Chaque année, dès l’arrivée du printemps, un ballet invisible et redouté se met en place dans l’air que nous respirons. Les pollens – microscopiques grains émis par les plantes – déclenchent chez des millions de Français des réactions allergiques allant du simple rhume des foins à l’asthme sévère. Contrairement à une idée reçue, rester à l’intérieur n’est pas toujours synonyme de répit : les pollens s’infiltrent aussi dans nos habitations, compromettant la tranquillité des personnes sensibles. Or, des gestes simples mais efficaces permettent de réduire considérablement leur impact.
Allergies polliniques : un phénomène en forte hausse
Selon le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), près de 30 % des adultes et jusqu’à 20 % des enfants en France souffrent aujourd’hui d’allergies respiratoires dues aux pollens. Cette proportion a doublé en vingt ans. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie d’ailleurs les maladies allergiques de « quatrième maladie chronique dans le monde ». En cause : la pollution de l’air, le changement climatique (qui allonge la durée de la saison pollinique) et l’urbanisation croissante.
Mais ce que l’on sait moins, c’est que les pollens pénètrent facilement à l’intérieur des logements, en s’accrochant aux vêtements, aux cheveux, aux animaux ou en passant tout simplement par les ouvertures et les systèmes de ventilation. Une fois à l’intérieur, ils se fixent sur les textiles, les moquettes, les rideaux, et y persistent.
Aérer, mais à bon escient
Aérer reste indispensable pour éviter l’accumulation d’humidité et de polluants domestiques. Toutefois, en période de forte pollinisation, il faut choisir les bons moments :
- Préférez une aération brève (10 minutes) tôt le matin ou après la tombée du jour, lorsque les taux de pollen dans l’air extérieur sont au plus bas.
- Évitez d’ouvrir les fenêtres par temps sec et venteux, car c’est à ce moment que les concentrations explosent.
L’application Pollens.fr, mise à disposition par le RNSA, permet de consulter en temps réel les niveaux de pollens selon les régions.
Un nettoyage ciblé et fréquent
Dans un logement, les pollens se fixent volontiers sur les textiles et les objets statiques. Voici les principales mesures recommandées par les allergologues :
- Aspirez les sols et les moquettes deux à trois fois par semaine à l’aide d’un aspirateur équipé d’un filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air), qui piège les microparticules.
- Lavez les draps, taies et rideaux à haute température (60°C si possible) chaque semaine.
- Utilisez un chiffon humide pour épousseter, plutôt qu’un plumeau qui remet les allergènes en suspension.
- Évitez les plantes d’intérieur à fort potentiel allergisant, comme le ficus ou le yucca.
Investir dans un purificateur d’air : utile ou superflu ?
Le recours à un purificateur d’air équipé de filtres HEPA ou à charbon actif peut s’avérer pertinent pour les personnes fortement allergiques. Ces appareils permettent de capturer les particules fines, les pollens, les moisissures et même les poils d’animaux. Selon une étude publiée dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology (2018), les purificateurs d’air réduisent significativement les symptômes respiratoires lorsqu’ils sont utilisés dans la chambre à coucher.
Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège des produits dits « ionisants » ou « ozonisants », qui peuvent produire des substances irritantes. Privilégiez les appareils certifiés et recommandés par les associations de patients, comme l’AFFRES (Association française pour la prévention des allergies respiratoires).
Se désensibiliser… ou s’adapter ?
Pour les cas les plus graves, la désensibilisation (ou immunothérapie spécifique) est aujourd’hui un traitement de fond reconnu, recommandé par la Haute Autorité de Santé. Il s’agit d’exposer progressivement l’organisme à l’allergène afin de réduire la réponse immunitaire. Ce traitement s’étale généralement sur trois à cinq ans.
Mais au quotidien, des gestes simples peuvent déjà faire beaucoup :
- Se laver les cheveux avant de se coucher, surtout si vous avez été à l’extérieur.
- Changer de vêtements en rentrant chez soi.
- Ne pas faire sécher le linge à l’extérieur, où il capterait les pollens.
- Nettoyer régulièrement les filtres des VMC ou climatiseurs.
Top 5 des gestes anti-pollens dans la maison
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Aérer tôt le matin ou tard le soir, jamais en pleine journée.
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Passer l’aspirateur avec filtre HEPA deux à trois fois par semaine.
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Laver les draps, les rideaux et les vêtements portés dehors au moins une fois par semaine.
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Installer un purificateur d’air certifié dans les chambres.
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Se laver les cheveux et changer de vêtements en rentrant de l’extérieur
Si l’invasion des pollens dans les habitations semble inévitable, elle n’est pas irréversible. En adoptant des habitudes de vie adaptées et en équipant son logement intelligemment, il est possible de réduire notablement les symptômes allergiques. Les médecins rappellent que la prévention reste la meilleure des armes, à la fois pour préserver sa qualité de vie et éviter une aggravation des troubles respiratoires.
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Une réponse à “Les pollens s’infiltrent aussi dans nos habitations : que faire ?”
Tout est vrai, les allergies se développent, jAFFRES donne de bons conseils mais la vie devient un enfer, et mon épouse se propose de me faire prendre un bain dans la machine à laver à 60°!!!