Encore une affaire à Paimboeuf en Loire-Atlantique ! Cette petite commune des Bords de Loire est superbe, enchanteresse. Contrairement à Trentemoult ou (de plus en plus) Indre par exemple, Paimboeuf n’est pas gentrifiée. Des ménages modestes peuvent y trouver où loger et il y a encore une vie de village rythmée notamment par les entreprises industrielles de la Basse-Loire : Les Chantiers, Airbus, les Docks, … Paimboeuf pourrait être, devrait être, un petit paradis !
Mais depuis des années, l’ambiance dans la commune est empoisonnée par quelques familles dont les jeunes sont livrés à eux-mêmes. En une année, Breizh-Info a consacré pas moins de 7 articles en français ou en breton aux actes de délinquance de cette bourgade de 3000 habitants ! Et début mars, c’était même le Figaro qui sortait un article sur la délinquance à Paimboeuf ! Et ne parlons pas des quotidiens locaux Ouest-France ou Presse-Océan qui multiplient les focus sur la commune. La dernière affaire en date implique quatre adolescents et un jeune majeur mis en examen après une série de dégradations durant le week-end du 8 au 9 mars. Pêle-mêle ces exactions impliquent le vol d’un scooter, des véhicules saccagés par des jets de bouteilles en verre, la dégradation d’un bateau de pêche et la tentative de vol d’une voiture… rien que ça !
Les suspects interpellés ont entre 15 et 18 ans et sont archi-connus de la population et des services de police.
Une pétition a été mise en ligne pour faire bouger les choses, pétition intitulée « ne rien faire c’est laisser faire » qui résume parfaitement la situation. Un collectif s’est monté autour de cette pétition. Ce samedi 22 mars, une première réunion publique est organisée pour essayer de trouver des solutions.
Mais existe-t-il réellement des solutions ?
Les familles mises en cause sont ingérables. Certaines devraient être expulsées du territoire, elles ne le seront jamais. Les gendarmes arrêtent les délinquants mineurs, ils sont remis en liberté immédiatement du fait de leur minorité ou par des juges ayant des visées politiques. A Paimboeuf, ville ouvrière, Jordan Bardella a fait 30% aux dernières européennes (+6,34% pour Marion Maréchal). Plus symbolique encore : aux législatives qui ont suivi la dissolution surprise annoncée par Emmanuel Macron, le candidat RN Bastian Maldiney est arrivé en tête au premier tour avec 34,33% (41,34% au second tour, devancé par le candidat de droite Jean-Michel Brard soutenu par la « Gauche front républicain ») alors que Paimboeuf est historiquement un bastion socialo-écolo (le maire Raymond Charbonnier étant lui-même un représentant de la « Gauche fonction publique »). Mais cela n’empêche pas une petite minorité gauchiste du type « Nuit Debout » (artistes précaires, bobos, fonctionnaires, alternatifs, vieux boomers restés bloqués entre Mai 68 et l’élection de Mitterrand …) de nier la réalité et de trouver que ceux qui tirent la sonnette d’alarme « exagèrent ».
Paimboeuf est devenu, avec quantité d’autres communes, le symbole de cette France rurale qui pourrait, qui devrait être un endroit où il fait bon vivre malgré les difficultés pécuniaires et d’enclavement, mais qui est en pleine dérive du fait de l’angélisme, du trafic de drogue, et de l’installation de populations nouvelles . A cela s’ajoute l’impuissance des forces de l’ordre muselés par une justice laxiste et restée bloquée aux dénonciations de « Surveiller et punir » de Michel Foucault. Et que dire des lois devenues inadaptées à la hausse des violences, notamment chez les mineurs ?
Faut-il attendre un drame à Paimboeuf pour que les pouvoirs publics prennent la mesure de la situation ? Faut-il s’émouvoir qu’une nuit, un habitant excédé par un N-ième cambriolage ou dégradations sur son véhicule sorte une arme et tire ? Les « opérations de prévention » et autres caressages de cochon d’Inde ne marchent pas pour certaines populations, certains profils. Paimboeuf mérite qu’on inverse cette spirale infernale !
Mais revenons à l’essence de cette charmante commune de Bretagne : A la chapelle Saint-Charles, il y a une exposition de toiles de deux artistes locaux jusqu’au 30 mars. C’est aussi cela Paimboeuf, ça doit être surtout ça Paimboeuf !
Mathurin Le Breton
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3 réponses à “Requiem pour Paimboeuf [L’Agora]”
Excellent, le « caressage de cochon d’inde » ! Hélas, ce sourire ne suffit pas à effacer la situation sur le terrain…
Il y a aussi à Paimboeuf, dans l’église paroissiale, le superbe maître-autel (XVIIIème siècle) de l’ancienne abbaye de Buzay, acheté par le Curé en 1792. Heureuse décision car l’abbaye, une des plus belles de l’Ouest a été totalement ruinée et démolie (il n’en reste que le clocher et les caves) par la révolution entre 1795 et 1805.
Malheureusement supplémentaire, l’article de Mathurin Le Breton ne traduit en rien ce qu’est Paimbœuf. La pauvreté générale de son propos dénie la ville en amalgame. Elle attise, elle appuie sans aucun regard journalistique. Tapez sur Paimbœuf est un sport, un score. Qui fait mieux ? Michel Jullien