Le combat sans merci mené par Donald Trump contre « l’État profond » laisse apparaître en filigrane un énorme changement géopolitique. On peut, pour simplifier les choses, revenir à la raison d’être de cet « État profond » né au départ de la volonté de la « Round Table » créée par de jeunes lords anglais à la fin du XIXème siècle.
Voici ce qu’écrit Carol Quigley dans son introduction du livre « L’histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine » (éditions le retour aux sources) à propos de Cecil Rhodes : « Cecil Rhodes croyait, comme John Ruskins que seule l’élite britannique pouvait et devrait diriger le monde pour le bien et le bonheur de l’humanité. Après être devenu Maître Maçon le 17 avril 1877, Rhodes élabora un projet pour un dominion mondial qu’établirait les patriotes de race britannique. Pour garantir le financement de sa vision mondiale pour l’Empire britannique à partir de sa grande fortune, Rhodes écrivit en 1877 le premier des sept testaments qu’il rédigerait tout au long de sa vie. Le premier en appelait à la formation d’une société secrète dont la fonction première serait de se concentrer sur le retour de l’Angleterre à sa gloire d’antan ».
Cette Round Table anglaise a essaimée ensuite au États-Unis en suivant les traces des banquiers internationaux de la City de Londres. Ils avaient jeté leur dévolu sur le contrôle de la monnaie américaine qui était indispensable à l’établissement de leur plan de conquête du monde. De même que les Anglais de la Round Table avaient créé le RIIA (Royal Institute for International Affairs) pour conduire la politique étrangère anglaise, apparut en 1919 aux États-Unis le CFR (Council on Foreign Relations) qui détermina la politique étrangère américaine mais qui se heurta à l’isolationnisme du peuple américain qui bloqua toute l’expansion du projet mondialiste jusqu’à l’entrée en guerre des États-Unis en décembre 1941.
La montée en puissance de l’État profond mondialiste
Au sortir de la seconde guerre mondiale, les États-Unis étaient devenus la première puissance mondiale el le monde était partagé en deux zones d’influence : celle du monde communiste et celle du monde dit libre. Pour accéder à l’hégémonie mondiale, la zone sous influence communiste devait, sinon disparaître, du moins devenir une zone « contenue ». Le livre de Zbignew Brzezinski « le grand échiquier » décrit parfaitement cette période transitoire où la mise en place d’un monde unipolaire doté d’un futur gouvernement mondial allait se poursuivre tout en luttant contre l’influence communiste résiduelle. L’URSS et la Chine faisaient l’objet de deux lignes d’actions différentes : l’URSS devait être « dynamitée façon puzzle » comme aurait dit Michel Audiart alors que la Chine devait rejoindre le monde « capitaliste » en la transformant en « atelier du monde ».
Pour imposer le futur gouvernement mondial, il fallait faire naître des problèmes dont la solution ne pouvait se trouver qu’au niveau mondial.
Les grandes peurs pour imposer la nécessité du mondialisme
Le 11 septembre 2001, les télévisions du monde entier diffusèrent en boucle l’écroulement des « Twin-towers » et la phrase de G W Bush « nous sommes en guerre ! ». Avant que monde puisse réfléchir et répondre à la question : « contre qui ? », l’ennemi était désigné en incriminant le terrorisme international. Georges W Bush évoqua même l’article 5 de l’OTAN pour bien mettre dans les esprits cette internationalisation.
En 2001 également, le rapport du GIEC publiait la fameuse « courbe en crosse de Hockey » montrant que le CO2 en tant que « gaz à effet de serre » était l’unique responsable du réchauffement climatique. On sait depuis que cette courbe est très contestée. En 2008, un document à la base de la fameuse « taxe carbone » était publié juste avant la conférence de Copenhague. Ce qui importe, c’est avant-tout le côté « mondial » et la nécessité d’un gouvernement mondial. Les « Accords de Paris » (2015) étaient une sorte de « piqûre de rappel » . Dans le genre, l’épidémie du COVID remplissait toutes les cases et en particulier le relais de l’OMS (Office Mondial de la Santé) et ses recommandations quasi-impératives en matière de vaccin.
