nous y compris, et parce que nous sommes obligés de transmettre ce dont nous avons hérité.

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