Au mois de mars 2024, un rapport « sur l’immigration et l’entreprenariat 2023 » en Italie montrait que les extra-européens étaient de plus en plus nombreux parmi les chefs d’entreprise, les Marocains figurant en tête du classement.
Un an plus tard, le centre de recherche italien IDOS en collaboration avec la Confédération nationale italienne de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises (CNA) a publié une nouvelle étude sur le sujet, cette fois avec les chiffres de l’année 2024.
Selon ce nouveau rapport, les entreprises italiennes dirigées par des entrepreneurs nés à l’étranger ont connu une croissance significative au cours des 10 dernières années, leur nombre ayant augmenté de 32,7 % pour atteindre 660 000 structures et représenter plus de 11 % du nombre total d’entreprises en Italie.
Parmi les récentes évolutions, il faut noter un changement important concernant les formes juridiques des entreprises. Bien que les entreprises individuelles restent prédominantes (73 %), on observe une croissance marquée des sociétés de capitaux, qui ont presque triplé avec une augmentation de 160 %. Cela indique une augmentation de la solidité structurelle et de la compétitivité des entreprises détenues par des étrangers en Italie.
Le rapport souligne également que, face à une diminution générale du nombre d’entreprises dirigées par des jeunes Italiens (-22,8 %), celles dirigées par de jeunes immigrés, bien que souffrant d’une diminution similaire, représentent toujours 19 % du nombre total d’entreprises étrangères.
Avec les années, on note aussi une diversification sectorielle de la part des entrepreneurs immigrés. Ces derniers, jadis spécialisés dans les secteurs traditionnels tels que le commerce et la construction, ont depuis investi dans d’autres domaines d’activité, à savoir l’hébergement et la restauration (+57,6 %), les services à la personne (+101,6 %), les activités scientifiques et techniques (+56 %) et la santé et l’action sociale (+77,6 %).
Au niveau géographique, ces entrepreneurs migrants sont davantage présents dans le nord de l’Italie, et plus particulièrement en Lombardie, en Émilie-Romagne et en Vénétie. Mais une forte hausse est désormais enregistrée dans le sud avec une augmentation du nombre d’entreprises dirigées par des étrangers de 72,8 % en Campanie et de 33,8 % dans les Pouilles. En ce qui concerne les grandes villes, Rome et Milan sont les deux principaux points de développement de cet entreprenariat immigré.
En bref, autant d’arguments qui viennent conforter les discours pro-migrants d’une grande partie de la classe politique italienne et de certaines organisations patronales dans un pays confronté à la pénurie de main-d’œuvre et à une démographie en berne.
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