Donald Trump : le grain de sable qui a bloqué la machine
Alors que tout se déroulait « au nominal » pour l’État profond américain, que la succession du « démocrate » Obama au « républicain » GW Bush avait conforté le peuple américain dans la foi de la démocratie, un imprévu se produisit. Quasiment assurée d’être élue à la Maison Blanche et d’assurer la continuité du projet mondialiste, Hillary Clinton fut cependant battue, à la surprise générale et celle de l’État profond en particulier. Et Trump ne cochait aucune des cases du président
« made-in État profond ». Résolument patriote, souverainiste et plutôt isolationniste, il s’était fait connaître par une série d’émissions télévisées « the apprentice » dès 2004 sur la chaîne NBC, avec la phrase culte « Vous êtes viré ! » (you‘re fired) qu’il répétait chaque soir.
Son premier mandat a eu un air de « tour de chauffe » et son action fut beaucoup ralentie par les nombreuses « peaux de banane » que l’État profond mettait sous ses pieds. Néanmoins, il lui porta un coup mortel en le mettant en pleine lumière, l’obligeant à passer à l’action contre lui.
Durant sa « traversée du désert » de 2021 à 2025, il a pu ainsi organiser des « tirs en contre-batterie » expression des militaires qui répliquent en visant l’endroit d’où le coup est parti.
Dès son retour aux affaires le 20 janvier, il a engagé la course de vitesse pour couper les vivres à l’État profond. Il a sorti pour la seconde fois les États-Unis des « accords de Paris » sur la limitation des gaz à effet de serre, il a nommé Robert Kennedy comme ministre de la santé, il a proposé à la Chine et à la Russie de diviser les budgets militaires par deux, ce qui permettrait, pour les Etats-Unis, de porter un coup fatal au « complexe militaro-industriel ». Il s’est donné les moyens d’agir et il le fait, avec l’accord d’une grande partie du peuple américain. Il a également tout de suite annoncé la couleur concernant la guerre en Ukraine dont il fait porter la responsabilité apparente à l’Ukraine, mais de facto à l’OTAN.
L’OTAN est le bras armé de l’État profond mondialiste et il sait très bien qu’elle ne peut survivre sans les États-Unis. L’axe d’attaque choisi est celui du prix à payer par les Américains, mais en réalité il veut neutraliser militairement le seul bastion restant de l’État profond qui se situe au Canada et en Europe. C’est assez habile car, en s’en prenant à l’OTAN, il se rapproche de la Russie dont il a besoin du soutien pour remodeler le continent américain et les projets d’infrastructures dans l’Arctique.
De fait, il pousse l’État profond à revenir à ses origines européennes pour le circonscrire. Et cela donne des résultats. L’Angleterre, toujours servile vis à vis de lui prend aujourd’hui ses distances avec la politique américaine de Trump et rejoint manifestement les pays de l’Union européenne.
Les « euromondialistes » l’ont bien compris et cherchent par tous les moyens à réactiver une « Europe de la défense » dont la réalité est très hypothétique, nonobstant les moyens mis en œuvre pour convaincre les peuples européens de l’absolu danger que représente la Russie. Cela a un vieux relent de guerre froide et l’agitation frénétique des dirigeants européens courant dans tous les sens de réunion en réunion semble plutôt confirmer le discours tenu par JD Vance à Munich car aucun d’entre eux ne semble soucieux de savoir ce qu’en pensent les peuples.
Et le reste du monde dans tout ça ?
Le chemin vers le monde multipolaire se poursuit sans a-coups. Les médias européens n’en parlent pas ou très peu, mais les choses avancent. La Chine et la Russie sont de plus en plus présentes en Afrique, y compris là où la France avait su garder des liens de coopération. De nouvelles zones d’influence remplacent progressivement les anciennes. Le continent asiatique devient une vaste zone économique et commerciale dans laquelle le dollar est de moins en moins utilisé. Or, le dollar et la puissance militaire des États-Unis étaient par excellence les moyens utilisés par l’État profond supra-national pour dominer le monde. Ajoutons à cela la perspective d’une paix en Ukraine qui serait une cuisante défaite pour l’OTAN qui continue, au travers de ses membres européens, à vouloir à tout prix soutenir ce pays pour reculer cette défaite alors qu’il est probablement déjà trop tard.
