Rennes : deux chercheurs distingués par la Fondation de France pour leurs travaux en microbiologie

Deux chercheurs rennais viennent de recevoir l’un des prix les plus prestigieux de la recherche médicale française. Charlotte Michaux, chercheuse à l’INSERM, et Kévin Macé, chercheur au CNRS, ont été récompensés par la Fondation de France, à travers le Prix Jacques Monod, pour leurs travaux innovants en microbiologie. Chaque lauréat reçoit une dotation de 16 000 €, venant saluer des projets porteurs d’espoir dans la lutte contre l’antibiorésistance.

La Fondation de France, premier réseau de philanthropie de l’Hexagone, mobilise chaque année près de 30 millions d’euros pour la recherche médicale, à travers plus de 130 fondations partenaires. Ces prix ont pour but de donner un « coup d’accélérateur » aux jeunes chercheurs, selon Fanny Ledonné, responsable du pôle Recherche médicale.

Charlotte Michaux (INSERM) : percer le mystère de la persistance bactérienne

Titulaire d’une thèse soutenue à Caen, passée par l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, Charlotte Michaux a rejoint Rennes en 2023 dans le cadre d’un programme prioritaire financé par l’ANR. Elle y dirige un groupe de recherche consacré à un phénomène encore peu compris mais médicalement crucial : la persistance bactérienne.

Contrairement à la résistance bactérienne connue du grand public, qui repose sur des mutations génétiques, la persistance concerne des bactéries sensibles aux antibiotiques, mais capables d’entrer temporairement en dormance pour échapper aux traitements. Résultat : rechutes, échecs thérapeutiques et risques de résistance accrus. Le projet de Charlotte Michaux vise à identifier les mécanismes de cette survie silencieuse afin de renforcer l’efficacité des traitements existants.

« C’est une fierté d’avoir été distinguée par le comité du Prix Jacques Monod, créé par son amie, la journaliste et résistante Jacqueline Bernard. Ce prix, décerné par la Fondation de France, un acteur majeur dans le soutien à la recherche, donne une visibilité supplémentaire à notre travail et renforce notre motivation pour aller encore plus loin dans nos travaux. » confie Charlotte Michaux.

Kévin Macé (CNRS) : décrypter les nanomachines bactériennes

Le parcours de Kévin Macé illustre une autre voie vers l’excellence scientifique : bachelier en STL, titulaire d’un BTS de technicien de laboratoire, il poursuit des études universitaires jusqu’à intégrer le CNRS. Son équipe se consacre à l’étude de la conjugaison bactérienne, un mécanisme de transfert d’ADN entre bactéries via des structures tubulaires complexes.

À l’aide de techniques de cryo-microscopie électronique, ils parviennent à visualiser en très haute résolution ces machineries moléculaires invisibles à l’œil humain. Un travail de fond, mais aux applications potentielles majeures, notamment dans la lutte contre la propagation des gènes de résistance aux antibiotiques.

« La conjugaison bactérienne joue un rôle clé dans la propagation des gènes de résistance aux antibiotiques, un des facteurs majeurs de la crise sanitaire actuelle. Nos recherches sont principalement fondamentales, visant à mieux comprendre ce processus, mais elles pourraient à terme ouvrir la voie à des applications biomédicales, notamment dans la lutte contre l’antibiorésistance. C’est donc un honneur de recevoir ce prix décerné par la Fondation de France, ainsi qu’un encouragement à poursuivre nos recherches, en reconnaissance du travail accompli par notre équipe. » témoigne Kévin Macé.

Ces deux prix viennent rappeler que la Bretagne, et Rennes en particulier, est un territoire scientifique de premier plan, où s’élaborent des solutions concrètes aux défis sanitaires de demain. En mettant en lumière le travail de ces chercheurs, la Fondation de France contribue non seulement à la recherche mais aussi à la défense d’une médecine ancrée dans la rigueur, le concret et l’intérêt général.

Crédit photo :  DR
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