Les automobilistes de Guingamp et alentours ont eu une mauvaise surprise ces derniers jours. Mercredi, sur une petite route reliant la RN12 au lycée de Kernilien, à Plouisy (avant d’accéder à la RN12) les gendarmes ont procédé à une vague massive de verbalisations. En cause ? Un panneau de « sens interdit sauf riverains » fraîchement installé et que de nombreux conducteurs (dont des étudiants se considérant comme riverains) disent ne pas avoir remarqué. Un arrêté prisà la demande du lycée de Kernilien interdisant l’accès jusqu’au mercredi 28 mai 2025, date annoncée de la fin du chantier de sécurisation menée sur la RN12.
Bilan : 90 euros d’amende et quatre points en moins sur le permis, et au total pour le moment, une grosse quinzaine de verbalisations. Une sanction lourde, d’autant plus que l’information semble avoir été pour le moins lacunaire.
Une vague de contraventions qui scandalise
C’est un véritable guet-apens qui attendait les automobilistes ce mercredi 19 mars à Plouisy. Un panneau indiquant un sens interdit – installé seulement quelques jours plus tôt – et des gendarmes postés en embuscade pour verbaliser ceux qui osaient encore emprunter cet itinéraire familier. Résultat : des voitures stoppées et des conducteurs interloqués, comprenant trop tard qu’ils viennent d’être pris au piège d’une mesure dont ils n’avaient pas connaissance.
Parmi les verbalisés, des étudiants du lycée de Kernilien, venus en cours comme d’habitude, persuadés d’être considérés comme des « riverains ». « On ne peut pas être plus riverains que nous ! On étudie ici, on passe par là tous les jours, comment pouvait-on deviner qu’on n’avait plus le droit d’y circuler ? » s’indigne un jeune en formation agricole au lycée. Lui et ses camarades contestent ce qu’ils considèrent comme un manque total de pédagogie : « Il aurait suffi de prévenir un peu mieux, de faire des rappels plutôt que de tomber directement dans la répression ». Des rappels il y en a eu : deux après midi seulement, le lundi et le mardi.
« J’ai découvert le panneau en même temps que les gendarmes m’arrêtaient. Un avertissement aurait suffi, mais non, ils sortaient leurs carnets de contravention comme si nous étions de dangereux criminels » témoigne un autre verbalisé écoeuré.
Face aux critiques, la gendarmerie se justifie : Selon le commandant Gautier cité par nos confrères de l’Echo, ces contrôles sont intervenus à la demande de la mairie et de l’établissement scolaire, en raison de l’augmentation du trafic causée par des travaux sur la RN12. Une explication qui peine à convaincre, tant les automobilistes pris dans la nasse regrettent une approche brutale, sans information préalable suffisante.
Les autorités auraient aussi la possibilité de revenir sur ces retraits de points, qui auront des conséquences sur la vie quotidienne des personnes verbalisées. Mais elles ne semblent pas décidées à faire le moindre geste. Néanmoins, un recours collectif des verbalisés pourrait voir le jour.
Et le deal, et les cambriolages alors ?
Pendant que ces forces de l’ordre traquent les automobilistes sans merci, un tout autre fléau se développe dans le département : la montée en puissance des trafics de drogue, face auxquels le zèle des autorités se fait nettement plus discret (sans compter les délais d’intervention, y compris dans le cadre de possibles violences conjugales, qui sont parfois délirants).
Il suffit en effet de se promener dans certaines communes du département (à Lannion, comme à Guingamp, comme à Saint-Brieuc, comme en campagne…) pour constater un autre type de nonchalance de la part des autorités. Dans plusieurs quartiers de Saint-Brieuc, Lannion ou Dinan, les trafics de stupéfiants prolifèrent à vue d’œil. « On a des points de vente qui fonctionnent en plein jour, avec des jeunes qui font du guet et des acheteurs qui circulent comme s’ils allaient faire leurs courses. Où sont les gendarmes ? », s’interroge sur les réseaux Hervé, un briochin excédé par la situation.
Anne, une mère de famille installée à proximité de Guingamp n’épargne pas non plus la Gendarmerie : « J’ai signalé plusieurs fois à la gendarmerie un trafic qui se déroule sous mes fenêtres. On m’a répondu qu’ils n’avaient pas de moyens pour agir rapidement. Pour les cambriolages, c’est pareil. Mais pour nous aligner sur la route, là, ils sont très bien organisés ».
Alors que la lutte contre le trafic de drogue nécessite un travail de longue haleine, il est bien plus facile de déployer des effectifs pour aligner des conducteurs qui ignorent un changement soudain de réglementation. La stratégie est-elle plus axée sur la rentabilité des PV que sur la sécurité réelle des citoyens ?
Paul T.
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8 réponses à “Quand la Gendarmerie des Côtes-d’Armor fait du zèle pour un nouveau sens interdit à côté de Guingamp”
Plus facile de verbaliser les conducteurs que de stopper le trafic dans les cités. Quand des gens à qui on a confié une mission se mettent à faire du zèle. Mais dans le premier cas celà remplit les caisses de l’état alors que dans le deuxième ça crée des ennuis (à l’état )
Le deux poids deux mesures habituel de la justice de la justice française d’aujourd’hui, dans toute sa splendeur.
Notre pays nous offre désormais un festival permanent d’incongruités. Une autre manière de paralyser les esprits et les institutions.
Je veux bien croire qu’à force de passer au même endroit tous les jours , on ne fait plus attention , on conduit , la pensée est ailleurs mais cette opération ressemble davantage à un guet-apens qu’à une opération de présence préventive , ce n’est pas glorieux pour les gendarmes surtout qu’il y a plus urgent ailleurs , la population elle , n’oubliera pas .
Alors là ils sont fort
C’est une honte, les automobilistes sont des vaches à lait comme toujours.
Pour éviter le PV suivez ce conseil : « Tu laisses ta caisse au bord de la route. Tu vas chez ton ami qui lui est riverain. Il t’accompagne à ta voiture et il prend le volant sans oublier son permis ». Il fait ça chaque jour quand tu dois emprunter la rue. Si tu dois aller chez le toubib tu demandes au toubib de venir te chercher et si tu dois porter un réfrigérateur chez ton copain, tu peux toujours le mettre sur ton dos ou le faire tirer par un âne sur une charrette. Je ne sais pas si tu peux emprunter la rue avec un âne, une charrette, un vélo ou une trottinette!
Bon, tout ça pour dire que les gendarmes ont reçu des ordres : foutez de PV les gars, l’Etat a besoin de pognon et il n’hésite pas à vous faire les poches.
Maintenant les élus demandent aux gendarmes de faire du racket…comme en union sovietique.
PAROLES de GENDARME: » le zèle , allié à l’incompétence atoujours des conséquences redoutables «
Les flics ne sont que des exécutants zélés. Le commmanditaire, c’est la mairie.