A vouloir ne pas prendre les réalités en compte et ne pas admettre, comme le disait Donald Trump en 2017 devant l’ONU, que « les mondialistes n’ont plus d’avenir et que celui-ci appartient aux souverainistes » les dirigeants euro-mondialistes risquent d’être sortis de l’histoire.
Jean Goychman
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8 réponses à “La défaite de l’OTAN en Ukraine va enterrer le monde unipolaire”
En finir avec l’Europe est une nécessité. C’est l’Europe du malheur, de la misère et du désespoir. C’est l’Europe du mensonge et c’est une dictature déguisée. Van der Payen qui la dirige n’est même pas élue ! Quelle belle démocratie !!
…toujours des détails dans lesquels le diable se cache :
Vous faites semblant de croire que la courbe établie par Mann et al. en 1998 serait l’alpha et l’omega de la pensée du GIEC et vous écrivez : « En 2001 également, le rapport du GIEC publiait la fameuse « courbe en crosse de Hockey » montrant que le CO2 en tant que « gaz à effet de serre » était l’unique responsable du réchauffement climatique ». Or
1) le GIEC (qui n’utilisait pas l’expression « courbe en crosse de hockey ») soulignait lui-même les incertitudes des données : « Ces incertitudes deviennent plus importantes au fur et à mesure que l’on s’éloigne dans le passé et elles sont toujours plus marquées que celles inhérentes aux relevés effectués au moyen d’instruments car les données indirectes utilisées étaient alors relativement rares. »
2) le GIEC ne disait pas que le CO2 était (je vous cite) « l’unique responsable du réchauffement climatique » mais que (je le cite) « Les changements climatiques sont dus à la fois à la variabilité interne du système climatique et à des facteurs extérieurs (naturels et d’origine anthropique) ». Parmi les facteurs dus à l’homme, il ne citait pas seulement le CO2 mais l’ensemble des gaz à effet de serre et, en sens inverse, les aérosols.
L’important, en 2001 comme aujourd’hui, n’était pas de savoir quelle était vraiment la température au Moyen-âge mais ce qu’ajoutait le GIEC en 2001 : « A noter cependant que la rapidité et la durée du réchauffement au cours du XXe siècle ont été beaucoup plus élevées qu’au cours de n’importe lequel des neuf siècles précédents. »
La paléoclimatologie a progressé depuis 2001, et il ne reste apparemment que vous pour prendre la courbe en crosse de hockey non comme un moment des connaissances scientifiques mais comme un concept actuel. Mais il est vrai que vous procédez de même en politologie, affectant de considérer comme actuelle une « Round Table » imaginée au 19e s., telle que la décrivait Quigley en 1981 ! Ou encore les spéculations intellectuelles du professeur Brzezinski, lequel n’a joué de rôle dans la politique américaine que comme conseiller du président Carter entre 1977 et 1981 ! Cerise sur le gâteau, contrairement à ce que votre présentation laisse supposer, Brzezinski n’a pas approuvé mais critiqué l’attitude de Bush en 2001.
Voilà déjà assez d’erreurs : elles m’ont dissuadé de poursuivre davantage ma lecture.
Tout à fait d’accord avec Julien, mais comment faire pour se tirer de ce piège mortel ? Ce n’est pas le clown actuel qui va le faire, il est prêt à céder notre dissuasion nucléaire à UVDL et aux commissaires européens. Marine le Pen ? Le peut-elle et surtout le veut-elle ? Quand aux Edouard Philippe et oiseaux du même acabit…Sans commentaire. On est mal, comme dit une pub de supermarché. Entre parenthèse et rien à voir avec le sujet ci ce n’est la confiscation de la vérité, la fiche Wikipédia du site Breizh-info nous dit « Breizh-Info est un site web d’extrême droite identitaire, créé en 2013 et dirigé par Yann Vallerie. Il est mis en cause pour sa diffusion régulière de fausses informations.» Ben mon cochon ! Si c’est pas l’hôpital qui se fout de la charité, c’est bien imité. Les seules informations à peu près exactes que l’on peut trouver sur cette « encyclopédie » dirigée par des gauchistes assumés c’est la date de naissance et de décès des personnes illustres. Presque tout le reste affiche le biais de l’extrême gauche.
