Il fut un temps où le Pays Basque était une inspiration pour tous les mouvements indépendantistes, notamment catalan et galicien. Mais ce paradigme a largement évolué pour un alignement sur les pratiques catalanes. Désormais, c’est Barcelone qui représente la Mecque des indépendantistes européens et les expériences politiques nées en Catalogne infusent largement dans tous les mouvements nationalitaires. Au regard de la montée de l’indépendantisme identitaire et anti-immigration en Catalogne, cet état de fait est une très bonne chose pour la galaxie indépendantiste des minorités européennes restée par trop bloquée au bon vieux temps du Tiers-Mondisme à cheveux longs des 70’s.
C’est ainsi qu’était née au Pays Basque, dans le sillage du mouvement du même genre en Catalogne, « le mouvement pour la république basque » appelé EHUN. Inspiré par la dynamique née autour de la proclamation de la République catalane par Carles Puigdemont à Barcelone le 10 octobre 2017 (qui s’est terminée par une terrible répression espagnole), EHUN a voulu appuyer une proclamation unilatérale par les partis nationalistes basques.
Mais les indépendantistes basques ont un peu mis la charrue avant les boeufs et autant comme l’indépendance catalane a été portée en 2017 par un gigantesque mouvement de société, avec des relais locaux, sportifs, culturels, linguistiques et citoyens puissants, autant la société basque n’est pas encore prête et n’a pas entièrement purgé les années ETA.
En 2017, la société catalane était prête à l’Indépendance, avec une bonne moitié de la population, au moins, acquise à la cause. En 2025, c’est un peu moins le cas.
Alors qu’entre Bilbao et Saint-Sébastien/Donostia (ne parlons pas du Pays Basque nord) ce n’est absolument pas le cas, même si les partis nationalistes sont globalement majoritaires. Et le cas de la Navarre est encore à part et reste nettement plus défavorable pour les abertzale !
EHUN a donc décidé de se dissoudre en ce mois de mars 2025, constatant l’échec de sa stratégie unilatérale. Mais l’une de ses actions les plus emblématiques ne s’éteint pas avec le mouvement : la signature de motions pour l’indépendance de la part de mairie basque continue. L’année dernière, c’était la mairie de Plentzia qui votait une motion de ce type, ce mardi ce sera au tour de celle de Durango en Biscaye, une ville industrielle de 30 000 habitants dirigée par EH Bildu (gauche indépendantiste).
A ce jour, ce ne sont pas moins de 101 communes basques qui ont voté des motions de ce type, certaines d’entre elle comme Baigori, étant situées au Pays Basque Nord (côté « français ») : Lasarte, Portugalete, Hernani, Usurbil, Eibar, Donostia, Galdakao, Oñati, Hondarribi E, Kortezubi, Elorrio, Idiazabal, Durango, Villabona-Amasa, Asteasu, Atxondo, Elgoibar, Berriz, Ermua, Arrasate, Aramabal, Orkabustaiz, Tolosa, Errenteria, Aizarnaza U, Irañeta, Segura, Zegama, Zerain, Mutiloa, oion, Campezu, Arraia-Maeztu, LeGutio, Asparrena, Vitoria-Gasteiz, Agurain, Pamponon, Astigarraga, Bayonne, Lekunberri, Irurtzun, Berriozar, Gares, atarrabia, Français : Treviño, Azpeitia, Azkoiti, Ordizia, Deba, Andoain, Arratzua-Ubarrundia, Urnieta, Ultzama, Leitza, Larrabetzu, Ondarroa, Lemoiz, Mendigorria, Zestoa, Ayala, Zuia, Ataun, Soraluze, Laudio, Estella, Argantzun, Arrigorriaga, Maule, Altsasu, Zarautz, Tudela, Tafalla, Goizueta, Lesaka, Sopela, Donibane Garazi, Donapaleu, Baigorri, Turtzioz, Urduliz, Orio et Aretxabaleta.
Malgré sa dissolution, les membres d’EHUN comptent continuer à faire signer des communes se reconnaissant comme « membres de la République basque« .
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