Alors que les élections législatives doivent se tenir en Norvège le lundi 8 septembre 2025, le Parti du progrès a le vent en poupe dans les sondages. La montée en puissance de cette formation politique patriotique conduit à ce que celle-ci et sa présidente Sylvi Listhaug soient désignées ouvertement par le dirigeant du Parti travailliste et Premier ministre Jonas Gahr Støre en tant qu’adversaire principal pour la campagne électorale, plutôt que le parti conservateur et sa dirigeante Erna Solberg.
Sylvi Listhaug pourrait devenir Premier ministre d’une coalition réunissant son parti et des formations de droite et de centre droit, ce qui ferait d’elle la Giorgia Meloni norvégienne. Dans le passé, la dirigeante du Parti du Progrès a exercé les fonctions de ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, puis de l’Immigration et de l’Intégration et ensuite de la Justice, de la Sécurité publique et de l’Immigration, puis des Personnes âgées et de la Santé publique et finalement du Pétrole et de l’Énergie au sein de gouvernements de coalition dirigés par Erna Solberg du parti conservateur. À l’instar de l’évolution survenue au sein du centre droit en Italie, qui a vu les patriotes de la Ligue de Matteo Salvini puis ceux de Frères d’Italie de Giorgia Meloni prendre le pas dans les sondages et lors des divers scrutins sur les conservateurs de Forza Italia, le Parti du Progrès se retrouve dans la situation d’être en mesure de prendre la direction de cette tendance politique et pourra, si les estimations des sondages sont confirmées dans les urnes, assumer la direction du gouvernement l’associant aux conservateurs, ainsi qu’aux libéraux et/ou aux démocrates-chrétiens.
Le succès du Parti du Progrès est principalement dû au fait que celui-ci réclame depuis de nombreuses années une politique migratoire restrictive et qu’il a été longtemps le seul à adopter cette position, alors que le Parti travailliste a été opposé, à de nombreuses reprises, aux points de vue en la matière du Parti du Progrès.
Bien que le Danemark et la Norvège disposent tous les deux d’un Premier ministre social-démocrate, le Danemark conduit une politique migratoire ayant pour objectif un arrêt de l’immigration non-occidentale, alors qu’une forte augmentation de la population immigrée non-européenne est annoncée au sein des prévisions démographiques norvégiennes. La Norvège dispose désormais du taux d’immigration net le plus élevé de Scandinavie. Pendant ce temps, son voisin direct, la Suède dont le gouvernement de centre droit est soutenu de l’extérieur par les patriotes de la formation Démocrates suédois, pratique une politique migratoire restrictive. Le Premier ministre social-démocrate danois Mette Fredriksen a lancé, à Oslo, la capitale de la Norvège, un appel à ses amis sociaux-démocrates des pays nordiques : les problèmes liés à l’immigration doivent être pris au sérieux. En conséquence, Sylvi Listhaug, la présidente du Parti du Progrès, demande au Parti travailliste norvégien du Premier ministre Jonas Gahr Støre d’écouter Mette Fredriksen.
Sylvi Listhaug affirme que la lutte contre l’immigration doit, avant tout, cibler les personnes dont l’intégration est la plus difficile ainsi que ceux qui viennent en Norvège afin d’y commettre des délits.
Outre son coût, l’immigration non-européenne, qui représente un fardeau important pour l’État providence, est perçue, par certains, comme constituant une menace pour la culture et le vivre ensemble norvégiens.
Le Parti du Progrès désire restreindre fortement le regroupement familial et propose d’établir à l’étranger des centres d’accueil pour demandeurs d’asile et de réduire les prestations pour les immigrants au même niveau que celles attribuées dans les pays voisins de la Norvège. Il veut également diminuer la fiscalité – notamment la TVA sur les produits alimentaires, les taxes sur les carburants et les impôts pour les particuliers et les entreprises – et la bureaucratie, combattre la délinquance et réduire le prix élevé de l’électricité, tout en étant opposé à une intégration plus poussée de la Norvège dans l’Union européenne.
Fin janvier 2025, le gouvernement minoritaire regroupant les travaillistes et le Parti du centre est tombé sur la question de l’adoption de la législation européenne en matière d’énergie, alors que le prix de l’électricité atteignait des sommets. Le Parti du centre, eurosceptique, a quitté le gouvernement au sein duquel siège désormais seul le Parti travailliste.
La Norvège, en tant que membre de l’Espace économique européen, est tenue d’adopter la législation de l’Union européenne dont elle n’est pas membre en matière d’énergie.
Lionel Baland
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Une réponse à “Sylvi Listhaug, la Giorgia Meloni norvégienne ?”
Les yeux s’ouvrent petit à petit partout. L’immigration excessive en Europe est une réalité, inutile de se voiler la face et ,surtout, de le nier. Je n’arrive pas à comprendre les partis pro immigration scandant à qui veut bien les entendre que c’est une richesse pour un pays. En sachant que seulement 1 migrant sur 10 vient travailler dans le pays choisi. Les pays nordiques ont tout compris.