Le parti Reform UK, dirigé par Nigel Farage, connaît une percée historique en Écosse, atteignant 17 % d’intentions de vote, un record jamais enregistré jusqu’ici dans cette nation du Royaume-Uni. Ce chiffre, révélé par un sondage Survation pour Quantum Communications, place Reform UK comme la troisième force politique en Écosse, marquant un tournant majeur dans le paysage politique écossais.
Un bouleversement électoral en Écosse
Si le Parti national écossais (SNP), au pouvoir, demeure en tête avec 34 % des voix, il connaît une érosion significative par rapport aux élections locales de 2021 où il avait obtenu 48 % des suffrages. En deuxième position, le Parti travailliste atteint 23 %, tandis que les Conservateurs, autrefois mieux implantés en Écosse, se retrouvent quatrième avec 12 %. Derrière, les Libéraux-démocrates enregistrent 8 %, et les Verts, 4 %.
Si ces résultats se confirmaient lors d’élections générales, Reform UK pourrait obtenir jusqu’à 14 sièges à Westminster issus des circonscriptions écossaises, une performance inédite pour un parti qui, jusqu’à récemment, peinait à s’imposer en Écosse.
Un phénomène national qui gagne l’Écosse
Jusqu’ici, la vague Reform UK semblait concerner principalement l’Angleterre, où le parti s’approche des sommets dans les sondages nationaux, rivalisant parfois avec le Labour de Keir Starmer. Mais pour le professeur Nicola McEwen, de l’université de Glasgow, la dynamique de Reform UK se généralise : « La montée en puissance de Reform UK à travers le Royaume-Uni a été l’un des éléments marquants des sondages cette dernière année. Jusqu’à présent, l’Écosse faisait figure d’exception, mais cette enquête montre que le parti de Farage atteint son plus haut niveau de soutien dans le pays à ce jour. »
D’après lui, Reform UK pourrait sérieusement contester des sièges en Écosse, notamment dans le Centre, le Mid Scotland & Fife et l’Ouest de l’Écosse, où son soutien est le plus fort.
Les ambitions grandissantes de Nigel Farage
Cette progression de Reform UK en Écosse renforce les ambitions du parti à l’échelle nationale, alors qu’il s’apprête à disputer les élections municipales anglaises du 1er mai. Jusqu’ici, Reform UK n’avait jamais véritablement percé aux scrutins locaux, mais le retour de Nigel Farage à la tête du parti change la donne. L’objectif affiché est clair : gagner 200 sièges aux prochaines élections générales après avoir été totalement absent du parlement britannique lors du dernier scrutin.
Dans cette optique, Reform UK attire de plus en plus de transfuges issus du Parti conservateur, du Labour, des Libéraux-démocrates et des indépendants. Cette semaine, 29 élus locaux ont fait défection, rejoignant le parti de Farage, preuve de la dynamique actuelle. « Nous sommes en pleine croissance. Nous nous développons, nous nous renforçons et nous nous préparons activement pour le 1er mai. Ce parti est en pleine ascension », a affirmé Nigel Farage.
Un tournant politique au Royaume-Uni ?
Avec un SNP en perte de vitesse, un Labour dominant en Angleterre mais contesté, et des Conservateurs en déroute, Reform UK s’affirme comme un nouvel acteur incontournable du jeu politique britannique. Son ascension en Écosse prouve que le parti n’est plus seulement une force anti-immigration et eurosceptique cantonnée au sud de l’Angleterre, mais qu’il séduit désormais un électorat plus large, en quête d’une alternative radicale aux partis traditionnels.
Alors que le Royaume-Uni se prépare à de nouvelles échéances électorales, une question se pose : Nigel Farage peut-il transformer cet élan en succès électoral concret et durable ? Les prochaines semaines seront cruciales pour savoir si la montée en puissance de Reform UK marque un simple sursaut ou le début d’un véritable séisme politique outre-Manche.
Crédit photo : Grok
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