Et bien, mon cher Pschitt, attendons quelques années et nous verrons bien.
Le RIIA existe toujours et le CFR également Vous semblez également émettre des doutes sur le rôle de Zbignew Brzezinski, membre éminent du deep state.. La Commission Trilatérale évoque-t-elle quelque chose pour vous?
Et en 1995, la conférence dite des « huit/dizième » du Fairmont Hotel de San Francisco?
D’après ce que je peux lire, la lecture de mes papiers et de leurs « inexactitudes » vous ennuie ?
Il y a un remède très simple…
Excellent article de fond rappelant l’histoire de l’ancienne Angleterre et de ses colonies comme celles de la France. Mr Jean Goychman dont le brio que je rejoins avec l’analyse financière. J’ai mis l’accent plusieurs fois sur l’aspect financer, son financement absent et son effondrement. Le mondialisme se battra jusqu’au bout mais avec des fonds raréfiés, puisque les souscriptions de dettes sont toutes absentes des marchés pour leur augmentations. Comme le fut Hitler cherchant à la fois les matières premières et surtout l’argent pour le but défini. Il y a des milliers de milliards en jeu de financement et des milliers d’emplois en sursis faute de financement avec ce mondialisme débridé que personne ne veut. L’OTAN sans vraiment de financement verra ses chômeurs aux portes des ministères de leurs pays respectifs. Difficile à digérer comme l’effritement du symposium de Davos par les BRICS qui se réunissent en Russie en Afrique du Sud soit les 5/6èeme de l’humanité et 70 % du PIB mondial. Enfin le GIEC précise bien que le réchauffement, le CO 2, ne provient pas seulement de l’activité humaine mais surtout de la fabrication des armements pour 6000 milliards annuels qui partent en fumée. Bref l’Europe se meurt seule dans sa dictature et surtout dans son utopie burlesque économique de réarmement obsolète avant d’être opérationnelle. La Russie ne veut pas de guerre et l’UE devra la faire toute seule. Les nouvelles armes comme le moteur à plasma, les canons laser, les drones longue portée à grande vitesse, les robots, le réarmement se fera tout aussi bien en Russie qu’en Chine dont l’avance technologique ne pas s’arrêter pour attendre les retardataires. Le plus drôle c’est que la Chine le Japon et la Corée du Sud s’offre une collaboration d’avenir plus intelligente et constructive. Ceci signifiant que les USA sont bien gentils mais œuvrent avant tout pour leur militaro business et le dollars au détriment des nations. Pschitt et bien gentil mais qu’il retombe sur terre la réalité est actuelle en évolution, l’histoire est passée en remords. Mr Ferry sur LCi disait bien hier soir que l’occident à des milliers de fois fait des crimes contre l’humanité et continue avec le peuple palestinien.
Beaucoup d’humour dans les propos de Goychman. Et article absolument juste sur les brigands de ces petits cercles puritano-sataniques qui ne songent qu’à sacrifier à l’idole Fric.
@Julien – Lorsque je dis « Quelle belle démocratie….. » je voudrais ajouter pour compléter la phrase : Quelle belle démocratie où l’on se garde bien de consulter les peuples ! » Même la dirigeante de cette belle démocratie n’est pas élue par les peuples. C’est tout dire !!!
Actuellement le CHIEC du mot chier n’est plus qu’un dépotoir de clowns simiesques qui sont experts en tout mais pas en climats, on en a ras le citron qui fait du bon pschitt de leurs élucubrations mentales et nous crétins français avec nos 0,000006% de gaz de pets de bovins et un peu d’humains nous allons sauver la Planète qui évolue depuis la nuit des temps, des Temps Immémoriaux en nous auto-flagellant comme nous a appris à le faire cette immonde religion de la mortification…Louis avait fini par le comprendre! Soutenons nos éleveurs et nos viticulteurs…un bon morceau de boeuf accompagné d’un gouleyant Pauillac et pourquoi pas un Jésuite bien né pour apporter la bonne parole mais pas celui de Rome…Maez!!! Et un petit champagne de producteur offert par la Brigade des Stups dont les commandants racontent des histoires de gendarmes…A mourir de rire!